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Chapitre tardif, j'ai pris tout mon courage. Je fais un blocage sur la relecture mais je peux pas me permettre de repousser. Comme vous le savez, cette histoire... c'est la mienne. Il est parfois difficile de se confronter à ses propres mots, à ses propres maux.
Bref, bonne lecture. xx

Mathieu se réveilla en premier, Madeline endormi contre son épaule, enlaçant son bras entièrement alors qu'il était sur le dos. Ils brûlaient de chaud tous les deux, partageant leur chaleur. Pourtant, ils n'avaient aucunement bougé, profitant de la présence de l'autre. C'était chaste mais tendre, aucun geste n'avait été pieux à quelque chose de plus mais ça leur suffisait pour l'instant, heureux seulement d'être l'un avec l'autre. Il la regarda plusieurs minutes, s'arrêtant sur les détails de son visage. Elle semblait sereine et ne pas faire de cauchemars. Il ne lutta pas plus longtemps contre ses envies. Il se tourna vers elle et l'attrapa pour la rapprocher de lui. Il l'entendit se réveiller grâce à un léger soupir ensommeillé.


« J'ai pas pu m'empêcher. » Elle passa sa main contre son bras jusqu'à remontrer à sa nuque pour jouer avec la naissance de ses cheveux. « T'étais trop mignonne. »

« Bonjour... »

« T'as bien dormi ? » Elle hocha la tête. Malgré qu'elle se soit réveillée plusieurs fois et avait paniqué quelques secondes en se rendant compte qu'elle partageait son lit avec un homme. Il lui avait seulement fallu comprendre que c'était lui, pour se rendormir. « Moi aussi, très bien même. J'veux que ça soit tous les jours maintenant. »

« On peut essayer. La première était plutôt pas mal. »

« Plutôt pas mal ? » Il s'éloigna pour la regarder, les yeux malicieux. « J'te crois même pas ! C'était mieux que plutôt pas mal. » Synchronisés, Madeline s'allongea sur le dos tandis que lui s'installait légèrement au-dessus d'elle sans pour autant la toucher, refusant de créer un malaise ce matin par un contact trop intime. « Moi, j'ai adoré te trouver contre moi quand je me réveillais. J'avais dû mal à y croire, même. »

« Ah ouais ? »

Il passa une main dans ses cheveux tendrement tout en scrutant son visage. Madeline se sentit sous un radar mais pourtant elle ne bougea pas, se sentant en sécurité dans ce petit espace crée par Mathieu. « Vraiment. Quand tu m'as réveillée, j'arrivais pas à croire que t'étais là mais j'en suis heureux. » De son index, elle glissa contre l'arrête de son nez avant de s'arrêter à son menton après avoir dessiné ses lèvres. Leur regard changèrent alors que la tension montait d'un cran. « Mad.. »


Elle secoua la tête, certain que s'il disait quelque chose, elle s'arrêterait. Il fut de toute manière incapable de continuer, trop obnubilé par les prunelles de Madeline qui semblait être dans sa tête, mais pour une fois, c'était un regard apaisé comme si elle intégrait le moment.

Et c'était la cas.

Plus jeune, elle s'était imaginée ses premières fois ainsi, et malheureusement pour elle, Julian lui avait volé une partie de celles-ci. Néanmoins, en cet instant, elle n'y pensait pas, intégrant seulement le bien être dans lequel elle était et de la chance dans laquelle elle se sentait en étant à ses côtés.


« Tu sais que t'es vraiment beau. » Il secoua la tête légèrement. « La couleur de tes yeux... » Il se pinça les lèvres, soudainement mal à l'aise. Il avait toujours détesté les compliments parce qu'il ne s'était jamais apprécié physiquement mais la sincérité de la brune était si importante qu'il se sentait trop vivant, trop aimé pour agir comme si de rien était. « Tes yeux sont vraiment la partie que je préfère chez toi. Leur forme. Leur couleur. Tes cils sont tellement longs. Et j'aime comment tu me regardes. »

« T'es la seule qui peut m'intimider, putain. » Il secoua la tête tout en se frottant le visage, espérant effacer la rougeur de ses joues et le sourire niais. Elle pouffa en le voyant ainsi. « C'est pas drôle Madeline ! »

« J'aime bien. » Il leva les yeux au ciel. « Pour une fois que c'est pas moi qui suis...comme ça. »


Il abandonna un baiser entre ses sourcils, espérant taire cette discussion dont il se sentait illégitime. Ce fut un succès puisque Madeline ferma les paupières et laissa un léger souffle apaisé. Mathieu fut tenté et embrassa l'arrête de son nez puis son menton, laissant un manque sur les lèvres de la brune. Celle-ci leva alors légèrement la tête pour les déposer d'elle-même sur les siennes. Il attrapa sa nuque doucement mais fermement refusant qu'elle s'échappe dorénavant. Le baiser ne tarda pas à s'envenimer malgré leurs mains timides et immobiles. Ils s'arrêtèrent seulement à bout de souffle, enivrés comme jamais, leurs pupilles dilatées et l'envie d'aller plus loin pour les deux. Pourtant, ils avaient conscience qu'il leur fallait un peu plus de temps. Mathieu embrassa chastement son front avant de l'enlacer contre lui, ses mains dans son dos dessinant des arabesques dont Madeline priait pour garder dans sa peau pour les prochains moments de solitude afin d'effacer la violence de Julian.


« Je t'aime vraiment Mathieu. » Il sentit l'émotion de la brune dans sa voix. Et, en effet, les yeux de Madeline était larmoyants tant elle se sentait au bon endroit, au bon moment, une nouvelle fois. « Merci d'avoir poser tes yeux sur moi ce jour là. Vraiment. »

« Dis pas n'importe quoi, c'est moi qui suis chanceux. » Elle passa ses mains sous son t-shirt, caressant sa peau directement, y appréciant ses muscles timidement. « Crois moi, c'est la première fois que je me sens comme ça. Et même si je n'y connais rien à tout ça, aux sentiments ou pires aux déclarations...j'suis serein parce que je sais que c'est le bon choix, que t'es le bon choix. Je n'ai pas d'inquiétudes sur le futur. »

« Moi... » Elle hésita, effrayée de gâcher le moment. Toutefois, depuis leur arrivée ici, elle s'était décidée à être vrai, sur tout. « Moi, j'ai peur. Mais pas de nous deux, juste de moi, de ne pas être à la hauteur, de te décevoir. »

« Ca n'arrivera pas. »

« Si je perds le contrôle, si...si Julian revient de front dans ma tête...peut-être que je vais merder, tu vois ? Peut-être que je vais me faire du mal et que tu me détesteras. »


Soudainement, il regretta ses anciens propos forts. Sur le coup, il avait voulu être ferme pour lui faire comprendre ses craintes mais dorénavant, il se demandait si le choix avait été judicieux face à la peur de Madeline de tout rater.


« Si jamais ça arrive, je veux... je veux au moins que tu me le dises, sincèrement. Et...j'aurai peut-être pas dû être aussi ferme sur le sujet mais j'veux que tu luttes au plus fort de tout ton être. »

« C'est...promis. » Prononça t 'elle, hésitante.

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