Identité secrète.

13

Ils allèrent frapper à la porte de Pixis, qui les attendait. Il remit à Livai un gros sac qui serait plus facile à caser dans l'une des sacoches de la moto que le panier habituellement dévolu aux pique-niques.

-Je ne vous ai pas mis de vin, dit le vieil homme, l'air navré.

-L'alcool et la moto ne font pas bon ménage, déclara Livai en acquiesçant d'un hochement de tête.

Ren les regarda tour à tour, Pixis d'abord, puis lui ensuite.
Il eut l'impression qu'il désapprouvait ses propos.

-Mais rien ne vous empêche d'en boire, ajouta-t-il à son intention. Puisque ce n'est pas vous qui conduisez.

Sa remarque était plus sèche qu'il ne l'aurait voulu.
Décidément, songea-t-il, ce jeune homme produisait sur lui de bien curieux effets.

-Je préfère garder le vin pour ce soir, parce que tel que je connais Pixis, dit-il en couvrant des yeux son logeur, il y aura très certainement des restes.

Pixis sourit et leur fit signe de filer, puis il entra chez lui.

-Comment va-t-on faire pour...? demanda le jeune homme tandis qu'ils se dirigeaient vers la moto. Ah, mais je vois que vous avez tout prévu ! Ces sacoches sont drôlement pratiques.

Livai fourra les victuailles dans l'une des sacoches. Il y avait de quoi nourrir un régiment. Il eut du mal à tout faire rentrer. La vue des sandwichs, du fromage et des crackers lui mit immédiatement l'eau à la bouche.

-Les sandwichs ont l'air délicieux. Vous savez à quoi ils sont ? demanda-t-il en refermant la sacoche.

-Non, mais je ne serais pas étonné qu'il y ait dedans du jambon de Parme. Pixis m'a demandé d'en acheter, hier soir.

Voilà pourquoi il s'était arrêté au supermarché, en rentrant chez lui, la veille. Livai avait fait le pied de grue à l'entrée du magasin de bricolage, juste en face.