Ludmilla ~ Chapitre 5

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Ino ne riposta pas

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Ino ne riposta pas.

Elle connaissait assez Nerthus pour savoir que suivre hypocritement ses ordres illégitimes - d'après elle - était sur le moment le moyen le plus malin d'agir...

En sortant des cuisines, précédée par les soignants avançant au petit trot en direction de l'infirmerie, la blonde à la queue-de-cheval suivie de son chat trainait les pieds derrière un chien tout en flammes et la maîtresse de ce dernier.

Le canidé se retourna soudain vers Gandja.

Le petit animal feula à son attention.

En réponse, l'autre montra les crocs et poussa lui aussi un rugissement.

Le félin se tut.

Ino serra les dents, quand Nerthus, le dos tourné à ces trois-là, les découvrit en un petit sourire...

Sans un mot - toutes deux s'horripilaient mutuellement - elles gagnèrent au bout d'une dizaine de minutes de marches l'entrée des cachots.

Là, un géant blond, une longue balafre traversant tout le côté gauche de son visage, mira les deux jeunes femmes en plissant légèrement les paupières à la vue d'Ino.

Lui et Nerthus échangèrent quelques mots à voix trop basse pour que la concernée n'en perçoive la signification.

Krauser - le garde - acquiesça d'un mouvement de tête à l'issue de leur échange.

Enfin, il ouvrit les grilles grises en fer et fit signe aux nouveaux venus d'entrer dans le couloir étroit qu'il surveillait.

Les cachots des domestiques se trouvaient au sous-sol du château.

Contrairement à ceux des vrais prisonniers, ceux-ci étaient chauffés et leur configuration démontrait une certaine préoccupation de l'intimité de ceux qui les empruntait : chaque cellule s'avérait être un petit studio aux murs opaques, tout propre et chauffé.

En outre, l'animal de compagnie était ici toléré...

Nerthus n'ayant pas reçu l'ordre de séparer la bête de sa propriétaire, elle se résolut à les placer tous deux au sein d'une petite pièce coquette.

Elle grogna à la vue de tout ce confort : si ça n'aurait tenu qu'à elle, l'agresseur et la blonde auraient passé les prochaines vingt-quatre heures dans les cachots de l'aile opposée de la bastille...

Ino enfermée, Nerthus prit congé et regagna la salle où elle avait quitté le roi, les autres domestiques et leurs invités.

Le brouhaha des palabres des nobles, conjugué aux va-et-vient quasi incessants des domestiques d'un coin de la table vers la cuisine avaient succédés à une accalmie, bientôt rompue par un éternuement de Pompéi.

Comprenant qu'il était l'heure de démarrer la tâche suivante à laquelle Sangoku 1er lui-même l'avait affectée, Nerthus poussa un soupir de lassitude avant de grimper les escaliers en pierre de la grande demeure royale.

Bientôt, elle poussa les battants d'une porte derrière laquelle l'ensemble des nobles à la panse plus que pleine siégeaient en cercle.

À un point de celui-ci, le roi, flanqué du pape à la mine maussade, but une gorgée de ce qui semblait être du champagne.

Lorsque Nerthus prit place auprès des autres gardes, légèrement en retrait de l'assemblée, le roi démarra ses négociations.

Effectivement : rechignant à obtenir la victoire par le sang - bien au contraire de son rival Vegeta IV - Sangoku 1er s'affairait maintenant à négocier le prix du trône laissé vacant par Densimo VII.

Certains nobles, dont Acanthis prirent part à la conversation.

À la fin, le pape et le roi conclurent un accord.

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