Chapitre 15

5.2K 324 23
                                    

-Chad-

J'avais passé un mauvais quart d'heure avec Aaron, dans le bureau de Saphyr. Il faisait moins le malin devant le big boss ! Bien entendu, M. Saphyr avait eu vent de l'embrouille du train et nous avait fait une leçon de morale avant de menacer de nous virer si cela se reproduisait. Tout ça parce que j'avais voulu faire le malin devant cette fille. Sa fille, qui plus est ! Je secouai la tête, il fallait que je l'oublie. Que j'oublie ce regard quand j'avais parlé de sa mère.

Quand j'étais sorti du bureau, Aaron me regardait d'un air mauvais.

— Tu vois dans quelle merde tu nous as mis ?

— Hey, c'est de toi qui voulais en venir aux mains, pas moi ! avais-je rétorqué.

— Je te pensais plus intelligent que ça. Pourquoi tu défends ces guignols ?

— Ce sont mes amis !

Il avait alors accéléré le pas pour rejoindre son groupe d'amis. J'avais beau regarder partout, je n'avais pas vu Elsa. Et pis merde, je ne savais même pas pourquoi je la cherchais !

J'avais fini par retrouver Mourad et Diego qui s'empiffraient de pâtisseries devant le buffet. Je leur avais expliqué l'entretien que j'avais eu avec M. Saphyr. De leur côté, ils m'avaient appris qu'ils avaient fait le tour des lieux avec un membre du personnel et que, cet après-midi, on allait être répartis dans nos services respectifs pour assister aux premiers instants de l'hôtel. Bref, j'avais compris que j'allais me retrouver avec Aaron et ça m'avait foutu la mort dans l'âme.

En attendant, on avait eu le reste de la matinée pour nous amuser. Comme l'avait dit Mourad, on se devait de vérifier la qualité du service. Alors, on avait essayé le spa. Mourad s'était donné un malin plaisir à se faire masser par une charmante femme alors que, Diego et moi, nous nous prélassions dans un bain moussant relaxant.

Nous en étions ressortis, les muscles en compote mais l'esprit sur un nuage. Puis nous avions récupérer Mourad qui avait réussi à avoir le numéro de sa masseuse.

Il allait maintenant être midi et nous avions décidé de sortir manger à l'extérieur. Mais, en passant devant le bar, je vis une silhouette qui attira mon attention. Elle rejoignait la piscine, une bouteille à la main.

— Euh... Les gars, il faut que je fasse un truc. Je vous rejoins plus tard.

Diego regarda ce que je fixais et, bien qu'elle était assise de dos au bord de la piscine derrière la baie vitrée du bar, il finit par la reconnaître, lui aussi.

— Tu vas faire quoi avec elle ?

Il me parlait d'une voix grave, comme si j'allais faire une connerie. C'était peut-être le cas.

— Qui, « elle » ? demanda Mourad, perdu.

— Elsa, révéla Diego en me regardant comme si j'étais cinglé.

— Quoi ? Après le coup du train ? s'écria Mourad.

Je soupirai. Je ne savais pas comment leur expliquer ce qui m'attirait vers elle. Je ne savais même pas comment je me l'expliquais à moi-même.

— Écoutez, je crois que j'ai merdé. Et ça a beau être une peste de service, il faut que je règle ça.

Diego me regarda un moment comme s'il me sondait et finit par me dire :

— Fais attention, hermano, cette fille est un poison.

— Ça, je suis d'accord ! ajouta Mourad.

Eux qui m'avaient toujours poussé à aller vers elle.

— Non mais attendez. Je compte pas me la faire ! Juste... lui parler.

Perte de contrôleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant