Identité secrète.

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Tu rêves ! songea-t-il en s'obligeant a redescendre de son petit nuage.

(Eren) Pendant 2 ou 3 ans, tout s'est relativement bien passé, reprit-il. Je découvrais un monde qui était pour moi entièrement nouveau. Et qui me fascinait, je l'avoue. Jean avait une bonne situation. Il était connu et reconnu.

(Livai) D'après votre frère, il a collecté des millions de dollars pour toutes sortes d'œuvres caritatives à travers le monde.

(Eren) En effet. Mais, au fil du temps, je me suis rendu compte qu'il n'y avait là-dessous aucune générosité. Jean était en quête de pouvoir, de prestige, de reconnaissance. Il se fichait pas mal des malheureux pour lesquels il organisait ces collectes.
Ce qu'il voulait, c'était qu'on parle de lui, qu'on l'admire, qu'on l'adule. Il n'a jamais eu que du mépris pour la plèbe, comme il disait quand il parlait des défavorisés.

(Livai) Plutôt arrogant, non ?

(Eren) Très, fit-il d'un ton neutre car il ne savait pas si c'était un jugement que Livai portait sur Jean ou une simple remarque sur ce genre de mentalité.

Malgré lui, il s'était remis à marcher de long en large.
Il devait le prendre pour un cinglé.

(Livai) Et ce soir-là, donc ?

Il se figea. Qu'est-ce qu'il lui avait pris de lui raconter sa vie ? Pourquoi ne s'était-il pas contenté de lui dire ce qui s'était passé ce soir-là ? Quel besoin avait-il de se justifier ?
Pourquoi tenait-il tant à lui faire comprendre qu'il était la victime, et que son mari était un imposteur ?
Il fallait bien qu'il arrive à le convaincre de sa bonne foi s'il voulait le gagner à sa cause. Sinon, il risquait de l'empêcher de partir.

(Eren) J'ai donc fini par demander le divorce. Je savais que je risquais gros. Un mot de travers, une attitude déplacé entraînait inévitablement des représailles.

(Livai) D'où votre fuite, je suppose ?

(Eren) J'ai pensé que c'était peut-être la meilleure solution.

(Livai) Pardon ?