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Avec le nouvel arrêt des études de Madeline, ils ne perdirent pas de temps pour se trouver un appartement à deux. Avec le peu d'argent disponible et le marché immobilier, les choix étaient peu nombreux. Pourtant, les deux restèrent positifs, seulement heureux de pouvoir emménager ensemble, officiellement.

Mathieu attrapa la main de la brune alors qu'ils suivaient la commerciale de l'agence immobilière. Ils visitaient un nouvel appartement dans un nouveau quartier. C'était un peu plus loin du studio, les déplaisant, mais ils voulaient se donner plusieurs choix, juste au cas où.

« C'est une résidence fermée à l'entrée de la résidence et à votre bâtiment. » Ils acquiescèrent tout en la suivant, regardant les alentours. « Vous aurez le droit à une place de parking...ici. Il n'y pas d'ascenseur. » Ils montèrent les escaliers silencieusement, continuant de scruter chaque recoin. Mathieu n'était pas très attiré par cet endroit. Il n'avait jamais vécu au-delà des dix kilomètres de son entourage ou de son studio. Cela voudrait dire plus de route, moins de temps au studio ou moins de temps à la maison. Ils entrèrent enfin. « Et voilà, une chambre avec un dressing, un séjour avec cuisine, une salle de bain avec WC séparé. » Madeline avança en première, explorant les lieux. La pièce principale était lumineuse et les rayons de sol glissaient sur le parquet naturel. La chambre était spacieuse et les salles d'eaux étaient neuves. Tout semblait parfait. Néanmoins, lorsqu'elle se retourna, elle fut surprise de voir Mathieu la regarder elle plutôt que l'appartement.

« Ca ne va pas ? » En la voyant ainsi, observer avec envie cet appartement, il avait changé d'avis. Il était prêt à faire ce sacrifice. Elle préféra l'abandonner pour regarder par la fenêtre du séjour. La commerciale les laissa tout deux, rejoignant la porte d'entrée tout en regardant ses mails. Mathieu arriva derrière elle et passa ses bras autour de ses épaules. « On peut prendre le premier qu'on a vu, si tu préfères. »

« On va prendre celui là. »

« Mais il te plait pas. »

« Il me plait, je t'assure, princesse.» Il embrassa sa tempe. « C'est un bel appartement. Il y a un million de codes rien que pour arriver ici. Tu pourras te sentir en sécurité. » Ella resta muette, songeuse. « J'ai juste peur de ne pas avoir assez de temps pour être ici, avec toi, avec ma carrière et mon studio qui est pas tout prêt...mais on trouvera un moyen. »

« Tu fais beaucoup de concession pour moi, Mat. »

« Je l'aime bien, je t'assure. Je nous y vois déjà. » Il s'éloigna pour pointer du doigt plusieurs endroits. « Ici, on mettra notre canapé, mais un nouveau, avec un angle pour pouvoir s'allonger. Ici, on mettra une table haute, une sorte d'îlot comme on voit dans les supers maisons. On pourra cuisiner dessus ou manger. Et...et dans le dressing, je mettrai un studio de fortune, comme ça, j'aurai pas besoin d'y aller tout le temps. En plus, on a le droit à une baignoire alors... » Il lui fit un clin d'œil. « Si il te plait, on le prend. »

« On le prend ? »

« Oui, Maddie, on le prend. » Elle sauta dans ses bras, éclatant dans une joie immense. Mathieu l'entoura, la portant pour qu'elle quitte le sol quelques secondes. Il embrassa sa joue avant de la reposer et de se tourner vers la commerciale qui les regardait déjà, un sourire attendrit peignant son visage. « Est-ce qu'on pourrait avoir les papiers ? »

« Bien sûr, je vous envoie la liste des documents à fournir. Dès que vous êtes prêts, on prend rendez-vous. Ca vous va ? »

Ils hochèrent vivement la tête, enjoués. Ils regardèrent une dernière fois l'appartement avant de sortir. Ils rejoignirent la voiture, Mathieu concentré sur son portable, partageant à ses meilleurs amis son bonheur d'avoir trouvé. Il s'arrêta dans ses textos enjoués en entendant Madeline pleurer, assise dans le siège passager, regardant le blond comme s'il était un ange tombé du ciel. Il lâcha son téléphone, les yeux écarquillés, ses pensées allant à mille à l'heure en la voyant ainsi.

« Qu'est-ce qui se passe ? Ça va pas ? »

« Merci. » Il fronça les sourcils, confus. Seulement, il ne resta pas immobile et attrapa sa main pour la serrer. « Merci d'avoir posé les yeux sur moi. Merci de m'aimer comme tu le fais. Tu me rends...si heureuse. » L'émotion de Madeline fit palpiter son cœur. « J'ai l'impression d'être invulnérable, de pouvoir tout faire. »

« Parce que tu le peux. » Il relâcha sa main pour caresser sa joue. « J'ai rien fait de plus que d'être à tes côtés, Madeline. C'est toi qui a fait le plus dur. J'peux te l'assurer. »

Elle secoua la tête, ayant du mal à y croire. Même si elle avait conscience de sa force, même si elle avait conscience de se battre, Mathieu était un moteur, une source d'énergie. Grâce à lui, elle gardait la tête haute et cherchait à faire mieux, à aller mieux. Ca n'avait pas été le cas avant de le connaître. Avec Thomas, ils avaient fait les quatre cent coups et avaient cherché tous les moyens d'oublier le monde et la vie. Aujourd'hui, malgré la la douleur du passé, elle rechignait d'impatience de vivre ce futur, de construire un avenir. Et pour sûr, sans Mathieu, celui-ci ne serait pas aussi appétant.

« Merci quand même, pour moi, tu as un rôle incomparable dans ma vie. »

« Tu sais que toi aussi ? Sans toi, je serai encore à dormir dans le studio pour éviter mon daron et ma grand-mère. Je me ferai plumé par ma famille. J'aurai sûrement plus fumé...et carrément plus bu. » Il mis sa ceinture avant de démarrer.

« T'aurais continué tes bêtises. »

« J'avais rien à perdre avant alors que maintenant...y a toi. »

« Il y a toi et moi. »

Il ne put retenir un sourire. « Ouais, exactement. Il y a toi et moi. »