Chapitre 44

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Salut ! Est-ce que ça va ? 😊
Bon alors voici le chapitre du PDV de Chadounet. Je vous laisse vite le découvrir. Bonne lecture !

-Chad-

Les premières notes tombèrent sur moi comme de douces gouttes d'eau, avant de se transformer peu à peu en une pluie de notes puis en une averse. Quelque chose se passait en moi. Je le sentais. 

C'était si étrange. C'était comme si quelque chose remontait en moi. Mais, j'avais beau me concentrer, je n'arrivais pas à mettre le doigt sur ce que c'était. 

Tout ce que j'arrivais à faire, c'était fixer cette fille, cette chevelure qui tombaient en cascade de boucles derrière son dos, ce dos recouvert d'une élégante robe, laissant entrevoir ses épaules qui dansaient au rythme de la mélodie, ces doigts qui parcouraient les touches avec grâce et fluidité. Mon regard remonta alors sur son visage. Il n'était, à cet instant, qu'harmonie et sérénité contagieuse. Quant à ses yeux émeraude, ils ne couvaient que son piano. Enfin, jusqu'à ce qu'elle ne les tourne vers ce type aux cheveux bouclés. 

Ils se sourirent, et, moi, simple spectateur, je restai comme en suspens dans les airs, en observant leur échange silencieux. J'avais tout simplement oublié les autres personnes autour de moi, comme si j'étais seul avec eux dans cette immense salle. Pourquoi me sentais-je tout d'un coup si mal ? Je ne comprenais pas. Qui était cette fille ? On m'avait bien dit que j'avais entretenu une certaine relation avec elle, mais sans plus de détail : le médecin avait expliqué qu'il valait mieux que certaines choses me reviennent par elles-mêmes, au risque de créer un choc émotionnel trop important. 

Je m'étais toujours dit que, si je l'avais supprimé de ma mémoire. Que mon esprit préférait l'oublier. Mais pourquoi ? Elle avait si peu d'importance ? Cette fille, quelle que soit la relation que l'on eut entretenue, n'était pas mon genre. Son monde, son style de vie... ce n'était probablement pas ce qui m'avait attiré vers elle. J'optai plutôt pour une "faiblesse masculine", si vous voyez ce que je veux dire, même si cela ne me correspondait pas davantage. Mais peut-être qu'après la rupture avec Kamila, j'avais pété les plombs et je m'étais mis à m'amuser avec ce genre de filles, dont Elsa Saphyr, la fille de mon patron... 

Je mordis l'intérieur de ma joue, cette hypothèse me semblait trop fragile, surtout depuis que je l'eus revu, au Speedfood. Ce jour-là, quelque chose avait déjà commencé à bouger en moi. Et, à cet instant, cette hypothèse s'envola tout simplement, je n'y croyais plus une seule seconde. Il y avait, chez cette fille, plus qu'une beauté à en tomber à la renverse. Elle dégageait une émotion qui pénétrait dans ma peau pour s'insinuer dans mes veines avant de circuler droit dans ma poitrine. En un battement de cœur, j'eus l'impression qu'elle me comprenait, qu'on était sur la même longueur d'onde. Qu'elle aussi, se sentait si petite face à l'immensité de l'univers. Comment cela se faisait-il, alors qu'on ne s'échangeait aucun mot ? C'était incroyable. Déstabilisant.

La dernière note résonna puis Elsa se leva et remercia son public qui l'applaudissait. Je cherchais son regard et nos yeux finirent par se croiser. Les secondes s'écoulèrent comme au ralenti. Je lui souris. J'avais envie de lui dire que j'avais trouvé sa performance magnifique. Enfin, jusqu'à ce qu'elle se tourne vers ce mec et qu'il ne l'enlace par la taille. Des étincelles se mirent à s'entrechoquer en moi. Bon sang, mais qui était cette fille ?

— C'est bon, on peut y aller, maintenant ? me demanda Tania.

Tout d'un coup, je redescendis sur Terre et tout reprit sa place. J'étais très bien dans ma vie avec Tania. Je n'allais pas me prendre la tête avec une étrangère et détruire ce que j'avais peiné à reconstruire après le drame du Saphyr. Je pris donc la main de ma copine et la tirai hors de cet hôtel. C'était si étrange, quelque chose me poussait à fuir autant qu'à rester. C'était incompréhensible.

Perte de contrôleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant