Salut tout le monde ! Voici le chapitre 59 avec le retour d'un personnage quelque peu agaçant ! N'hésitez pas à laisser vos avis :)
-Elsa-
Quand je rentrai à l'intérieur de la maison, le silence me coupa presque le souffle. Je me retrouvais au point de départ, juste mon père et moi. Je m'attendais à ce que le départ de Livia soit compliqué, mais pas à ce point. J'avais juste l'impression que le vide que je ressentais avant son arrivée avait repris sa place. Je m'y referais, sûrement. Et puis, maintenant, je pouvais compter sur Chad. Pourtant, cette idée me mettait mal à l'aise.
Je montais à l'étage en sentant un nœud se nouer au creux de mon ventre. Il voyait tellement de choses en moi que ç'en était déstabilisant. Il se faisait tellement d'espoir sur mon compte... Je ne méritais pas tout ça. Il ne savait pas qui j'étais, il ne savait rien... Cela m'amena à repenser à Dorian. Tout mon corps frissonna. Même si ma sœur semblait heureuse, je n'arriverais jamais à repousser cette sensation de répugnance et de peur qui m'envahissait. Je refoulai des images du passé qui me revenait à l'esprit alors que j'entrais dans ma chambre. Je ne voulais pas y penser.
Je me dirigeai vers mon dressing. Mon père voulait que je l'accompagne à ce rendez-vous d'affaires. Bon sang, sa proposition devenait carrément officielle, et en acceptant d'y aller, cela voulait dire que j'acceptais officiellement de devenir le prochain PDG du Saphyr Hôtel de Nice. Une pression énorme tomba tout d'un coup sur mes épaules. Est-ce que je le voulais ? Bien sûr que non. Mais je n'avais pas le choix. Je devais le faire pour Alison. Pour régler cette affaire avec Hasan, son prétendu Julien. Mais une autre question prit le dessus immédiatement. Étais-je seulement capable de prendre les rênes de l'hôtel ? Certes, je savais me faire respecter. Mais, était-ce suffisant ? Je soupirai en attrapant une jupe de tailleur. Quelle que soit la réponse, je n'allais pas tarder à le découvrir tôt ou tard... Je pris un chemisier blanc, quelques accessoires dans ma commode, puis retirai mes lentilles et optai pour mes lunettes. Je pris une douche rapidement avant de rejoindre mon père. Il m'attendait assis sur le canapé du séjour, dans un silence de glace.
— Je suis prête, le prévins-je.
Il se tourna vers moi, sortant ainsi de ses pensées.
— Très bien, allons-y.
On sortit de la maison sans un mot. Je me demandais si lui aussi sentait ce vide, après le départ de Livia.
Jordan nous attendait devant la maison, au volant de la voiture. Il portait son uniforme de chauffeur et son éternelle casquette qui cachait ses yeux. Est-ce qu'il la soulevait lorsqu'il conduisait ? Je ne le découvrais jamais, puisque mon père séparait toujours la voiture en deux avec sa vitre teintée. "On ne se mélange pas avec le personnel." Ce concept me dépassait complètement, surtout qu'il appréciait beaucoup Jordan.
Sur la banquette arrière, mon père s'était mis à lire le journal, les jambes croisées, alors que je regardais le paysage défiler par la vitre. Le soleil n'était pas encore couché, mais le ciel était sombre, à cause de l'orage qui avait éclaté plus tôt. Comme d'habitude, il y avait des bouchons pas possible, et les gens se bousculaient sur les trottoirs. Au loin, j'apercevais l'immense Dame de Fer. Je me souvenais très bien d'une fin d'après-midi comme celle-ci, où ma mère avait décidé de se promener dans Paris. Elle avait toujours cette volonté de redécouvrir le monde, même en l'ayant déjà vu des centaines de fois, et de le voir d'un nouvel œil. On avait fini cette balade au pied de la tour Eiffel, et elle m'avait expliqué que les choses les plus anodines étaient sûrement les plus belles. Bien que la tour Eiffel était loin d'être un monument anodin pour le pays, évidemment ! Malgré tout, j'avais tellement l'habitude de l'apercevoir que j'en oubliais à quel point elle était imposante et prestigieuse. Ma mère avait raison. À force de voir les choses de la même façon, on s'en lassait. Cette fois, cet immense monument paraissait me surplomber malgré la distance. Elle dégageait des rires perdus, des moments effacés avec le temps. Cette fois, ce n'était plus un simple tas de fer que j'avais sous les yeux, mais un symbole puissant. Elle me rappelait ma mère, le pilier de toute une famille. Ma famille.
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Perte de contrôle
General FictionElsa est la fille de Benjamin Saphyr, grand PDG de la chaîne hôtelière de renommé mondiale. Née avec une cuiller d'argent dans la bouche, elle a tout pour être heureuse. Et pourtant, un jour, sa bulle de bonheur a explosé et, depuis, elle n'a de ces...