Perte de contrôle

II - Chad

Bonjour ! Comment ça va ? J'espère que vous avez bien profité du soleil ce week-end !
Voici donc le deuxième chapitre du bonus !
Bonne lecture !

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Toujours derrière le mur, je tendais l'oreille pour écouter la conversation entre Elsa et Kelio. Peut-être qu'inconsciemment, j'espérais entendre une bonne nouvelle.

— Coucou, mon ange ! entendis-je. Comment ça va ?

— Ça va. Tu fais quoi ? T'es où ?

Je glissai un œil dans la chambre. Kelio fixait l'écran, les yeux pétillants. Au moins, lui, ça lui suffisait, d'avoir sa mère à travers une tablette.

— Je viens de terminer un concert, je suis à l'hôtel. Qu'est-ce que tu fais, toi ?

— Regarde on a fait quoi avec papa !

Il tourna la tablette et montra notre maquette.

— Wouaaah ! C'est super chouette, mon cœur ! C'est la planète Terre, ça, non ?

S'en suivit de longues explications sur la galaxie, ou, du moins, ce qu'il en avait compris. Elsa était attentive et lui posait toujours plus de questions. S'en suit alors une longue description sur la journée à d'école de Kelio. Il s'en donnait à cœur joie de la détailler presque minute par minute.

— J'ai fait pleins de dessins. Quand tu viendras à la maison, je vais te les donner, maman !

— J'ai hâte de les voir, mon chéri !

C'est ça, ouais ! En attendant, elle passait sa vie à parcourir l'Europe, ou les Etats-Unis quand l'occasion se présentait.

— Dis, il est là, papa ?

— Oui, il fait à manger.

— Ah... Il fait quoi de bon ?

Kelio haussa ses petites épaules.

— Je sais pas du tout. Mais, j'espère que c'est pas du chou !

Il grimaça et Elsa rit. Le son de sa voix sortit de la chambre pour se glisser dans mes oreilles. C'était comme le fil d'Arianne qui me reliait encore à ma femme.

— Tu pourrais l'appeler, s'il te plait, mon ange ? J'aimerai lui parler.

Kelio acquiesça et m'appela en hurlant. Je levai les yeux au ciel. Je n'en avais vraiment pas envie mais je ne voulais pas en rajouter. Kelio avait déjà une mère plus virtuelle qu'autre chose, je n'allais, en plus de ça, lui mettre des disputes de parents sur le dos. Je passai une main nerveuse dans mes cheveux puis pris une grande inspiration avant d'entrer dans la chambre. Je m'accroupis alors à côté de Kelio et fit face à l'écran. Le temps sembla presque s'arrêter lorsque son visage m'apparut.

— Salut, sourit-elle.

Ouais, c'était sûr, la pression des responsabilités d'être mère ne semblait pas l'atteindre. Au contraire, elle avait l'air rayonnante. Adossée dans un grand lit, elle avait rassemblé ses cheveux châtains en un petit chignon. Le champ de la caméra me laissait voir son haut en dentelle blanc qui lui allait sublimement bien. C'était tout ce font j'avais le droit.

— Salut, répondis-je, d'une voix cassante.

Son sourire s'évanouit. Que croyait-elle ? Après des semaines de courts messages pour m'indiquer où elle était, ni plus ni moins, elle pensait peut-être que sa petite initiative de me contacter par Skype allait arranger les choses ? Peut-être qu'on n'en avait pas parlé, qu'elle ne se doutait pas le moindre du monde de mes sentiments, mais à qui la faute ? Au début, à chaque fois que j'avais essayé de lui parler, elle m'accordait à peine quelques minutes avant de devoir couper court à la conversation. Depuis, j'avais arrêté toute tentative.