Identité secrète.

31

Le coup partit et la balle alla se loger dans le plafond. Ils tombèrent l'un sur l'autre et commencèrent à se battre. Ren comprit très vite que le révolver était coincé entre eux.
Juste au moment où quelqu'un ouvrait la porte de la chambre à la volée, un second coup de feu partit. En entendant Livai grogner, Ren sentit son sang ne faire qu'un tour.
Fou de rage, il s'empara du premier objet qui lui tombait sous la main et en asséna un grand coup sur le crâne de Jean, qui s'effondra en gémissant. Puis, comme pétrifié, il lâcha le seau à glace en métal argenté.
Aucun des deux hommes ne bougeait. L'espace d'un effroyable instant, Ren crut qu'il avait de nouveau perdu l'être auquel il tenait le plus au monde.
Mais Livai n'était pas mort. Il repoussa Jean, à moitié assommé, et se redressa.
Tout tremblant, Ren s'agenouilla à côté de lui, sans s'occuper de l'homme qui avait débarqué sans crier gare.
Livai se traîna jusqu'à lui et le pris dans ses bras. Il le serra très fort dans les siens.
Au bout de quelques instants, Livai leva la tête vers le nouveau venu, qui les observait en silence. Ren reconnut l'un des hommes qu'il avait vus en photo à bord du bateau.

-Salut, Daris, dit Livai au policier qui s'agenouilla à son tour pour passer les menottes à Jean.

(Daris) Tu l'as échappé belle, hein ?

-J'ai mis toutes les chances de mon côté, dit Livai en tapotant son torse bizarrement rembourré. Je me doutais que, s'il avait tiré une fois, il risquait de recommencer. Merci pour le gilet. Et pour ton aide.

(Daris) Tu as eu de la chance qu'il ne te tire pas une balle dans la tête.

Ren frémit mais Livai, lui, se contenta de hausser les épaules.

(Livai) Je ne lui en ai pas laissé le temps.

Daris secoua la tête.