Chapitre 38

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-Chad-

J'enfilai rapidement mon jean puis passai mon t-shirt par-dessus ma tête brusquement, avant de remettre ma casquette sur la tête.  Depuis la veille, je n'arrêtais pas de penser à Nadia. De penser qu'elle était peut-être avec lui. Et ça me rendait dingue ! Et tout me rendait dingue à cause de ça !

— Est-ce que tout va bien ?

M. Gordon me regardait depuis le seuil du vestiaire. La lumière brillait sur son crâne dégarni.

— Oui, très bien.

— Pas une plaisanterie, aujourd'hui ? s'étonna-t-il.

— Non, j'y vais. Au revoir.

Il acquiesça et se décala pour me laisser passer.

— J'espère que tu seras de meilleure forme demain.

Je lui souris légèrement et sortis. Je pensais qu'enfin, j'allais pouvoir me retrouver seul et définir mon plan d'action concernant Nadia. Sauf que je ne m'attendais pas à ce qu'elle soit là !

Après la manière dont j'avais agi tout à l'heure, je ne pensais pas la revoir de si tôt ! Elle n'avait donc pas compris que je ne voulais voir personne ?

Pour lui faire comprendre, je décidai de l'ignorer à nouveau mais elle se mit à marcher sur mes pas.

— Je t'ai déjà dit que c'était moi qui ignorais les gens et pas l'inverse ? demanda Elsa.

Elle était sérieuse, là ?

— J'en ai entendu parler, ouais, grommelai-je

Je rejoignis l'immense hall d'entrée, en me mêlant aux clients et aux employés qui courraient dans tous les sens, et Elsa était toujours collée à mes bottes.

— Tu comptes me suivre encore longtemps, comme ça ?

Elle me regarda longuement.

— Je peux savoir ce qu'il t'arrive ? finit-elle par lâcher.

Je soupirai. Depuis quand elle s'intéressait à moi ?

— Rien, laisse...

Elle fronça les sourcils. Ses yeux verts m'empêchèrent de poursuivre tant j'étais subjugué.

— Écoute, j'ai pris énormément sur moi pour revenir sur mes pas et t'attendre derrière la porte des vestiaires, alors que tu t'es comporté comme un goujat ! Et crois-moi, j'ai eu une journée de merde, ce qui ne m'a pas aidé ! Donc, maintenant que je suis là, que je prends ce rôle d'amie au sérieux, tu pourrais avoir l'amabilité de me dire ce qu'il t'arrive !

Elle avait dit ça d'une traite ! J'étais choqué de comprendre qu'elle avait mis sa fierté de côté et qu'elle me portait plus d'attention que ce que je pensais.

— Écoute, c'est... gentil mais je...

Je m'arrêtai. Qu'est-ce que je pouvais bien lui dire ? Je détestais m'étaler sur ma vie.

— Hum... fit-elle en tordant sa bouche.

Mon regard se figea sur ses lèvres rouges, et je dus me forcer à ne pas penser à ce baiser que l'on avait échangé dans la voiture, au retour de Nice. Malgré ce que je pouvais me dire, je rêvais d'y regoûter...

— Ok, suis-moi ! m'ordonna-t-elle soudainement.

— Quoi ?

— Allez, ne pose pas de questions !

Elle me prit par la main et m'entraîna jusqu'à l'ascenseur de l'hôtel.

— Je croyais que tu avais peur de monter dans les ascenseurs, m'étonnai-je.

Perte de contrôleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant