Chapitre 18

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-Elsa-

C'était de pire en pire ! D'abord, mes parents qui se disputaient au lieu de se réconcilier, puis la visite chez ma mère, ensuite la voiture qui lâche et, maintenant, ça ! Cet orage qui me forçait à passer la nuit dans cet hôtel lugubre !

Je n'osais même pas regarder autour de moi alors que je suivais Chad vers le comptoir de la réception. Mais, je ne pus y résister. Nous étions entourés de murs gris et je pouvais voir un vieil escalier en bois au fond du couloir. J'espérais vraiment que je n'allais pas devoir monter à l'étage.

Je frissonnai de froid en jetant un coup d'œil au réceptionniste. Lui n'avait pas ce problème, puisqu'il portait un pull en laine rouge, ce que je trouvais extrêmement étrange puisqu'il ne faisait pas si froid que ça. À moins qu'on ne soit trempé jusqu'aux os comme moi. En tout cas, ce type avait l'air d'un zombi avec son teint pâle et son regard perdu.

— Bonsoir, le salua Chad en souriant.

Le réceptionniste releva la tête et nous regarda comme s'il venait de s'apercevoir de notre présence.

— Bonsoir. Puis-je vous aider ? demanda-t-il d'une lenteur effrayante.

— On voudrait deux chambres pour cette nuit.

— Ce que vous avez de mieux ! intervins-je en restant prudemment derrière Chad.

Le réceptionniste me fixa un moment, comme s'il regardait à travers moi. Bon sang, j'aurais dû écouter Chad. J'aurais dû appeler ma mère !

— Chambre une et deux, à l'étage. Salle de bain comprise.

Comment ça, salle de bain comprise ? Moi, ce que je voulais, c'était prendre un bon bain chaud, me sécher dans des serviettes qui sentent bon, me détendre dans un spa, me faire servir une bonne boisson chaude, manger du chocolat, aller dans un bar,pour oublier cette journée et m'endormir devant la télé dans un lit moelleux.

J'allais rétorquer quelque chose à ce sujet, mais Chad me devança.

— C'est parfait.

Non, ce n'est pas parfait du tout ! C'était même très loin d'être parfait !

— Cela fera quatre-vingts euros, annonça nonchalamment le réceptionniste.

— Quoi ? Mais c'est de l'arnaque ! me révoltai-je.

— Vous pouvez payer demain, si vous préférez, me proposa-t-il, avec ce ton traînant me tapait sur le système.

— Ça reste de l'arnaque !

Il se prenait pour qui ? Il ne savait pas à qui il avait affaire !

— C'est bon, on paie, assura Chad.

Il me foudroya du regard et ajouta d'un ton autoritaire qui me déplut fortement :

— Maintenant.

Il sortit de l'argent de son portefeuille avant de le poser sur le comptoir pendant que je réglais en carte de mon côté, fulminante. Le réceptionniste sourit et nous tendit des clés que Chad prit sans attendre.

— Passez une bonne nuit.

Oui, c'est ça ! Espèce d'arnaqueur ! Je lui lançai un regard noir, mais le sien me donna froid dans le dos et je courus derrière Chad qui s'apprêtait à monter les escaliers.

— J'espère que t'as une bonne assurance santé, ronchonnai-je.

Il soupira, comme exaspéré, et monta les marches qui grincèrent sous ses pieds. Je n'osais vraiment pas le suivre. En plus, la lumière vacillante n'était pas très rassurante... Une fois en haut, il ne vérifia même pas que je sois derrière lui et disparut dans le couloir.

Perte de contrôleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant