Chapitre 21

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-Chad-

— Mais Chad, qu'est-ce que...

Elsa arrêta net sa phrase en découvrant le parking vide. Mais putain de merde, où est-ce qu'elle était passée, cette bagnole ?

Les yeux rivés sur les places vides de la station-service, je sentais une certaine nervosité s'emparer de moi.

— Non, non, non, non, s'affolait Elsa, à côté de moi. Ce n'est pas possible !

Elle agrippa furieusement mon bras.

— Dis-moi que je rêve !

Je me raclai la gorge en oubliant ce contact qui me faisait perdre la tête. Puis, je fouillai dans mes poches avant de me rappeler que j'avais passé la clé de la voiture à Elsa, juste avant qu'on ne court dans l'hôtel.

— T'as toujours la clé sur toi ?

Elle fouilla dans son sac et la sortit.

— Qu'est-ce qui s'est passé ?... souffla-t-elle.

— Quelqu'un a dû la trafiquer. Pourtant, les portes étaient fermées ! J'en suis sûr ! Et qui viendrait ici pour voler une voiture ?

— Mon père va me tuer... se résigna-t-elle.

Son air désemparé me fit de la peine. Il y avait bien une raison à tout ça !

— Peut-être que le gars de la station a vu quelque chose ! Allons lui demander. Ils ont sûrement des caméras de surveillance !

— Chad...

Je suivis son regard et vis que la boutique était fermée. Merde ! Ce merdeux s'était enfui avec la caisse, c'est ça ? D'un pas lourd, Elsa alla s'asseoir au bord du trottoir et plongea la tête dans ses mains.

— Tu crois que c'est lui ? me demanda-t-elle, alors que je m'asseyais à ces côtés.

— Il n'y avait personne d'autre que nous et ce drôle de gars...

— De la boutique et de l'hôtel...

— C'est le même.

J'en étais persuadé. Ce type s'était joué de nous. Elsa avait eu raison de se méfier de lui..

— Tu crois ?

Je soupirai.

— Je savais qu'il n'était pas net ! Putain ! hurla Elsa.

Elle se tourna vers moi et me lança sur un ton de reproche :

— Et t'es sûr d'avoir fermé les portes de la voiture ?

Le ton qu'elle prenait ne me plaisait pas du tout. C'était quoi cette manière de remettre la faute sur les autres ?

— Oui, j'en suis sûr ! Ça va être de ma faute, maintenant, c'est ça ? m'écriai-je.

— Ben oui ! C'est toi qui as eu la brillante idée de voler la voiture de mon père !

Je me levai, hors de moi !

— Non, la brillante idée, c'était celle où j'ai voulu te faire plaisir ! Ça, c'était une erreur !

— Tu n'aurais pas dû te mêler de ce qui ne te regardait pas ! Et je n'aurais jamais dû accepter que tu ramènes mon frère !

Je la fusillai du regard.

— Eh ben, tu sais quoi ? T'as qu'à te débrouiller toute seule, maintenant !

J'attrapai mon sac que j'avais laissé glisser par terre en m'asseyant et lui tournai le dos sèchement. Je n'avais aucune idée de ce que j'allais faire mais je devais m'éloigner de cette fille ! Je devais me résigner à l'idée qu'elle allait plus m'empoisonner la vie qu'autre chose. D'ailleurs, ce n'était pas les mots qu'avait employés Diego alors que j'allais la rejoindre à la piscine de l'hôtel ?

Perte de contrôleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant