Identité secrète.

16

Il avait protesté avec une véhémence que rien ne justifiait.

-Vous avez l'air de le regretter, répliqua Pixis.

Des regrets, il en avait à ne plus savoir qu'en faire.

-Je reviendrai peut-être, dit-il d'une voix qui manquait singulièrement de conviction. C'est peut-être encore ici que je suis le plus en sécurité.

-Faites comme vous le sentez, mon petit Ren. Mais sachez que vous serez toujours le bienvenu.

Il fut incapable de retenir ses larmes plus longtemps.
Pixis s'approcha et le serra contre lui. Il fut un instant le garçon qu'il n'avait jamais eu. L'affection de Pixis était sincère et son étreinte, réconfortant.
Il se sentit apaisé et non troublé comme lorsque Livai Ackerman l'avait pris dans ses bras la veille. Cet homme était dangereux à plus d'un titre. Il n'aurait jamais dû baisser sa garde.
Mais, maintenant que tout danger semblait écarté, il commençait à se demander s'il ne s'était pas fait des idées.
Livai n'avait peut-être aucune mauvaise intention en lui posant toutes ces questions. Et si Pixis avait raison ?

Quand tu n'as pas son regard perçant rivé sur toi, tu lui donnerais le bon dieu sans confession ! songea le jeune homme, qui ne demandait pas mieux que de se convaincre de son innocence. Il n'avait pas envie de partir et de devoir de nouveau tout recommencer ailleurs.

Cesserait-il un jour de payer son erreur de jeunesse ?

Arrête de te lamenter sur ton sort ! Celui qui a payé ton erreur, c'est Thom ! Alors cesse tes jérémiades.

-Je vous charge de ramener sa voiture à Reiner. Et de tout lui expliquer. D'accord ?

-Vous pouvez compter sur moi.

Ce n'était pas très gentil de partir comme ça, en laissant le soin à Pixis de prendre congé pour lui. Mais il n'osait pas téléphoner, de crainte que son appel ne soit intercepté. Tant qu'il ne serait pas loin d'ici, à l'abri, il n'appellerait personne.