Un jour, Mona Moon sera une rebelle

Chapitre 168 : 1979 : Désenvoutement

Chapitre 168 : 1979 : Désenvoutement

Une demi-heure plus tard, Mona errait au cœur d'une forêt. Malgré le sentier qu'elle suivait, elle dut rebrousser chemin à deux reprises avant de retrouver la bonne direction. Une petite maison apparut soudain devant ses yeux. À l'écart, elle remarqua une cabane à outils où elle devinait la présence de chaînes utilisées pour la pleine lune. Mona frappa à la porte, et Remus lui ouvrit en pointant sa baguette sur elle.

– C'est bien moi, Mona Moon, dit-elle, surprise.

– Qui était le témoin au mariage de James et Lily ? questionna-t-il sans l'écouter.

– Sirius Black, répondit Mona.

Remus baissa lentement sa baguette et la laissa entrer.

– Je préfère être prudent, dit-il. Désolé si ça te semble excessif.

– Mona ! s'exclama Waha depuis un coin de la pièce.

Mona jura intérieurement. Bien qu'elle s'attendît à trouver Waha ici, sa présence n'allait pas lui faciliter la tâche.

– Salut, dit Mona. Désolée de vous déranger.

Waha s'approcha. Mona fouilla précipitamment ses poches pour chercher la fiole que Rogue lui avait confiée. Waha risquait de la reconnaître. Remus devait boire avant qu'elle ne l'en empêche.

– Qu'est-ce qui se passe ? demanda Waha.

Mona lui lança un regard coupable et tendit le flacon à Remus.

– Bois ! dit-elle.

– Qu'est-ce que c'est ? demanda-t-il.

– Ma réponse au petit service que tu m'as demandé, répondit Mona.

Ils échangèrent un regard sous les yeux incompréhensifs de Waha.

– Je peux savoir ce qui se passe ? demanda-t-elle en fixant la fiole.

– Ça t'aidera, dit Mona à Remus.

– Es-tu seulement sûre que la personne qui t'a confié cette fiole voulait le bien de Remus ? dit froidement Waha en se rapprochant.

Pas con. J'avoue, pas con. Mona, t'es conne.

Mona regarda alors la fiole avec effarement.

– Oui, dit-elle. Tu as raison. C'est risqué...

Elle tendit une main pour récupérer le flacon, mais Remus le déboucha et commença à le vider. Aussitôt, Mona sortit sa baguette et énuméra mentalement les différents contre-sorts pouvant sauver Remus si la fiole était empoisonnée.

– Tu as un bézoard ? demanda Mona à Waha.

– Au-dessus de la cheminée, dans la boîte noire, répondit Remus à sa place.

Il fixa la fiole vide pendant que Mona se précipitait vers la cheminée.

– Tu n'aurais pas dû boire, dit Mona. J'aurais dû faire contrôler la potion avant de te l'apporter.

– Elle fonctionne en tout cas, souffla Remus d'une voix à peine audible.

Il regarda Mona avant de fermer les yeux.

– Remus... commença Waha faiblement.

– Comment as-tu pu faire ça ? lança-t-il froidement.

– Remus...

– Pendant deux ans ! hurla-t-il soudain.

Les deux filles sursautèrent. Mona ne put s'empêcher de porter la main à sa baguette.

Ça aurait été un mec, j'aurais dit un truc salace, mais là, ça ne marche pas.

– Remus, je suis vraiment désolée. Je n'aurais pas dû, je le sais. Mais tu étais si réservé... je t'ai donné un coup de pouce.

– Je vais sortir une petite heure, dit-il. Quand je reviendrai, tu seras partie avec toutes tes affaires. Mona !

Mona tressaillit, s'attendant à se faire disputer à son tour.

– Je te serai éternellement reconnaissant, et je te le prouverai un jour.

Ouais, aussi sûr qu'un jour qui ne viendra jamais : Mona sera une rebelle.

Là-dessus, il ouvrit la porte et sortit avant de transplaner.

Ben là, tu vois, à choisir entre Brad et Sirius, je trouve que si tu fréquentais Lupin, ça ne serait pas plus mal. D'accord, là, il râle un peu, mais il peut en même temps. Non, parce que jusqu'ici, tes fréquentations, ce n'était pas vraiment ça. Et puis, on n'est pas à un loup-garou près.

La porte claqua, et les deux filles se retrouvèrent en tête-à-tête.

– Pourquoi tu as fait ça ? demanda Waha, déroutée. Tu aurais dû m'en parler.

Elle aurait eu le temps de te réduire au silence.

– Tu as soumis Remus à un enchantement pendant plus de deux ans, dit Mona. Je ne pense pas que ton jugement soit très clair sur le sujet.

– Nous sommes amies ! rétorqua Waha. Je te considère comme l'une de mes meilleures amies. Comment as-tu pu me trahir comme ça ?

– Ce n'est pas trahir que de trahir un traître.

Woah ! T'es pas mon héroïne pour rien. Ça, c'est de la phrase qui claque.

– Je te déteste ! hurla Waha. Je l'aime, moi, Remus.

– Je serai toujours ton amie, hasarda Mona, qui ne savait pas vraiment comment réagir. Lorsque tu réaliseras ce que tu as fait, je serai là pour t'aider.

– Tu m'as déjà bien aidée ! cria Waha. C'est toi qui m'as dit d'aller voir Rogue.

– Pardon ?

– Tu m'as dit qu'il était doué pour inventer toutes sortes de choses et que, si personne ne le savait, il a su être discret là où toi, tu ne l'avais pas été.

– Je ne t'ai pas dit ça, dit Mona.

Oui, je n'ai pas trace d'un tel événement.

– Si, en plusieurs fois, mais tu l'as dit. Je savais que je pouvais me servir de lui, c'est toi qui m'as très bien aiguillée. Cet idiot... amoureux de Lily, sans aucune qualité pour lui. Ça n'a vraiment pas été compliqué de le convaincre, tu m'as très bien aiguillée.

Pourrions-nous arrêter, s'il vous plaît, de faire allusion au fait que Rogue pourrait bien avoir eu une vie sexuelle ?

– D'ailleurs, je ne vois pas ce que tu lui trouves !

– Pardon ? dit Mona. Tu as rencontré Brad, pourquoi penses-tu que je fréquenterais Rogue, en plus de ça ?

Pourquoi une fille fréquenterait-elle Rogue tout court ? Ah oui, pour choper un autre mec. Waha nous a apporté la réponse.

– Il est dans l'autre camp, et il t'a donné le flacon pour soi-disant aider Remus, alors que c'est son ennemi.

– Severus me devait un service, répondit simplement Mona. C'est un homme de parole.

– Parole qu'il a donnée au Seigneur des Ténèbres.

– Il me l'avait donnée avant.

Le poisseux a son sens des priorités.

– Tu... tu... hésita Waha, furieuse. Pourquoi tu as fait ça ? Je l'aime !

Elle s'écroula en pleurs sur un canapé.

Un canapé très démodé, comme toute la maison de Remus. Il vit chez ses grands-parents ou quoi ? Oui, je fais une aparté déco en pleine scène de drame si ça me chante.

Mona hésita entre fuir et la consoler. Finalement, elle glissa sa baguette dans sa manche, prête à la ressortir au moindre danger, et s'approcha de Waha. Elle lui caressa doucement les cheveux et resta à ses côtés tandis que Waha pleurait à chaudes larmes.

Mais laisse-la chouiner, elle mérite son sort, cette sorcière.