Chapitre 29

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Salut !
J'espère que vous allez bien ! Nous voilà revenus dans le présent, juste après l'altercation au bowling. Sans plus tarder, je vous laisse découvrir ce chapitre.
Bonne lecture ! 😀

- Elsa -

Le souffle court, je quittai la salle d'équipements d'un pas précipité, ignorant les cris d'un employé qui réclamait son gilet. Celui-là même que j'avais balancé dans le labyrinthe. Je m'en contrefichais complètement et allai me réfugier dans les toilettes où je me rinçai le visage avec de l'eau froide. 

J'avais chaud, mon cœur brûlait. Et je manquai cruellement d'air. D'un geste vif, je tirai mon inhalateur de ma sacoche et inspirai plusieurs fois. Non, décidément, ça ne passait pas. Je posai mes mains sur le lavabo et me fixai dans la glace. J'étais livide et mes yeux avaient rougi. J'avais l'air d'un fantôme.

Je ne devais pas craquer.

Pas maintenant. Quand je serais seule, peut-être. Mais pas maintenant. Je pinçai l'arrêt de mon nez, laissant les images se dérouler sous mes paupières closes, comme un film. Chad me coinçant contre le mur. Ses yeux persécuteurs. Ses doigts sur mon visage. Son souffle sur ma peau. Et ses paroles. Ses mots aussi durs que la pierre, qui m'écrasaient le cœur toujours un peu plus fort.

« Arrête de mentir, Elsa ! Si c'était vraiment le cas, tu n'aurais pas choisi la chaîne d'hôtellerie. »

S'il savait, j'aurais tout donné pour ne pas faire ce choix.

« Tu veux faire croire ça à qui ? Tout ce qui te motivait, c'était de ne pas perdre ton petit cocon luxueux et tes privilèges de princesse. »

J'étais dans un cauchemar sans fin. J'aurais voulu me réveiller et tout lui raconter, mais je savais que cela empirerait les choses. Alors, j'avais saisi cette occasion pour lui donner raison, pour le dégoûter encore plus de moi, pour qu'il s'éloigne une bonne fois pour toutes.

« Et qu'est-ce qui y'a de mal, là-dedans ? T'as raison, je ne voulais pas perdre ce qui faisait de moi Elsa Saphyr. Alors, j'ai épousé Aaron pour sauver l'entreprise familiale. »

Je pris une longue inspiration en rouvrant les yeux. C'était mieux comme ça. Je ne voulais plus qu'on se voie. Plus on se voyait, plus on se déchirait et plus on se blessait. Je ne le supportais plus.

« Et tu es devenue Elsa Mathis. Tu vas créer ta famille dans les bras d'un homme que tu ne supportais plus, juste pour ton confort personnel. C'est dégueulasse. »

Cette phrase avait été tout bonnement le coup de trop. Je ne savais même plus si j'étais morte de peine de l'avoir entendu m'appeler comme ça, ou morte de colère pour avoir osé parler de « famille ». Lui qui s'était marié avec son ex et quasiment adopté la fille de l'homme avec qui elle l'avait trompé. Je serrai les dents et sortis des toilettes en trombes. J'avais définitivement besoin de prendre l'air.

Alors que je traversai l'espace réservé à la consommation, je vis Nadia au bar, attendant sûrement une commande. Je n'étais pas vraiment en état de parler à quiconque, mais lorsque ses yeux tombèrent sur moi, je m'arrêtai à son niveau.

— C'est trop dur, soufflai-je, le cœur en éruption.

J'avais juste lâché ça, comme ça, et je me rendis compte que j'avais eu le besoin de le dire à voix haute. De le dire à une personne qui me comprendrait. Les traits du visage de Nadia tombèrent lourdement lorsque mes mots l'atteignirent, laissant apparaître sa peine.

— Pour lui aussi, murmura-t-elle. Il n'est plus le même depuis trois ans.

Elle prit les verres de coca qu'un barman déposa sur le comptoir, avant de se tourner vers moi à nouveau.

Perte de contrôleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant