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« Ça n'arrivera pas. » Madeline attrapa sa main pour la déposer entre ses seins. « S'il te plaît. Montre-moi que tu as envie de moi. Montre moi que tu m'aimes. J'ai confiance en toi alors aies confiance en moi. Je te dirai d'arrêter si ça ne va pas. »

« Promis ? »

« Promis. » Il inspira nerveusement avant de rire bêtement, se camouflant dans son cou. « Mathieu ! »

« Je perds tous mes moyens, là, putain. »


Elle attrapa son visage, l'encerclant et l'obligeant à l'affronter. Il perdit son inquiétude en se plongeant dans son regard. Il se refusait de faire un faux pas avec elle et de tout gâcher, de la faire reculer par sa faute. Toutefois, la confiance qu'elle lui offrait était des plus belles. Il déposa des baisers dans son cou avant de descendre sur son décolleté, la taquinant tout en restant à la limite de son soutien-gorge. La brune tira sur le bas de sa chemise, la retirant de son pantalon, avant de la déboutonner. En se rapprochant de son bas ventre, elle vit apparaître une chaire de poule. Simple et efficace mais elle en resta ébahie, ne la quittant pas des yeux tout en cherchant à reproduire ce phénomène. Ainsi, lorsqu'il tenta de descendre ses baisers, elle refusa, seulement pour continuer ses tendresses. Mathieu eut un doute rongeant son cœur mais les prunelles de Madeline complètement obnubilées par l'effet qu'elle pouvait avoir le rassurèrent.
Jamais elle n'avait eu l'occasion de toucher un homme de cette manière. Les seules fois où elle avait été en contact avec un, c'était Julian ou son ami. Elle ne les avait pas touchés, ni n'avait même essayé ou voulu. Et, ce qu'elle avait provoqué, n'avait été que violence et sexe. Ici, le blond semblait profiter de son contact, calmement. La voyant ainsi, il attrapa ses hanches pour l'asseoir sur ses cuisses, face à lui.
A califourchon sur lui, elle lui retira sa chemise complètement. Malgré l'envie de prendre le dessus, Mathieu resta immobile, ses mains sur ses hanches, ses doigts glissant tendrement. Elle, reprit ses caresses sur son torse, les lèvres pincées, prête à se retirer s'il disait quoi que ce soit. Seulement, il restait immobile, la laissant découvrir par elle-même.

« J'avais peur, tu sais ? » Ils quittèrent tout deux des yeux les mains de Madeline pour se regarder. « Pas de toi mais...de cette partie là de notre relation. J'ai encore peur, d'ailleurs. »

« Tu as peur, là, tout de suite ? »

« Non, pas vraiment.» Elle secoua la tête. « J'serai pas te dire comment je me sens, même. »

« Tu appréhendes ? » Elle haussa les épaules. « Je trouverais ça étrange que tu ne le sois pas. »

« Mais j'appréhende pas que tu me fasses mal ou...enfin ça n'a rien à voir. » Il put sentir sa panique dans sa voix mais n'en pipa pas un mot, la laissant verbaliser et organiser ses pensées. Mais si elle avait eu peur de son contact, il l'aurait compris. « Je ne sais pas ce que je dois faire. Je ne sais pas ce que je dois ressentir même. Je m'imagine le pire. »

« Du moment qu'on prend du plaisir tous les deux, il n'y a pas besoin de savoir quoi faire. »

« Mais toi, t'as de l'expérience, tu sais de quoi tu parles. Les seules expériences que j'ai, c'est avec ces deux...monstres. » Les joues de Madeline rosirent et il en passa ses pouces dessus. C'était un sujet qu'elle détestait. Toute cette conversation était gênante au possible mais pourtant, indispensable. « Toi, tu sais quoi faire, ça se voit. »

« Pas avec toi. Toi, c'est différent. »

« Parce qu'on m'a agressé ? »

Il secoua la tête. « Pas vraiment, même si ça serait mentir de te dire que ça compte pas... mais c'est différent...parce que j'suis amoureux de toi, que ça compte, du coup. Ca n'a jamais compté avant. » Il attrapa sa main libre pour jouer avec ses doigts. « Et ce stress... c'est normal, Madeline. Même si tout...ça n'était pas arrivé , on aurait le stress d'une première fois, tu vois ? » Elle n'y croyait qu'à moitié mais n'en fit aucun commentaire. « Est-ce que tu veux qu'on arrête pour ce soir ? »

« Tu m'en voudrais si je te disais que oui ? »

« Bien sûr que non. » Il repoussa ses cheveux lisses dans son dos avant d'embrasser sa pommette. « Mais...J'te rejoins dans le lit, j'ai besoin d'une douche. » Elle fit les gros yeux, s'imaginant un plaisir personnel. Et, même si elle se doutait de ses pratiques, l'entendre à haute voix l'intimida. « Fais pas cette tête là, je compte pas faire ce que tu crois. »

« Comment je pouvais savoir ? Ca serait normal vu le nombre de fois où on s'est... » Chauffés. « Tu vois. » Il secoua la tête.

« Les couilles bleues sont des conneries que les charos vous disent pour vous faire culpabiliser. » Il se leva, la laissant toucher le sol doucement. « Et j'aime bien nos petits fricotages. »

Il haussa les épaules tout en se dirigeant vers la salle de bain. Madeline resta immobile quelques secondes, intégrant l'information. Julian et son ami avaient utilisé ce genre d'argument avec elle, jugeant même sa tenue et son attitude comme provocantes, comme une raison à ce qu'il se passait. Ils l'avaient fait culpabiliser un million de fois et elle avait seulement accepté comme une vérité. La solitude attaqua son cœur, le faisant s'affoler. Elle se précipita dans la salle de bain pour retrouver Mathieu. Il était face au lavabo, les paupières closes, repensant à cette soirée. Il en avait été comblé dès le début et tout le reste avait été parfait. A cette pensée, il voulut se précipiter vers le salon. Il la percuta de plein fouet, elle qui s'était arrêtée à la porte. Il la reteint dans ses bras.


« Merde désolé. » Elle pouffa tout en se frottant le front. La situation était ridicule, tout deux en sous-vêtements, follement amoureux et désireux. « J'voulais te dire que je t'aimais avant de me  doucher. C'est un peu con. »

« Je venais te dire la même chose. »

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