Perte de contrôle

Chapitre 48

-Elsa-

Une chaleur agréable caressait mes bras et mes jambes, et me donnait une sensation de confort et de bien-être que je n'avais jamais ressenti jusqu'ici. Je n'avais pas envie d'ouvrir les yeux par peur que cela disparaître, qu'il ne s'agisse que d'un rêve. Et puis, malheureusement, j'entendis un portable vibrer et cela me réveilla définitivement de mon sommeil enchanteur. Pour autant, j'étais toujours aussi réticente à ouvrir les yeux. Je voulais juste le sentir près de moi, sa proximité, son souffle, entendre sa respiration... J'avais l'impression d'avoir pris un tranquillisant et d'être dans les vapes. Ou plutôt d'être sur un nuage de coton, là où rien ne me touchait.

À nouveau, le portable vibra et je finis par ouvrir les yeux, contrariée de briser ce moment. Pourtant, à la seconde où je vis son visage tout proche du mien, je ne fus pas déçue. Les volets n'étant pas fermés entièrement et laissaient filtrer un filet de lumière sur son visage paisiblement endormi. Il était tellement mignon comme ça. Quand est-ce que ne l'était-il pas, de toute façon ?

J'avais la furieuse envie de passer ma main sur son visage mais je me retins. Je ne voulais pas le réveiller, il semblait trop serein pour que je puisse le déranger.

Alors que je me redressais, il remua dans son sommeil et je me figeai. Merde, je ne voulais pas le réveiller ! J'essayai donc de sortir du lit de manière plus délicate et je parvins à ne pas le réveiller.

Bon, maintenant que j'étais sortie de ce lit, qu'est-ce que j'allais faire ? Je n'allais tout de même pas passer la matinée à le regarder dormir, même si j'en étais bien capable. Je pris le téléphone de Chad qui était posé sur son bureau. Je vis, premièrement, qu'on n'était plus le matin, et deuxièmement, que c'était le sien qui n'avait pas arrêté de vibrer. Sans vraiment le faire exprès, je lus un bout du message qui s'était affiché sur l'écran. Il s'agissait de cette Nadia qui lui disait qu'elle était bien rentrée. Je reposai le téléphone en me rappelant de cette fille que j'avais vue la veille. Elle n'avait pas l'air de m'apprécier. Je m'en fichais complètement. De toute façon, il y avait toujours deux catégories de filles : celles qui m'admiraient, et celles qui étaient jalouses de moi. Fallait croire qu'elle se trouvait dans la deuxième, j'avais l'habitude.

Enfin bref, je devais rentrer. Je n'allais pas pouvoir fuir éternellement. Même si j'y avais sérieusement songé la veille, pendant que les garçons jouaient à la console. J'attrapai donc ma robe que j'avais pliée sur la chaise de Chad, et allai dans la salle de bain discrètement. Il s'agissait d'une petite pièce avec une baignoire et un lavabo. C'était assez étroit, mais c'était propre. En me regardant dans la glace, je me trouvai horrible. J'avais le visage fatigué et les yeux rougis. Tout d'un coup, je me rappelai de ma crise de larmes et je crispai la mâchoire. Qu'est-ce qu'il m'avait pris de me laisser aller comme ça ? Ça ne devait plus se reproduire. Chad avait raison, j'étais Elsa Saphyr, je me devais d'être forte. Cette faiblesse momentanée n'arrivera plus.

Je pris une longue inspiration et me rendis compte que même après cette nuit de sommeil, sans le moindre cauchemar, je me sentais encore fatiguée. Je me rinçai alors le visage avec de l'eau froide pour me réveiller un bon coup, mais ça n'arrangea pas grand-chose... J'entrepris alors d'enfiler ma robe. Je n'allais pas me balader dans ce déguisement trop large toute la journée, quand même ! J'étais complètement ridicule dans ces habits, mais qu'est-ce que je m'y sentais bien. Dire qu'il pensait que c'était ça que je regardais dans ce miroir, la veille. En fait, c'était effectivement lui que je reluquai alors qu'il enfilait son pyjama. Il n'avait pas le corps d'un athlète, et j'en avais vu des corps bien façonnés, et pourtant j'en avais eus, des frissons, lorsque je l'avais vu torse nu J'avais eu l'envie presque irrésistible de le toucher pour m'en délecter. Je secouai la tête. Putain, je ne devais pas avoir ce genre de pensées !