Identité secrète.

17

-Mon dieu ! marmonna-t-il, le regard ravagé par la douleur. Comment peut-on être aussi cruel ? Comment ai-je pu un jour...

Il s'interrompit et émit une sorte de rire grinçant.

-Mais peu importe. Tout est ma faute. Je n'aurais jamais dû vous faire confiance, ni à l'un ni à l'autre !

Livai commençait à en avoir assez. Pourquoi le regardait-il comme ça ? Pourquoi ce ton dur et désabusé ? Il était tellement persuadé que son frère était mort qu'il refusait de le croire et lui reprochait d'être cruel. Quant à l'autre personne dont il parlait, Livai croyait deviner de qui il s'agissait.
Il éclaircirait ce point plus tard. Le plus urgent était de lui faire comprendre que son cauchemar était terminé.

-Il est vivant, Ren, dit-il doucement. Il a essayé de vous retrouver dès qu'il a repris connaissance après le drame. Il a bien failli mourir. Mais il s'en est sorti.

-Il est mort, déclara Ren d'un ton sans réplique. Dans mes bras. Jamais je ne l'aurais abandonné s'il avait survécu.

Livai tiqua intérieurement. Il ignorait ce détail.

-Je lui ai parlé, dit-il. À plusieurs reprises.

-Quoi ?

Cette fois, il était sûr d'avoir capté son attention.

-S'il a fait appel à moi, c'est parce qu'il pensait que vous risquiez de venir dans le Nord-Ouest. D'après ce qu'il m'a dit, cette région est lié à vos meilleurs souvenirs d'enfance. C'est là que vous avez passé vos dernières vacances en famille.

Il écarquilla les yeux mais, l'instant d'après, son expression se durcit de nouveau, comme s'il avait trouvé une explication qui allait dans le sens de sa paranoïa.