(Eren) Je sais aussi, reprit-il, qu'avec les relations qu'il a il y a de fortes chances pour qu'il s'en sorte blanc comme neige.(Livai) De quoi serais-tu prêt à te contenter ?
(Eren) Que veux-tu dire ?
(Livai) Ta comparaison avec la mafia m'a fait penser à quelque chose. Quand Al Capone a été condamné, ce n'était pas pour banditisme mais pour fraude fiscale.
(Eren) Certes, mais je ne vois pas le rapport avec Jean.
(Livai) Pourquoi se compliquer l'existence ? Il suffit parfois d'utiliser les armes qu'on a sous la main.
-Quelles armes ?, demanda Ren, intrigué.
Il eut une brève hésitation, puis lança comme on se jette à l'eau :
(Livai) Toi, évidemment.
Ren se demandait ce qu'il faisait là, à tourner en rond comme un animal en cage.
Car la chambre d'hôtel avait beau être luxueuse, il n'en restait pas moins une cage.
Il se sentait pris au piège, telle une chèvre qu'on aurait sacrifiée pour appâter le lion. Or le lion était tout près. Son instinct le poussait à s'enfuir mais Livai le surveillait.
Il se dirigea vers la fenêtre et regarda au-dehors. Seattle était une belle ville, mais à la vie citadine il préférait la tranquillité qu'il avait trouvé de l'autre côté du détroit.
Lorsqu'on frappa à la porte, il fit volte-face. Son cœur cognant dans sa poitrine. Plus mort que vif, il regarda Livai s'avancer vers la porte, l'ouvrir et faire entrer Jean dans la pièce comme un vieil ami perdu de vu.-Désolé pour le coquard, lança Livai. J'étais hors de moi.
Jean s'assura d'un simple coup d'œil que Ren était bien là et se désintéressa aussitôt de lui. Mais ce regard fugace suffit à renseigner Ren sur son état d'esprit : il était furieux contre lui.
-Il a le don de faire sortir les hommes de leurs gonds, confia Jean de ce ton complice qu'il employait parfois avec des donateurs particulièrement coriaces.
En costume cravate et manteau de cachemire noir, il était élégant, comme à son habitude, mais bizarrement il semblait gêné aux entournures et n'arrêtait pas de bouger les épaules.
-Il n'était pas nécessaire de me mentir, fit Livai.
(Jean) Je vous pris de m'en excuser. Je ne voulais pas qu'il s'enfuit de nouveau, vous comprenez. S'il s'était méfié de vous, il serait parti. Vous deviez donc vous-même rester dans l'ignorance.
(Livai) Je vois. De toute façon, le patron a toujours raison.
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Identité secrète.
Hayran KurguSe cacher, et changer de ville et d'identité tous les 2 mois... Telle est la vie que mène Ren, la peur au ventre, depuis la nuit où Jean, son mari, a tenté de l'assassiner. Installé depuis peu à Port Murphy, il se tient sur ses gardes : Jean le traq...