-Chad-
Cela faisait un moment que l'on était tous ensemble autour de cette table basse. Ma mère avait décidé d'aller faire un petit somme et nous avait laissés seuls : Nadia, Fayçal, Nesrine et moi, dans le salon. J'aurais volontiers tapé un somme, moi aussi, si je n'étais pas trop occupé à surveiller tous les faits et gestes de Fayçal. J'étais assez contrarié par ma journée et le manque de sommeil, donc l'avoir sous mon nez ne m'aidait pas vraiment à me calmer. Je voyais bien qu'il prenait un malin plaisir à rigoler avec Nadia juste pour m'irriter davantage.
— Sinon, euh... Ça s'est passé comment ta sortie ?
Je détachai mes yeux de Fayçal pour les poser sur Nadia. Elle qui attachait toujours ses cheveux, elle les avait lâchés. Pourquoi elle s'était donné la peine de se coiffer, aujourd'hui ? Enfin, je ne voulais pas dire qu'elle ne prenait pas soin d'elle mais, pour venir chez moi, elle avait pas besoin de le faire. Pourtant, je voyais bien qu'elle avait fait un effort aujourd'hui. Y'avait-il quelque chose en particulier ? Ce n'était pas son anniversaire ?...
— Chad ! insista-t-elle.
— Bien, marmonnai-je en me rappelant de sa question.
Elle tentait, à l'évidence, de détendre l'atmosphère. Or, tant que mon cousin serait en face de moi, ce ne sera pas le cas. D'ailleurs, il s'immisça dans la conversation :
— Une sortie ? Où ça ?
Je souris volontairement d'un air prétentieux.
— Tous les stagiaires du Saphyr ont été visité le nouvel hôtel à Nice.
Je fus ravi de voir sa bouche qui ne se refermait pas.
— Tu... tu as été pris au Saphyr ? bégaya-y-il, stupéfait.
— Eh ouais ! Et j'ai même rencontré toute la famille Saphyr !
Il se reprit et leva un sourcil, comme s'il ne me croyait pas.
— Et moi, je suis le prince de Dubaï.
Je haussai les épaules.
— Ne me croit pas.
Il serra les dents. Je savais que je venais de le mettre à l'amende.
Fayçal et moi avions toujours été en compétition, comme l'étaient nos familles depuis des générations entières.
Pour mon cas, cette rivalité avait commencé déjà tout petit lorsque Fayçal comparait mes jouets aux siens. En grandissant, il voulait toujours être le meilleur, meilleur que moi. Il voulait avoir de meilleures notes que moi, gagner au foot, car évidement on était toujours dans des équipes différentes, avoir plus d'amis que moi, plus de charisme, plus de classe... Bref, meilleur que moi. Ce qui m'énervait, ce n'était pas qu'il parvenait à ces fins, souvent en trichant, mais qu'il se croyait au-dessus de tout le monde.
Mais cette fois, j'avais eu ce qu'il n'avait pas réussi à avoir, ce fameux stage au Saphyr.
— De toute façon, ce n'est pas avec un vulgaire stage que tu vas m'impressionner, finit-il par lâcher.
— Un vulgaire stage chez l'un des PDG le plus prodigieux qui soit, tu veux dire ?
Il fronça les sourcils.
— De toute façon, mon père m'a trouvé un stage...
Je commençai à rire et il s'arrêta net.
— Chad, qu'est-ce que t'as ? me demanda Nesrine en détournant son attention de la télé.
— Oh non, rien. Je suis juste en train de me rendre compte que ton cousin ne peut rien faire sans son père !
VOUS LISEZ
Perte de contrôle
Fiction généraleElsa est la fille de Benjamin Saphyr, grand PDG de la chaîne hôtelière de renommé mondiale. Née avec une cuiller d'argent dans la bouche, elle a tout pour être heureuse. Et pourtant, un jour, sa bulle de bonheur a explosé et, depuis, elle n'a de ces...