Identité secrète.

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Mais il n'arrivait pas à se décider. Il aurait suffit d'un mot, que Livai insiste un peu trop pour qu'il se taise définitivement. Mais il attendait, patiemment, comme s'il avait senti qu'il ne parlait qu'à condition qu'il se fasse oublier.

(Eren) Thom est bien venu, ce soir-là. C'est moi qui le lui avais demandé. Il était toujours là quand j'avais besoin de lui.

Il réprima un frisson. Cette histoire, il ne l'avait raconté qu'une fois quelques jours plus tôt. A Pixis, qui l'avait accueilli chez lui. C'était la moindre des choses qu'il connaisse la vérité.
Prenant une grande inspiration pour se donner du courage, il reprit son récit, déterminé à aller jusqu'au bout.

(Eren) Je ne l'avais pas fait venir pour m'aider à préparer une surprise pour l'anniversaire de Jean. C'était bien moins drôle que ça. En fait, mon mari savait que j'avais demandé le divorce. Et il était... Furieux est un faible mot. Personne, absolument personne ne quitte Jean Kirstein de son propre chef. Il me l'avait fait très clairement comprendre.

Livai se rembrunit.

(Livai) Vous voulez dire qu'il était... violent ?

(Eren) Pas physiquement, non. Il ne m'a jamais frappé. Il n'aurait jamais pris le risque de me faire des marques que j'aurais pu montrer. Mais ses méthodes n'en étaient pas moins efficaces. Isolement, menaces, railleries, colère : rien ne m'a été épargné. Je n'en pouvais plus. Pourtant, le monde entier semblait considérer qu'il n'y avait pas plus charmant que lui.

(Livai) Vous avez dû le penser aussi, à une époque.

Il soutint son regard sans ciller.

(Eren) En effet. J'ai vu en lui une sorte de prince charmant.
Il était beau, riche, puissant : tout ce dont je croyais avoir besoin. J'étais naïf. Thom disait que je m'étais laissé berner.
Le résultat était le même.

-Continuez, dit Livai, nonchalamment appuyé au mur comme s'il n'avait rien d'autre à faire que l'écouter.

Comme s'il était à sa disposition.