Chapitre 49

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-Chad-

Après avoir mangé, Elsa et moi avions fini par rejoindre Nesrine au salon qui regardait sa série à la télé. C'était bien la seule manière de la faire taire. Mais, de toute façon, elle avait bien eu le temps d'interroger Elsa la veille et pendant que je dormais. Quelque chose me disait qu'Elsa n'y avait pas échappé.

Je jetai un coup d'œil à cette fille sublime assise à côté de moi, sur le canapé. Je n'arrivais toujours pas à comprendre comment elle pouvait être là, chez moi, à regarder la télé calmement, alors que je la détestais il y avait de cela un mois. C'était complètement dingue.

— Il fallait me réveiller, lui soufflai-je. Ma mère et ma sœur ont dû te faire passer un interrogatoire...

Les rayons de soleil traversaient la fenêtre et j'avais l'impression qu'ils allaient tous dans sa direction, la rendant encore plus belle.

— Mais non, ta famille est géniale, Chad, me rassura-t-elle en tournant ses yeux vers moi.

Je ne pouvais pas m'empêcher de repenser à cette nuit. À son corps dans mes bras, à son corps allongé contre le mien pendant qu'elle dormait. Je l'avais observé un moment, lorsqu'elle avait fermé ses yeux. Ses cils bougeaient parfois dans son sommeil, sa respiration s'accélérait à certains moments, mais elle ne bougeait pas, comme figée dans de la glace. Elle ne m'avait jamais paru aussi sereine qu'à cet instant.

— Ouais, c'est vrai, avouai-je, perdu dans le vert de ses yeux.

Elle se tourna à nouveau vers la télé, comme si cette série pour enfant l'intéressait, et, moi, je continuais à la regarder.

Ma mère avait insisté pour qu'elle prenne une douche et elle avait encore les cheveux humides. De plus, elle avait remplacé sa robe par un jean et une chemise rouge à carreaux de ma mère, qui lui allait un peu petit. J'avais bien essayé de lui donner des habits à Nadia, mais elle aussi était plus petite qu'elle, alors elle avait préféré des habits à ma mère. Mais Elsa, ne se départissant jamais de son élégance, avait trouvé le moyen de resplendir dans ses vêtements. Elle avait retrousser ce jean et cette chemise jusqu'au-dessus de ses chevilles et ses coudes, tout en laissant sa chemise ouverte sur un débardeur noir. Cela lui donnait un look totalement décontracté et faisait d'elle presque une tout autre personne. J'avais l'impression qu'elle faisait même partie de mon monde, fondant carrément dans ce décor. Contrairement à hier où elle contrastait complètement avec tout ce qui l'entourait, elle qui était si raffinée et classe dans sa robe de haute couture.

— Hé, mais ça sent le gâteau ! remarqua Nesrine.

Je fronçai les sourcils, humant l'air.

— Mais oui, t'as raison !

Je compris tout de suite ce que fabriquait ma mère dans la cuisine ! Mais qui lui avait dit pour l'anniversaire d'Elsa ?

— Un gâteau ? s'étonna Elsa alors que Nesrine courrait déjà à la cuisine.

— Désolé pour ce qu'il va se passer. J'y suis pour rien !

J'avais compris que son anniversaire avait été une catastrophe et j'imaginais bien qu'elle ne veuille plus y penser. Mais c'était sans compter les idées de ma mère pour me mettre mal à l'aise.

— Qu'est-ce qu'il va se passer ?

Et puis mes craintes devinrent réalité alors que ma mère et Nesrine apparurent avec un gâteau, cette dernière se donnant à cœur joie de chanter "joyeux anniversaire".

Je voulais juste me taper la tête dans le mur. Pourquoi elles me faisaient ça ?

Pourtant, je trouvais le courage de regarder la réaction d'Elsa. Elle qui ne laissait aucune émotion transparaître, une foule en traversait son visage : la surprise, l'attendrissement et, peut-être même, de la mélancolie et de la nostalgie. Et puis, j'en étais sûr, de la tristesse.

Perte de contrôleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant