Perte de contrôle

Chapitre 31

Hey ! J'espère que vous allez bien. Je profite d'un instant de solitude pour vous publier un petit chapitre.
Bonne lecture 😀

-Chad-

Me battre était devenu un échappatoire, un moyen de me vider la tête. Dans ces moments-là, mon esprit se déconnectait et j'oubliais. J'oubliais ces bientôt cinq années qui s'étaient écoulés. J'oubliais les raisons de ma rage. 

Pourtant, cette nuit, j'avais eu du mal à l'évacuer. Cette douleur que j'avais dans la poitrine n'avait pas voulu disparaître. J'avais beau taper mon adversaire à lui faire plisser le sang, à m'en faire rougir les mains, rien n'y faisait, j'avais mal. Alors, j'avais opté pour une autre méthode. Le combat suivant, je m'étais laissé frapper, sans relâche et, oui, c'était douloureux, mais les blessures du corps étaient nettement plus supportables que celle de mon âme. 

Malheureusement, au moment où j'allais m'assoupir et enfin trouver l'apaisement tant recherché, la police avait fini par tout gâcher. J'étais encore trop confus pour comprendre les raisons de leur venu, mais peu importe, je trouverais bien une excuse pour ma présence dans cet endroit illégal. 

En attendant, je pourrissais dans une cellule, assis par terre contre le mur, un faible néon au-dessus de ma tête. Je soupirai, dégoûté par moi-même. Voilà comment je tenais ma promesse faite à Kira. J'étais vraiment devenu un bon à rien. 

Je tapotai mon thorax à la recherche de la bague lorsque je me souvins qu'on me l'avait confisquée. Je laissais alors ma tête tomber contre le mur. J'étais si fatigué. Fatigué de cette vie. 

En fermant les yeux, je revoyais Elsa dans ce labyrinthe de couleur fluo. Ses yeux verts me fixaient avec intensité et je m'y noyais dedans. Un frisson me parcourut le corps tant ça m'avait l'air réel.

— Ma vie a perdu ses couleurs depuis que tu es partie, lui soufflai-je en portant mes doigts sur sa joue. Pourquoi on en est là, si tu m'aimes, hein ? Donne-moi une bonne raison, s'il te plaît. J'en ai besoin.

Voilà ce que j'aurais dû lui dire. Dans mon imagination, elle posa sa main sur la mienne. Sa chaleur s'insuffla jusqu'à ma poitrine, ravivant la vie qui avait quitté mon cœur. Je sentais quelque chose. Et, maintenant, je voyais quelque chose dans ses yeux. Ou plutôt ce qu'il manquait. Cet éclat, ce petit truc scintillant qui remontait dans ses yeux lorsqu'elle était heureuse. Sa bouche me disait '' laisse-moi partir '' mais ses yeux me criaient '' je t'aime ''. 

Lorsque j'entendis le grincement de la grille de ma prison, son image disparut comme un mirage. J'avais beau m'y accrocher, ce n'était qu'un rêve. Je décidai alors de tourner la tête et je faillis m'étouffer avec l'air que je respirais, tellement j'étais choqué. Kira entrait dans la cellule, habillée de son uniforme. Je ne comprenais plus rien !

— C'est nouveau ça ! lança-t-elle avec son éternel sourire.

Je ne savais absolument pas ce qu'on avait mis dans mon verre entre les deux combats, mais, j'étais sûr d'une chose, c'était vraiment puissant, parce que je ne cherchais même pas à comprendre le pourquoi du comment Kira se trouvait là.

— T'as vraiment une sale tête, toi !

Je ricanai.

— Après tout ce temps, c'est tout ce que tu as à me dire ? 

— La première chose, en tout cas.

Elle s'accroupit devant moi avant d'analyser mes blessures, mon menton au creux de sa paume.

— Je m'en sors pas, sans toi, soufflai-je, honteux.

Je détournai mes yeux de ses grandes prunelles bleues.