Check on me

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Madeline s'était installée à l'arrière du véhicule, derrière Mathieu qui conduisait depuis plusieurs heures. Malgré sa nausée, elle attendit le plus longtemps possible avant de demander au blond de s'arrêter, utilisant toutes les formes de politesse possible, espérant ne pas déranger. Il s'arrêta à la première aire et elle prit la fuite vers les toilettes pour vider son estomac, des larmes déjà sur les joues tandis que la bile brûlait sa gorge. Le blond voulut la suivre mais ses amis le dirigèrent plutôt vers les machines à café automatiques. Après tout, les toilettes n'étaient pas mixtes et sa présence, même s'il s'en moquait, serait problématique et les deux autres garçons refusaient d'avoir des soucis.

Ainsi, la jeune femme fut seule, affrontant les conséquences de ses propres actions. Elle fit au mieux pour reprendre son calme afin de retrouver les autres le plus rapidement possible. Elle se rinça la bouche et se passa de l'eau fraîche sur le visage avant de les rejoindre. Son cœur tremblait d'anxiété alors qu'elle ne les trouvait pas. Elle accéléra tout en regardant à toute vitesse les alentours. L'envie de vomir revenait, pour une toute autre raison et celle-ci était bien pire que l'autre. Heureusement pour elle, elle termina par les voir, à l'extérieur en train de fumer. Elle se précipita vers eux, ne perdant pas une seconde et, heureusement pour elle, Mathieu passa un bras au-dessus de ses épaules pour la rapprocher de lui, se moquant de la présence de ses deux amis.

« Ca va ? » Il murmurait à son oreille, prenant le temps de poser un baiser sur sa tempe préalablement. « T'es toute pâle. »

« J'ai encore vomi. »

« Il faudrait que tu manges, ça aiderait. » Il sortit de sa sacoche un petit paquet de biscuits prit au distributeur, sa clope au bec pour ne pas retirer son contact. « Je t'ai pris ça et... » Il prit un gobelet sur la table haute à ses côtés. « Un petit café. » Elle le regarda étrangement et il but une gorgée pour la rassurer. « Noir et sans sucre. »

Elle secoua la tête, un léger sourire sur les lèvres. Elle l'attrapa et but un peu. « Merci, il est parfait. »

Elle se colla un peu plus à lui tandis qu'il était interpellé par Norvan, le second ami qui voulait lui montrer une information sur son téléphone. Les trois garçons échangèrent quelques banalités pendant qu'elle grignotait. Ils attendirent qu'elle termine, sans commentaire ou mauvaises intentions, pouvant clairement voir son besoin de prendre l'air, même sans en connaître la raison qui n'était pas un simple mal de la route. Elle en fut apaisée, appréciant ce simple moment calme après tant d'événements hectiques voire traumatisants. Mathieu ne loupa pas son état et en fut souriant à son tour.

« On va y retourner. » Le blond s'étira grandement, invitant les autres à rejoindre la voiture. Norvan et Lisko partirent devant et le jeune homme en profita pour trainer, retenant Madeline grâce à son bras autour d'elle. « Ca va ? » Elle hocha la tête. « Tu veux t'asseoir devant ? Ca t'aidera peut être. »

« J'crois pas et j'veux pas m'imposer. »

« C'est moi qui t'imposes. » Elle attrapa sa main pour se libérer de sa prise mais attrapa son bras, s'y accrochant comme à une ancre.

« J'vais essayer de dormir et Lisko est un meilleur copilote. »

« T'es bien plus mignonne et plus intéressante. » Elle pouffa tout en secouant la tête. « Mais t'as raison, dormir te fera du bien, c'est certain. »

« Parce que j'ai une sale tête ? »

« Même pas. » Elle ria une nouvelle fois, n'y croyant pas une seule seconde. Elle était cernée, pâlotte, amaigrie et, même, habillée approximativement.

« Bizarrement je te crois pas une seule seconde. »

« Je m'en serai douté, t'es casse pied. On l'a déjà conclu. » Il abandonna un autre baiser sur sa tempe avant de s'éloigner lui prouvant qu'il n'en pensait pas un mot, essayant continuellement de voir son sourire. « Allez, Maddy, on y va. »

Elle hocha la tête et s'installa à la même place, les deux autres déjà en place à les regarder, piaillant que Mathieu était un autre homme depuis Madeline. Ils se turent immédiatement et la brune ne put que se sentir mal à l'aise. Le conducteur, lui, s'en moqua complètement, ignorant le silence ou même la gêne. Il ralluma le moteur et profita de sortir de sa place de parking pour voir la brune. Il lui fit un clin d'œil, la faisant rougir bêtement. S'il y avait une chose de sûr ce soir, il donnait tout pour lui faire oublier son mal être et la faire sentir un tant soit peu normale. Elle l'adorait pour ça.

« Il reste combien de temps de route ? » Lisko rendit l'ambiance de nouveau difficile par son ton désobligeant. Selon lui, le trajet allait être long si Mathieu continuait d'être aussi attentif à la jeune femme. « Polak ? » Celui-ci se retourna vers son passager à l'avant, lui lançant un regard noir.

« T'as le feu au cul ? Prend le volant si ça te va pas. » Norvan, lui, se força à rire pour alléger la tension.

« Non parce que tu râles tout le temps quand t'es à côté. »

« Parce que t'avances aussi vite que ma grand-mère. » Il accéléra rapidement dans la voie d'insertion pour appuyer ses mots. Toutefois, ce fut Madeline qui, s'accrochant à son dossier, le suppliant de ne pas faire l'idiot. Il arrêta ses imbécilités tout en s'excusant par un regard complice dans le rétroviseur central.

« Merci Madeline, au moins un personne qui peut calmer ses ardeurs. »

Norvan continua désespérément de faire du lien entre les quatre mais Lisko leva les yeux au ciel avant de se concentrer sur son portable, laissant le silence envahir l'habitacle. Si bien que la brune se reposa contre la portière tandis que Mathieu monta le volume de la musique. Néanmoins, il n'oublia pas la jeune femme derrière lui et passa sa main gauche derrière lui pour caresser sa jambe quelques secondes, lui montrant son soutien.