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Suite à la publication de la vidéo, Madeline tenta de porter plainte au centre de police du coin. Elle leur expliqua la situation, donna les noms et montra la vidéo. Elle leur avait raconté qu'il avait plus de médias à son sujet. Toutefois, ils ne prirent pas sa plainte, peu intéressés par son cas et par le manque de preuve. Elle était alors rentrée chez elle à pied, plus seule que jamais. Aucune larme n'avait coulé comme si plus rien n'arrivait à l'atteindre. Elle rentra dans son appartement, abandonna son sac et ses baskets à l'entrée avant d'attraper le reste d'alcool sur la table basse pour la terminer.
Thomas devait arriver dans quelques minutes pour partir ensemble chez Julian. Elle n'avait aucunement le choix et de toute manière, après cette journée, elle refusait de perdre plus d'énergie à essayer de le combattre sans avoir de moyens. Elle allait se reconstruire, silencieusement et en secret pour s'éloigner de lui et le punir jusqu'à ce qu'il la supplie. Du moins, c'est ce qu'elle croyait, la liqueur aidant son ego.

Son meilleur ami l'attendit en bas, refusant de monter comme si la vidéo avait brisé quelque chose entre eux. Elle le rejoignit sans un mot et tout le trajet en métro se déroula silencieusement. Thomas semblait incapable de lui parler ou même de la regarder. Elle ne savait dire si c'était parce qu'il avait honte ou pitié mais cette ignorance la blessa beaucoup trop fortement. Pourtant, elle n'en eut aucune réaction extérieure, attendant patiemment d'arriver.
Ils rentrèrent au squat dans le même mutisme, se séparant rapidement alors que Julian attrapait déjà la hanche de Madeline. Elle tendit sa joue pour être certaine qu'il ne touche pas ses lèvres avec les siennes, pas tant que l'alcool ne brûlait pas encore ses sens.

« J'ai besoin d'un verre. »

Elle le repoussa légèrement avant de le quitter, sans même le regarder. Il ne l'interpella pas, trop surpris par son comportement.
Tandis qu'elle débutait un cocktail corsé et dégoûtant, elle fut arrêtée par le bruit de la baie vitrée. Elle ne réussit pas à cacher un léger sourire en voyant Mathieu arriver de la terrasse. Ils se retrouvaient toujours ainsi et elle ne put s'empêcher de penser que le destin y était pour quelque chose.
Il n'avait pas prévu de venir mais la vidéo l'avait suffisamment pris au ventre pour qu'il cherche à la revoir, lui parler ou même s'excuser. Intérieurement, il avait prié pour qu'elle ne vienne pas, pour qu'elle n'ait plus jamais à voir Julian, mais c'était impossible, il en avait conscience. Il avait forcément d'autres moyens de pression.

« Parfait, tu vas pouvoir me faire un cocktail. »

« T'es sûre que boire ce soir est une bonne idée ? »

Elle se pinça les lèvres tout en acquiesçant, comprenant que, comme tout le monde, il l'avait vu. « Ok, t'es au courant. Super. » Elle attrapa le rhum et il n'eut la foi de l'en empêcher alors qu'elle vivait un moment aussi douloureux. Et, le pire dans tout ça, c'était qu'il n'en connaissait pas le tiers. Néanmoins, quand elle partit vers l'extérieur, il tenta de la retenir, balbutiant quelques mots incompréhensibles. « Ne prends pas la peine, Mathieu, c'est bon. Je sais déjà ce que tout le monde pense. Et je m'en contre fous. »

Son regard la trompait sans aucun doute mais elle s'en moquait. Elle prit la fuite avant qu'il ne rétorque. Il la regarda s'asseoir au bord de la terrasse, par terre malgré sa robe et le froid humide. Il abandonna sa contemplation pour rejoindre le salon où tout le monde se trouvait. Julian était présent, à sa place habituelle et il reconnaissait dorénavant l'ami qui avait profité de Madeline et de son état. Il resta muet, zonant sur son portable tout en faisant comme s'il ne les écoutait pas. Pourtant, il s'était assis seulement pour ça.

« Elle est venue ta meuf ? » Julian se frotta la mâchoire tout en humectant ses lèvres, déjà impatient.

« Ouais, elle est déjà entrain de se bourrer la gueule. » Il ricana comme si c'était la chose la plus positive de ce soir. « Elle va revenir après. »

« On peut... » Il regarda les autres invités. Il ne voulait pas qu'ils aient connaissance de leur plan. Mathieu ne put empêcher ses sourcils de se froncer, confus tant leur discussion n'avait aucun sens. « On peut faire comme la dernière fois ? Un peu plus ? » Julian haussa les épaules. « Allez, fais pas l'égoïste mec... »

« Ok, ok. » Les deux amis s'excitèrent et se tapèrent dans les mains. « Mais trouve-moi de quoi la... » Il inclina la tête tout en faisant les gros yeux, espérant qu'il comprenne. Mathieu sentit son cœur déborder de colère. Il ne put continuer à faire semblant de les ignorer et les regarda comme s'il pouvait les tuer avec ses prunelles. Néanmoins, Julian n'en fut pas effrayé parce qu'il était avec tous ses amis, tel un chef dans son royaume. « Polak, t'as rien pour nous ? »

Il fut surpris de son toupet. Il se releva brusquement, la mâchoire tant serrée qu'il dut inspirer profondément avant de partir. Il ne voulait plus être ici, se sentant presque lié à leur crime. Il chercha partout Madeline et la trouva encore assise sur le carrelage de la terrasse, la bouteille bien trop entamée. Il ferma la baie derrière lui après s'être assuré que personne n'était là, à part eux. Il prit place à ses côtés et attrapa l'alcool pour la vider au sol. Elle le regarda, complètement hébétée de son comportement.

« Mais t'es complètement con ! » Elle souffla tout en manquant de tomber sur le côté, l'ivresse perturbant déjà ses sensations. « C'était la seule bouteille de rhum. »

« Ne bois pas, ne prend rien ici, pas de drogue, pas de nourriture, pas.. rien, même pas un jus de fruit. » Elle se releva, se tenant à l'épaule de Mathieu pour ne pas se tordre une cheville. Il la suivit et la retint. « Je suis sérieux. Julian n'est pas... »

« Garde ta salive. C'est pas nécessaire de me prévenir. » Il fronça les sourcils, complètement confus. « Je le sais. » Elle haussa les épaules, un sourire navré et perdu sur son visage. « Je sais qui il est, crois-moi. »

« Va t'en d'ici, alors. »

Cette fois, elle eut un demi-rire tout en reculant. « Ne te prends pas pour un chevalier ou je ne sais quoi. J'ai besoin de personne. » Il secoua la tête, niant ses propos. Ce n'étaient pas ses intentions. Il voulait seulement faire ce qu'il n'avait pas fait la dernière fois mais il semblait que c'était trop tard. Elle était déjà perdue, dans des profondeurs si sombres qu'elle ne voyait plus aucune lumière. « Je me débrouille bien par moi-même. »

« Je n'ai jamais dit le contraire mais... »

« Je ne sais pas pour qui tu te prends. » Elle continua de s'éloigner. « C'était sympa de faire des cocktails mais là, tu vas trop loin. » Mathieu pouvait sentir son estomac se retourner. Il sentait qu'elle se protégeait mais le fait que ce soit de lui le rendait complètement fou. Et la dernière phrase fut suffisante pour qu'il parte, la laissant seule. « C'est pas comme si tu participais pas à tout ça. Tu vends bien de la drogue ? » Il ne vendait que de l'herbe mais ses mots empoisonnèrent sa tête jusqu'à ce qu'il s'en aille dans la nuit, se promettant de ne plus jamais revenir ici




Chapitre pour exprimer ma colère et pour le coup, il est adapté à la situation. Je vais me répéter parce que c'est pas le première qu'il fait mais le tweet de PLK m'a tellement frappé, encore. Même si c'est un imbecile de faire ça avec son dossier, je le remercierai jamais assez de défendre les victimes. Et, en tant que victime n'ayant eu le droit à la justice, c'est un énième coup de voir toutes ces absurdités françaises. Vivre dans un tel monde est absurde.

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