Perte de contrôle

Chapitre 38

Hey ! Comment ça va ?
Alors, voilà encore un chapitre, on continue sur notre lancée !

Bonne lecture 😘

-Chad-

Assis sur le lit, contre le mur, je pensais encore et encore à ce que j'allais devenir si je n'arrivais pas à me disculper. J'avais menti à Elsa. Je n'avais peut-être pas peur d'affronter Aaron, mais j'avais bien peur d'un avenir enfermé derrière les barreaux avec, pour seul air frais, des promenades dans une cour étroite. 

Je soupirai et tapai ma tête contre le mur. En plus d'être le bordel dans mon cerveau, c'était le bordel dans mon cœur. Je repensais aux paroles que j'avais dites à Elsa, la veille. Ce que j'avais vu dans ses yeux rougis par les larmes était difficile à supporter. Mais avais-je pensé ces mots ? Sur le moment, je ne voulais que l'éloigner de moi, pour son bien. Parce que, si je devais passer vingt années dans une cellule comme celle-ci, je ne voulais pas l'entraîner avec moi. Mais, quelque part, ce n'était que la pure vérité. Si ces mots n'étaient pas sortis, ils auraient fini par sortir plus tard. C'était inévitable. Je pensais qu'on était sur ma même longueur d'onde concernant cette nuit au haras. À savoir que notre couple ne survivrait pas à toutes ses épreuves. Alors, pourquoi avait-elle eu l'air si blessée quand je l'eus dit à voix haute ? Pourquoi mon cœur s'était-il transformé en torche vivante ?

Le grincement de la grille me retira de mes pensées. Un policier était de l'autre côté et m'invita à sortir. Ouf, j'en avais fini avec ma garde à vue. C'était déjà ça. J'étais enfermé depuis vingt-quatre heures et l'air m'avait déjà manqué. 

Une fois dehors, j'inspirai donc un bon coup. Peut-être devrais-je en profiter à fond...

Je repérai de suite Mourad et Diego qui m'attendaient devant la voiture de ce dernier. Alors que je les rejoignais, j'appelai ma mère pour la rassurer. Ça me peinait tant de l'inquiéter ainsi...

— On va retrouver Nabile ?

Les garçons acquiescèrent et je montai dans la voiture.

— On a créé une cellule de crise ! On se regroupe tous là-bas et on réfléchit à comment coincer Aaron, m'informa Mourad.

— Enfin, l'objectif premier, c'est de te sortir de là, quand même.

Mourad passa la tête entre les sièges et je vis ses épais sourcils se froncer.

— Mais si on pouvait coincer cet enfoiré, ce serait parfait !

Je souris. J'avais quand même de très bons amis et ça me réchauffait le cœur. Je pouvais compter sur eux.

— Merci les gars, de faire tout ça pour moi...

— Tu vas quand même pas te mettre à chialer ! rit Mourad avant de me décoiffer comme un gosse.

— Mais arrête ça, crétin !

Diego, qui riait aussi, dévia de sa trajectoire, manquant de rentrer dans un plot orange qui entourait des travaux sur la route.

— Oups ! dit-il en se redressant.

— Mais tu l'as où, ton permis ? Dans un Kinder surprise ou quoi ?

— T'as qu'à pas me déconcentrer !

Je souris. En deux secondes, ces deux-là me firent oublier la merde dans laquelle j'étais.

— Hey ! T'as besoin d'un GPS ou quoi ? On va pas chez Nabile par cette route ! fis-je remarquer à Diego.

— C'est peut-être parce qu'on ne va pas chez Nabile !