Identité secrète.

11

Le repas se déroula dans une ambiance très sympathique.
Livai promit de jeter un coup d'œil à la tondeuse en panne le lendemain et de se charger de la pelouse dès que l'herbe aurait séché, après la pluie qui s'annonçait.
Il demanda conseil à Pixis car il envisageait de s'acheter un canot à moteur. Grâce au frère de Ren, il allait enfin pouvoir s'en offrir un. Cette mission avait décidément bien des avantages et il se félicitait de l'avoir accepté. S'il n'avait pas eu la chance de retrouver le jeune homme pendant que son frère était en déplacement à l'étranger, il ne serait pas là, comme un coq en pâte, à être payé à ne quasiment rien faire.

-Et pourquoi avoir choisi Port Murphy ?

Livai se demandait si cette fois il répondait. À ce stade de leurs relations, c'était normal qu'il lui pose la question, mais jusque-là il avait toujours habilement évité le sujet. Ce soir, il sentait le jeune homme plus détendu et, le vin aidant, nettement plus loquace. Et puis il y avait Pixis, en qui il avait toute confiance.

-Le second car que j'ai pris n'allait pas plus loin, expliqua-t-il.

-C'est comme ça que nous nous sommes rencontrés, renchérit Pixis. Le marché bio se tient sur le parking du magasin de matériel maritime. Par chance, c'est là que le car s'arrête.

Ren sourit au vieil homme.

-Ce qu'il ne dit pas, c'est que quand je suis sorti du car j'étais dans un triste état. Pixis a eu pitié de moi.

-C'était de la charité chrétienne, mon enfant. Cette bonne action, je ne l'ai jamais regretté, dit Pixis en se levant. Il est grand temps de sortir de table si nous ne voulons pas nous faire rincer.

-Rentrez vous mettre à l'abri, ordonna Ren. Je vais débarrasser. Et ne vous avisez pas de faire la vaisselle !