Identité secrète.

18

(Eren) Si je comprend bien, c'est... la version officielle ?

(Livai) Oui. Pour une fois, les médias s'en sont tenus aux faits.
Sauf qu'ils ont annoncé que votre frère était mourant. C'est vrai qu'il n'est pas passé loin de la mort.

Il lui jeta un regard censé le réconforter.

(Livai) Vous n'êtes pas le seul à l'avoir cru mort. Les secours ont réussi à le ranimer, mais il s'en est fallu de peu.

(Eren) Vous croyez que je n'ai pas vérifié ? Son pouls ne battait plus. Il ne respirait plus. Il...

Sa voix montait dans les aigus. Sentant qu'il était au bord de l'hystérie, il se tut.

(Livai) Vous n'êtes pas médecin, Ren. Certains grands blessés ont été sauvés in extremis. Les médecins font parfois des miracles. Ce n'est pas si exceptionnel, vous savez.

Ses oreilles se mirent à bourdonner, son cœur à tambouriner.
Et si c'était vrai ? Et si son frère chéri s'en était sorti ?
C'était tellement énorme, tellement incroyable que plutôt que de s'attarder sur ce fou éventualité il préféra creuser la question qui le turlupinait le plus dans cette histoire.

(Eren) Ce que je ne comprends pas, c'est que Jean ait reconnu lui avoir tiré dessus.

Livai se renfrogna. Il semblait réellement déconcerté.
Mais il savait maintenant quel excellent comédien il était.

(Livai) Même si cela n'avait pas été un accident, il pouvait difficilement faire autrement. La police n'aurait eu aucun mal à établir sa responsabilité. Je suppose qu'il avait des résidus de poudre sur les doigts.

Il cligna des yeux.

(Eren) La police a vérifié ?

(Livai) Après qu'il a reconnu avoir tiré ? Oui, bien sûr. Il ne fait pas les choses à moitié.

Si Jean ne s'était pas dénoncé, la police n'aurait sans doute rien vérifié du tout. Il en était persuadé. Jean était capable de baratiner n'importe qui. Il l'avait souvent vu à l'œuvre.