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(Livai) Mes pères de substitution.

La voix de Livai, dans son dos, le fit sursauter. Une fois de plus. Mais comment faisait-il pour se déplacer sans bruit ?
Il se délesta de son sac à dos plein à craquer et de ses 2 cabas. Puis il vint se placer juste derrière lui, ce qui n'était pas pour calmer les battements frénétiques de son imbécile de cœur.

(Livai) Celui qui est le plus à gauche est Daris Zackley, le coéquipier de mon père lorsqu'il a été tué. À côté, c'est leur chef, le lieutenant Hannes qui, entre-temps, est devenu commissaire.
Le dernier s'appelle Luke Siss, le premier coéquipier de mon père dans la police. Il a pris sa retraite 2 ans avant la mort de papa.

(Eren) Pourquoi dites-vous que ce sont vos pères de substitution ?

(Livai) Ils se sont investis dans mon éducation et ont aidé maman à subvenir à mes besoins. Et aux siens. Ils ont été là chaque fois que nous avons eu besoin d'eux.

(Eren) C'est formidable.

(Livai) Ils avaient passé une espèce de pacte. Entre flics, c'est une pratique courante. Si l'un des quatre venait à disparaître, les 3 autres devaient veiller sur sa famille.

Cela devait être terrible d'exercer un métier aussi risqué, pensa Ren. De savoir qu'à tout moment on pouvait y laisser sa peau.

(Eren) C'est encore plus formidable, dit-il.

(Livai) Je les aime beaucoup. Je sais que je pourrai, compter sur eux s'il arrivait quelque chose à maman en mon absence.

-Votre mère était très belle, fit Ren en regardant de nouveau la photo. Elle devait être fière de vous, ce jour-là.

(Livai) Ce qui n'est plus le cas, aujourd'hui, n'est-ce pas ?

(Eren) Ce n'est pas ce que je voulais dire, protesta-t-il, gêné.

(Livai) J'ai l'habitude. La plupart des jeunes hommes critiquent mon mode de vie. Je n'ai pas d'attaches, pas de travail régulier et pas de domicile fixe. Vous voyez le tableau.

-Et ça ? l'interrogea Ren en balayant l'air d'un geste ample de la main. Cela vaut bien un petit appartement. Et puis, comme vous me l'avez expliqué l'autre jour, vous êtes tributaire des ports. Dès attaches, vous en avez presque malgré vous.

Il sembla déstabilisé, comme s'il ne s'attendait pas à ce qu'il prenne fait et cause pour lui.

(Eren) Je pense en outre que votre volonté de poursuive le rêve de votre père est admirable. Du moins, tant que vous y trouvez votre compte.

(Livai) Ce rêve, je l'ai totalement fait mien.

Qui étaient ces jeunes hommes qui critiquaient son mode de vie ? se demanda Ren. Quel rôle avaient-ils joué dans sa vie ?
Eux, ils ne l'auraient probablement pas laissé dormir seul dans la chambre d'invités...

-Et si vous me parliez un peu de votre père, Ren, dit soudain Livai.

Identité secrète.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant