Les yeux rieurs, le grand Ener observait avec malice la jolie jeune femme aux airs innocents assise à sa table.
Jotaro Kujo, le légendaire commandant de l'armée d'Attica l'intriguait...
Que pouvait-il donc lui apprendre à ce sujet ?
Qu'il ne s'agissait que d'un mythe, d'une carotte destiné à attirer un nombre croissant de petites soldates prêtes à tout pour rencontrer ce mystérieux grand monsieur...
Car d'une certaine façon, l'œuvre qu'Hermione avait contemplé avec admiration dans le bureau occupé par le sous-officier - sergent plus précisément - Roronoa était clairement ensorcelé...
Non pas qu'Ener allait lui taire l'entièreté de la vérité - après tout cela ne lui coûtait rien de lui révéler quelques bribes d'informations -, toutefois il ne pouvait lui avouer que le fantôme de cette grande famille militaire, sur le point de se marier pour de bon avec celle de Lorathia, se trouvait bien plus près d'elle qu'elle ne le pensait...
- Jotaro Kujo ? répéta-t-il soudain sérieux.
Il était difficile pour lui d'observer l'émerveillement que provoquait un tiers autre que Monsieur Malefoy.
D'autant plus venant de sa petite proie.
Cette dernière acquiesça vivement d'un signe de tête, telle une bonne élève signifiant à son professeur qu'elle avait bien pris en compte la dernière information donnée par ce dernier.
Malefoy père reprit une bouchée de pain assaisonné de la sauce découlante de sa délicieuse entrée.
Le temps de lentement mâcher, il réfléchit à toute vitesse à la manière de lui présenter les choses.
Que voulait-elle au juste ?
Rencontrer le fantôme de l'armée de cette saleté qu'était Sangoku 1er ?
Ou simplement accroître le nombre d'informations stockées dans cette tête bien faite, en vue notamment de prouver son intérêt pour les hommes et femmes de Madara, qu'elle allait a priori intégrer le lendemain ?
Après tout, Hermione Granger venait tout droit de ce fascinant pays qu'était Starpe, là où pas un seul immigré - hors déporté - n'était autorisé à devenir membre de la communauté.
La pauvrette devait croire que cet hypocrite de Sangoku 1er se vexerait si par malheur elle ne donnait que peu d'intérêt à son domaine et à sa culture.
Se penchant soudain vers la jeune femme aux cheveux châtain foncé et touffus, le duc de Larnaca se rendit alors compte que ses craintes étaient fondées.
Cette ingrate était si intriguée par cet étranger qu'elle lui donnait la très forte impression de désirer le rencontrer.
Qu'avait donc ce Jotaro de plus que lui, hormis une fascinante célébrité couplée à une réputation immaculée de grand guerrier ?
D'autant plus que cet homme supérieur avait grimpé la gigantesque montagne qu'était la haute société jusqu'à son sommet, et ce uniquement à l'aide de sa volonté, de sa force mentale comme physique mais surtout, de son travail.
Quant à lui, l'éminent Ener avait eu la malchance de naître d'office fils d'un grand aristocrate.
De par ce fait, le jeune garçon qu'il avait un temps été n'avait pas eu la possibilité de prouver ce qu'il valait.
Voilà que ce jour, bien des années plus tard, une ancienne hilote qu'il s'était embêté à sortir de sa misère lui rappelait cette différence de privilèges.