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Malgré l'envie de rester dans l'appartement de Madeline, Mathieu sortit avec ses amis pour un foot puis un après-midi au studio, entre garçons, à écouter et créer du son. Il ne put se retenir de lui envoyer quelques messages pour s'assurer que tout allait bien ou même pour la tenir au courant de ce qu'il se passait de son côté. 

Elle, tenta de passer sa journée au mieux. Elle prit le temps de se préparer. Pour la première fois depuis des semaines, elle avait enfilé un jeans au lieu d'un jogging ou d'un legging. Maquillée, elle enfila ses baskets, prête à sortir. Elle espérait pouvoir faire un tour dehors, peut-être même aller à la supérette du coin. Elle n'avait rien dit à Mathieu, préférant réussir avant de lui en parler, effrayée qu'il n'accourt pour l'aider.
C'est ainsi qu'elle se retrouva seule, derrière la porte, la clé encore dans la serrure.


« Tu peux le faire. » 


Elle s'approcha d'un pas pour déverrouiller. Elle n'avait plus qu'à ouvrir, descendre les escaliers et...avancer. Pourtant, elle en fut incapable. Elle referma derrière elle avant de reculer, fixant le bois comme si des flammes apparaissaient tandis que la clé tombait dans un sol enfumé. Son souffle se fit court tandis qu'elle ressentait le besoin de se cacher. Elle s'en alla dans sa chambre, la main sur la poitrine sans quitter des yeux l'entrée de son appartement.
Elle claqua la porte derrière elle avant d'évaluer la pièce. Elle termina par se recroquevillée dans le placard, les yeux clos plein de larmes, les poumons en feu tandis que sa cage thoracique semblait s'être écrasée. Elle attendit ainsi, plusieurs heures, effrayée d'ouvrir et de tomber sur Julian, comme si en un millième de seconde, sous ses yeux, il avait pu rentrer dans l'appartement. 


« Laisse moi. Laisse moi...Laisse moi..» 


Elle le supplia encore et encore, jusqu'à en avoir la gorge sèche et la tête qui tourne. 

Mathieu rentra dans l'appartement grâce à sa clé. Il fut surpris de ne la voir dans le séjour et se mit à la chercher. 

Du côté de Madeline, le bruit l'inquiéta. Elle recula un peu plus, camouflée par ses vêtements suspendus, ses mains contre sa bouche s'empêcher de sangloter. Il fit le tour de l'appartement, l'appelant, le cœur prêt à exploser d'inquiétude, s'imaginant le pire.


« Madeline, c'est moi, dis-moi que t'es là.» Il continua dans la chambre et entendit un bruit dans le placard. Il eut du mal à croire qu'elle avait pu se cacher ici mais il l'ouvrit puis bougea les habits jusqu'à la trouver, le visage déformé par les larmes et tâché par son maquillage. Il s'accroupit, l'attrapa sans hésitation dans ses bras. « Maddie... » Il l'emmena dans le lit, s'allongeant à ses côtés. Contre lui, il sentit son jeans. « Tu t'es habillée et maquillée ? » Elle ne répondit pas, incapable. Il essuya ses joues au mieux, espérant effacer son maquillage. « Tu voulais sortir ? »

Elle hocha la tête, les lèvres pincées. « J'voulais faire quelques courses. » Son menton tremblota honteusement mais il ne la laissa pas se démonter.

« On devrait plutôt essayer ensemble, pour la première fois, pour que tu reprennes confiance un peu. » 


Elle acquiesça, restant néanmoins déçu d'elle-même. Elle voulait être assez forte par elle-même, ne pas avoir besoin des autres pour s'en sortir mais elle était trop sensible, trop triste, trop traumatisée. Elle n'avait su passer la porte, ni même l'ouvrir complètement et elle en avait honte. Elle se réfugia dans ses bras tandis qu'il restait contemplatif, conscient qu'aucune solution n'existait et qu'ils allaient devoir tâtonner, avancer et reculer, sans cesse. Il la serra un peu plus à cette pensée.


« T'es pas seule, Maddie. Et tu le seras plus jamais. Je sais que tu veux te prouver des trucs mais...c'est pas nécessaire. Tu vaux bien plus que tu ne peux te l'imaginer. » Il caressa ses cheveux mais dut s'arrêter alors qu'elle tentait de retirer son jeans, ne supportant plus son contact, son signe d'échec. Il l'aida alors avant de reprendre position, l'enlaçant de nouveau. « Prends le temps de te soigner. Il y aura des échecs mais ne te laisse pas démonter. » Madeline passa ses mains sous le pull de Mathieu, y caressant sa peau, espérant s'apaiser contre lui. « Et puis, je crois qu'il faut préparer ce genre de sorties parce que...parce que c'est pas rien. » 


Elle resta silencieuse, espérant qu'il continue. Seulement, il s'arrêta, se taisant à son tour et restant immobile, se demandant s'il n'avait pas dit une mauvaise chose. Seulement, Madeline attrapa une de ses mains, la reposant contre elle pour qu'il la serre plus fort. Il glissa ses doigts le long de son profil, s'arrêtant sur sa hanche avant de descendre contre sa cuisse. Il continua inlassablement, obnubilé par cet instant. Elle s'approcha de lui un peu plus, désireuse d'être complètement contre lui.


« Comment s'est passé ta journée ? »

« Bien, ça va.  » Il glissa sa main dans son dos, suivant sa colonne vertébrale. « Les gars m'ont demandé de tes nouvelles. Ils m'ont demandé si tu venais pour la tournée. Je leur ai dit qu'on y était pas encore. C'est encore trop loin. »

« Tu aimerais que je vienne ? »

« J'aimerais que tu sois à mes côtés pour tout mais tu dois aussi voir ce que toi, tu veux. » Elle hocha la tête, sans réponse, n'ayant aucune idée. « Ah et Lisko m'a demandée de te donner un paquet de biscuits de sa part. Il voulait te donner un truc pour...te soutenir...enfin tu vois. Il savait pas quoi t'offrir alors, il a prit des gâteaux dans des sachets individuels, comme t'aimes bien. » Il secoua la tête et ils sourirent tous les deux. « J'aurai dû le filmer pour que tu vois sa tête de crétin tout gêné là. »

« C'est gentil de sa part. »

« Lui qui était con comme un manche avec toi, il t'achète des biscuits maintenant. » Cette fois, elle ne put retenir un léger rire. « Tout le monde finit à tes pieds, t'es beaucoup trop douce et mignonne. »

« N'importe quoi... »

«...j'crois bien que si. En tout cas, ça a marché pour moi.  » Il déposa un baiser sur son crâne. « Tu veux qu'on essaye de faire les courses ensemble ? On pourrait acheter des trucs pour ce soir pour regarder un film ? »

« Pas tout de suite. J'veux être encore un peu dans tes bras. » Il accepta, sans hésitation, ses doigts continuant ses tendresses. Madeline pouvait le sentir dessiner la dentelle de son sous vêtement en bas de son dos, créant un brasier sous sa peau tandis que son cœur s'emballait parfois. Elle voulait qu'il ne s'arrête jamais, qu'elle devienne ivre de son contact, qu'il n'y ait plus que lui, son odeur et sa peau. Comme s'il pouvait sentir la tension en Madeline, il dessina sur sa hanche avant de glisser une main derrière sa cuisse. En réponse, elle passa sa jambe au-dessus des siennes. Le blond en laissa un souffle lourd, plein de désir. « Ne t'arrête pas. » 

« On a besoin de temps. C'est trop tôt. » Malgré ses propres mots, il remonta sa main jusqu'à joindre son sous-vêtement, le bout des doigts s'infiltrant dessous. Pour Madeline, ce fut la première fois qu'on la touchait si tendrement, en particulier à cet endroit. « Tu sors d'une opération lourde et il faut qu'on prenne notre temps. »

« T'en as pas envie ? » 

« Bien sûr que si mais notre proximité doit être progressive. Tu viens de t'enfermer dans...j'veux pas qu'on rattache ça...qu'on fasse un lien entre les moments où t'es pas bien...et te consoler par...tu vois...»  

« Ca serait pas très sain. » Elle l'admit sans difficulté, comprenant qu'elle cherchait bien trop son contact lorsqu'elle était envahie par celui de Julian. Elle devait le vouloir pour lui, pas pour une autre raison. « Tu me fais me sentir sur un nuage. J'ai toujours envie de plus quand tu me touches. » 

« Moi aussi, Maddie, si tu savais. »  A ses mots, son bassin se colla un peu plus à elle. « Tout a un bon timing et ce qu'on a là, c'est déjà le paradis. » Elle hocha la tête. « Je t'aime trop pour qu'on se brûle les ailes bêtement. »

« Je t'aime aussi. » 

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