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Lorsque Mathieu arrêta le moteur, il fut surpris de voir Madeline endormie à ses côtés. Il vérifia immédiatement si elle respirait, positionnant sa main sous son nez pour sentir sa respiration. Seulement, celle-ci sursauta faiblement à son geste comme s'il avait tenté de lui donner un coup. Il s'éloigna et fit le tour de la voiture sans un mot. En passant son bras dans son dos, il se rendit compte de son état. La brune était en sueur et ses inspirations difficiles. Il s'activa alors, la prenant rapidement dans ses bras pour la faire rentrer dans le studio. Sa précipitation la fit grommeler, signe de sa conscience.


« Soit tu restes avec moi, soit je t'emmène aux urgences, Madeline. »

« J'me sens pas bien. » Il la reposa dans le canapé de son studio et tenta de se délier d'elle mais elle refusa. « Non, reste. »

« "Je vais te chercher de quoi te sentir mieux. »Elle refusa, une moue sur le visage, prête à pleurer. Ses émotions étaient exacerbées par la drogue et pour sûr, si d'habitude elle était détendue, ce soir, elle était plus que mélancolique. L'absence de Mathieu et la présence toxique de Thomas n'avaient qu'aggraver la situation. « Je reviens, c'est promis. Me fais pas cette tête là. » Elle relâcha sa main d'un geste nonchalant. Il en fut presque rassuré parce qu'au moins, elle gardait sa taquinerie habituelle. « Ne t'endors pas, ok ? »


Elle ne répondit pas, incertaine d'en être capable tant elle se sentait mal. Le blond ne put louper son état et se dépêcha de prendre une bouteille d'eau, du papier humide ainsi que son plaid qu'il avait mis dans un placard pour ne plus le voir. Lorsqu'il revint, à peine cinq minutes plus tard, Madeline avait vomi sur elle-même et tremblait comme si la clim venait soudainement d'être mise. Il s'approcha, déposa le tout sur le bureau sans la quitter des yeux.


« J'crois qu'on va devoir y aller. » Elle secoua la tête, le menton tremblant et les larmes déjà sur ses joues.

« Ca arrive parfois. »

Il fronça les sourcils tout en ayant un mouvement de recul. « Quoi ? C'est déjà arrivé ? » Elle hocha la tête. « Combien de fois ? Quand ? »

Elle essuya ses pleurs et prit la peine d'ouvrir les yeux pour regarder sa tenue. Cette fois, ce fut un sanglot qui sortit, complètement honteuse de son état et de son comportement. « J'suis désolée. Mon dieu...j'suis désolée... » Elle tenta de se relever mais elle en fut incapable, ses muscles tremblant et douloureux. « Non, non... »

Il s'approcha d'elle pour se mettre à son hauteur, se moquant de l'odeur ou de l'aspect, bien trop inquiet. « Hey, hey, c'est rien,  ça se nettoie. C'est pas le plus important. » Il la quitta du regard seulement pour trouver le papier humide. « On va d'abord te nettoyer le visage et...et t'attacher les cheveux. »


Il attrapa un élastique de bureau et le papier. Il la coiffa comme il put avant d'essayer de nettoyer son visage. Elle eut un mouvement de recul qu'il n'essaya pas d'empêcher, attendant seulement qu'elle s'approche d'elle même contre le papier. Il put alors la nettoyer, le plus doucement possible tandis qu'elle était immobile et crispée, détestant l'eau sur son visage depuis que Thomas l'y avait bloquée dans un tel épisode. Il se leva pour jeter à la poubelle et elle ouvrit les yeux, des vertiges la prenant.


« Ta robe est... » Il grimaça légèrement. « J'vais regarder si j'ai un pull ou quoi. »

« Arrête de partir. » Elle leva la main en sa direction. « J'vais prendre ton pull. »

Il secoua la tête, un demi-sourire sur les lèvres. « T'es pas possible, je te jure. » Il retira son sweater malgré tout et le posa à ses côtés. « Tu peux te changer. » Elle hocha la tête mais ses mouvements furent maladroits et elle manqua de se salir plus que nécessaire. Elle grogna contre elle même et Mathieu qui s'était retourné dû lutter pour ne pas la regarder.

« Aide moi. J...j'y arrive pas. » Les joues des deux prirent une teinte rosée. « S'il te plait, j'en ai assez niveau humiliation. »

« Pas d'humiliation ici, Madeline. » Il se retourna et descendit la fermeture dans son dos. « J'veux juste pas m'imposer. » Elle reposa son front contre son épaule, s'endormant presque. Lui, lui descendit les bretelles. « Lève les fesses. » Il dut l'aider à faire ce simple geste. Il retira lentement la robe, le regard fixé sur le mur en face de lui, prêt à s'en aller si elle lui demandait. Il déposa le tissu au sol avant de prendre son sweater pour lui enfiler. Elle passa ses bras d'elle-même. « Est-ce que t'as envie de vomir une nouvelle fois ? » Elle secoua la tête. « Il faut que tu boives un peu. » Il l'aida et elle le remercia d'un murmure. « Est-ce que tu te sens mieux ? Tu reprends des couleurs. »

Elle haussa les épaules. Elle était épuisée, ayant l'impression d'avoir vider toute sa vitalité en même temps que ses excès. « Pas vraiment. » Il se sentait tout aussi mal de la voir ainsi. Lui qui l'aimait tant avait l'impression de la perdre, encore une fois et s'il pouvait vivre avec l'idée qu'elle fasse sa vie sans lui, celle qu'elle se détruise le rendait malade. « J'sais pas ce que je ferai sans toi. » Il secoua la tête, refusant un discours si émotif maintenant. « J'ai le droit de m'endormir ? »


Il se pinça les lèvres avant d'accepter, s'asseyant sur son fauteuil, en marche arrière pour ne prendre le risque de la perdre du regard, comme si elle pouvait disparaître. Et puisqu'elle ressentait son inquiétude, elle prit le reste de ses forces pour le rejoindre et s'asseoir au fauteuil à ses côtés. Elle s'installa de profil le dos contre un accoudoir et les jambes passant au dessus de l'autre. Elle en profita pour reposer ses pieds contre les cuisses de Mathieu. Lui, pour réponse, attrapa une de ses mains pour entrelacer leurs doigts.


« C'est terminé, la drogue, Madeline. J'suis sérieux. »

« Sinon tu veux plus de moi... »

« ...Il n'y pas de sinon. J'te laisse pas le choix. » Son ton était dur mais il avait besoin de lui dire, de lui faire comprendre que son comportement la blessait elle mais aussi lui. « Tu peux pas m'appeler seulement quand t'es proche d'une OD. Si tu penses que la dernière fois, tu m'as rendu triste ou je sais quoi, tu as tort. Par contre, là, te voir comme ça, ça me rend malade. »

« Alors il serait mieux que je m'en aille, non ? »

« Non, parce que sans toi, c'est encore pire. »

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