Perte de contrôle

Chapitre 16

Salut tout le monde !
Voilà le chapitre du week-end. Ce sera le dernier chapitre "calme" parce que la tempête arrive à grands pas... Je vous laisse le découvrir. Bonne lecture !!!

-Elsa-

Dès que je rentrai chez moi, je jetai ma veste dans le vestibule puis mes talons contre le mur après avoir salué Gabriella qui nous avait ouvert. J'avais passé une sale journée et je ne rêvais que d'oublier cet affreux moment. Je me dirigeai donc dans le salon, suivie d'Aaron. Ça me faisait franchement du bien de revenir à la maison. C'était comme une montée d'apaisement qui se diffusait dans mon corps. Je plongeai alors sur le canapé et m'affalai dessus, épuisée, avant de fermer les yeux, humant l'odeur fruitée de la maison.

— Tu vas bien ?

Je serrai les dents, sans ouvrir les yeux. Il m'avait posé cette question un millier de fois déjà, et ça commençait à m'agacer. Je n'avais pas besoin qu'on s'apitoie sur mon sort. J'avais besoin de penser à autre chose. Comme lorsque Chad m'avait amené chez lui, le soir de mon anniversaire catastrophique. Il avait su quoi faire alors même que je ne lui avais rien dit.

Chad... Mon cœur se mettait à battre furieusement au moment même où son prénom effleurait mon esprit. Je le revoyais entrer dans la cabine des toilettes, me faire face, plonger ses yeux si clairs dans les miens, m'encadrer le visage de ses mains chaudes... Je me perdais dans le son de sa voix quand Aaron brisa le charme :

— Elsa ?

L'image de Chad disparut au moment où j'ouvris les yeux malgré moi.

— Oui, Aaron ! OUI ! Je vais bien !

Je soupirai, évitant son regard aussi brun qu'une écorce d'arbre. Il porta alors tendrement sa main sur mon bras. Je frissonnai quand ma peau rentra au contact de sa paume. Elle était douce et se voulait réconfortante. Je le sentais. Mais ce n'était pas ces mains que je voulais sentir. Ce n'était pas ce regard dans lequel je voulais être enveloppée.

— Désolé, s'excusa-t-il en souriant. C'est vrai que tu n'es pas une petite chose fragile.

— Non, effectivement.

Pourtant, je me sentais comme une petite chose fragile. Mais plutôt mourir que de l'avouer. De toute façon, il l'avait bien vu lorsque je m'étais enfermée dans ces toilettes. Je m'étais sentie tellement écrasée par les événements... Je n'avais pas trouvé le courage d'affronter Dorian et ses yeux de serpent ni de me mettre à nue devant toute une assemblée et notamment devant Livia. Je n'osais même plus regarder ma famille en face, même si mon père avait préféré sortir au moment où je racontai mon dérapage avec Dorian. Mais ils savaient tous, maintenant. Tous. Ils savaient quel genre de personne j'étais : immonde et sans limites. Si ce n'était pas pour Chad, je n'aurais jamais devant la cour. J'aurais fui, tout simplement. 

Mais il avait fallu que je le fasse. Pour lui. Pour cet homme qui m'avait défendu. Pour cet homme qui croyait en moi. Je n'avais pas pu le décevoir. Et puis, il avait raison, il fallait que j'affronte ça. Il fallait que je passe par-dessus, que je continue à avancer. 

Maintenant que le jugement était passé et que Dorian était dans de sales draps, je me sentais plus légère. Un peu plus, disons. Parce que je sentais encore le regard de Livia posé sur moi alors qu'elle entendait chaque mot que je prononçais. 

Je l'avais trahie. Ma propre sœur. Je me dégoûtais moi-même. Mais c'était trop tard pour m'autoflageller. Néanmoins, le rejet de Livia était comme une épine dans mon cœur. Qui ne faisait que s'enfoncer. Elle avait raison, je ne pouvais pas le lui reprocher, mais ce que ça me faisait mal ! Cela allait-il durer toute ma vie ? De toute façon, je le méritais...