Chapitre 159 : 1979 : Le Paillasson vomissant

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Chapitre 159 : 1979 : Le Paillasson vomissant

Puis Mona rentra chez elle.

Elle transplana dans un placard à balais de son immeuble. Entrouvrant la porte, elle vérifia que la voie était libre. Dès qu'elle sortit, elle se précipita vers les escaliers. Elle habitait au deuxième étage. Arrivée près du palier de son appartement, elle ralentit l'allure. Des râles étranges résonnaient dans le couloir.

Brad te trompe ! Il bécote une autre fille sur le palier de vos appartements. T'as vu, c'est un con ! Je te l'avais bien dit.

Mona sortit sa baguette et s'arrêta net. Un bruit sourd, suivi d'un grognement, retentit. Elle monta une marche, puis une autre. Pourtant, elle ne voyait toujours pas l'origine des bruits, alors qu'elle aurait dû les apercevoir à ce niveau.

Brad copule peut-être avec sa maîtresse sur le paillasson.

Mona monta, toujours plus prudemment, jusqu'à apercevoir une ombre recroquevillée sur son paillasson. Elle s'approcha doucement et découvrit un homme au visage masqué par une longue cape noire.

Longue cape noire ? C'est Voldi, il veut te tuer ! Avec une nouvelle technique de dissimulation en paillasson, visiblement.

Seul un sorcier pouvait porter un tel accoutrement. Mona ne cacha plus sa baguette. Elle s'avança, la baguette pointée vers l'intrus, jusqu'à arriver juste au-dessus de lui. Pourtant, elle ne distinguait toujours pas son visage. En revanche, ses ronflements et son odeur de Whisky pur feu étaient, eux, parfaitement reconnaissables.

Voldi a vraiment changé sa technique d'attaque.

Un peu moins inquiète, Mona fit jaillir un jet d'eau de sa baguette magique. L'homme éclaboussé se réveilla et rejeta sa cape, révélant son visage.

– Prince ?

Alors, ce n'était pas Voldi ? Comment j'suis déçu.

– T'en as mis du temps, râla-t-il en se redressant péniblement.
– Tu es saoul ! s'écria Mona, stupéfaite.
– Ouais, ouvre ta porte, je vais vomir.

Mona écarquilla les yeux, désemparée, tandis que Rogue était secoué de spasmes de plus en plus violents. D'un geste de baguette, elle ouvrit la porte.

– Au fond du couloir ! dit-elle précipitamment.
– Ce n'est pas la première fois que je viens, rappela-t-il avant de disparaître à l'intérieur.
– Mais c'est la première fois que je te vois dans cet état ! lança-t-elle, abasourdie.

Elle referma la porte et s'installa sur une chaise, attendant patiemment que les bruits désagréables cessent.

– Je nettoierai ! hurla-t-elle lorsque les bruits cessèrent. N'utilise pas ta baguette dans cet état.
– Si tu veux, répondit-il en réapparaissant. Mais ce n'est vraiment pas beau à voir.

Pour sa première apparition de l'année 1979, le Prince aura été royal !

Mona ferma les yeux, dégoûtée.

– J'ai réussi ta lettre, déclara-t-il. Non, attends... j'ai reçu ta lettre !

Et nous, on reçoit toute ta réussite.

– Ah... hésita Mona. Pour le mariage de Lily et James ?
– Désolé de te décevoir, dit-il en retroussant sa manche, mais c'est trop tard.

La Marque des Ténèbres se dessinait sur son bras.

Scoop.

Elle était écarlate ; Mona s'étonnait de ne pas entendre son ami hurler.

– Elle te fait mal ? Tu ne devrais pas aller quelque part ?
– Je me suis fait porter pâle, répondit-il. Mais comment tu sais ça, toi ?
– Gaïden et Lucius Malefoy ont dû quitter le restaurant précipitamment après une douleur vive au bras.
– Ah oui, dit-il. Gaïden m'a parlé de ça. Ne te case pas avec lui, cet idiot ne tiendra pas longtemps.
– Je n'en avais pas l'intention.

Mona se leva pour préparer deux cafés.

– Tu as le droit de me montrer ta marque comme ça ? demanda-t-elle.
– Tu doutais de ce que j'étais devenu ? répliqua-t-il.
– Non, mentit Mona.
– Alors, on va dire que j'essaie de te convaincre de rejoindre nos rangs. Je suis sûr que Potter te veut dans les siens.

Mona ne répondit pas et versa du liquide dans deux tasses.

– Je ne suis pas sûr que le café des Moldus ait cet aspect-là, dit-il, méfiant. Ce n'est pas du café, ton truc.
– Ils le préparent avec de l'eau et du café en grain noir. Alors quoi ?
– Ils utilisent une machine. Ils ne mettent pas les grains dans une tasse d'eau chaude.

Je me disais bien qu'il y avait un problème avec ce café.

Mona observa la mixture, envisageant pour la première fois son erreur.

– Ils préparent le chocolat au lait comme ça, dit-elle.
– Pour le café, je ne suis pas sûr.

Ils se turent et commencèrent malgré tout à boire.

– Tu étais demoiselle d'honneur ? supposa Rogue en reposant sa tasse vide.
– Oui, confirma-t-elle. Sirius était le témoin de James.
– Vous étiez nombreux ? demanda-t-il après en avoir bu l'intégralité de sa tasse.

Beurk !

- Oui, dit-elle. Et Sirius était le témoin de James.

- Vous étiez nombreux ?

Mona hésita.

– Rassure-moi, tout ce que je te dis sur James et Lily, tu ne le répètes pas à ton maître ?
– Ah non ! s'exclama Rogue. Tout comme je ne répète pas ce qu'il me dit ! Pourtant, j'aurais des choses à te raconter !

Il prononça cette phrase avec tant d'éloquence qu'il perdit l'équilibre et chuta de sa chaise.

– Si tu veux, on fait un serment inviolable ! lança-t-il en s'asseyant à nouveau.
– On est deux, rappela Mona.

- Ah ouais, dit-il en retombant sur sa chaise. Alors, qui était là ?
– Les Maraudeurs et deux autres amies de Lily.
– Les Maraudeurs au grand complet, évidemment, souffla-t-il, la tête basse.

Heu... Mona... note quelque part cette expression étrange de Rogue, c'est peut-être lié à un certain rat.

– Tant que j'y pense, tu pourrais peut-être m'aider, dit-elle. Tu aurais entendu parler d'un sortilège non référencé qui fonctionnerait comme un philtre d'amour ou un exagérateur d'hormones ?

– Pour Lupin ?

Mona eut un léger recul de surprise.

Un jour, Mona Moon sera une rebelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant