Chapitre 46

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-Chad-

Après m'être fait éjecté du club, j'avais décidé qu'il était préférable que je rentre chez moi. J'allais donc rejoindre ma voiture au parking derrière la boîte, la mort dans l'âme, quand j'entendis une voix de mec au loin :

— Oh, mais qu'est-ce tu fous ? Où est-ce que tu comptes aller comme ça ?

Je m'approchai de quelques pas et vis le mec en question sous un lampadaire, au milieu de plein de voitures de luxe. D'après ce que j'en voyais, il était plutôt grand et fin et avait la peau foncée. Il me rappelait quelqu'un... De plus, il parlait à une meuf aux cheveux bouclés, habillée d'une robe blanche et qui comportait des genres de dessins sur le haut. Est-ce que ce serait ?... Je ne voyais pas très bien de là ou j'étais, alors je m'approchai un peu plus pour en avoir le cœur net.

— Lâche-moi, Cameron ! dit la fille d'un ton exaspéré.

Je le savais. C'était elle !

— Donne-moi cette bouteille !

Il voulut prendre la bouteille de ses mains, mais elle ne la lâchait pas.

— Laisse-moi tranquille ! J'ai les idées bien trop claires, encore !

Face à sa détermination, il renonça à lui reprendre la bouteille. Elle but au goulot, ce qui n'était vraiment pas très classe de sa part.

— Ce n'est pas comme ça que...

— Que quoi ? le coupa-t-elle. Laisse-moi m'amuser ! C'est mon foutu anniversaire, non ?

— Tu veux t'amuser ? Qu'est-ce que tu fous dehors, alors ?

Elle allait répliquer quelque chose quand ses yeux croisèrent les miens. Putain de merde, c'était quoi ce vide dans son regard ? Et puis je m'en souvins, je l'avais déjà vu comme ça. Tout au début, quand on se connaissait à peine, au bord de la piscine à l'hôtel de Nice. Mais, depuis, il était vrai que quelque chose avait commencé à changer. Je l'avais vu sourire, et même rire, s'ouvrir à moi... Mais là, j'avais l'impression de revenir un mois plus tôt.

— Tu es venu, me dit-elle, comme étonnée, alors que je me trouvais maintenant vers eux.

— C'est toi le mec qui l'as ramené l'autre coup, me dit le gars.

Mais oui, je me souvenais maintenant. Il s'agissait du mec qui l'avait embrassé contre le mur de la maison de sa mère ! Celui de Nice !

— Qu'est-ce que tu fais là ? lui demandai-je avec méfiance.

Je n'aimais pas ce mec et c'était sûrement lié au fait qu'il semblait trop proche d'Elsa.

— Je suis venu pour son anniversaire, m'éclaira-t-il.

Il enfouit ses mains dans les poches de son jean d'un air anodin. Comme s'il faisait des heures de route juste pour un anniversaire tous les jours. Je me tournai alors vers Elsa qui ne semblait pas en revenir que je sois là.

— Tu m'as appelé, non ? répondis-je à sa question.

— Je ne pensais que tu viendrais...

Sa voix était devenue faible, presque tremblante. Mais qu'est-ce qu'il lui arrivait ? Je crois que je préférais encore quand elle était en mode prétentieuse et odieuse, que de la voir comme ça...

— Qu'est-ce que je peux faire pour toi ? la questionnai-je.

Elle fit un pas vers moi et leva à nouveau ses yeux vides, illuminés par la lueur du lampadaire. Ça me donnait des frissons de la voir comme ça. Ma belle Elsa dans un tel état de détresse...

Perte de contrôleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant