Perte de contrôle

Chapitre 84

Bonjour tout le monde ! J'espère que vous allez bien 😊
Voici donc le chapitre du week-end. L'avant-dernier de la première partie. Il y aura du chamboulement, je peux vous l'assurer... je ne vous en dis pas plus.
Bonne lecture ❤️

-Elsa-

Pendant que j'écrivais un rapport au bureau, sur les ordres de ma tutrice aigrie, j'avais reçu un message de Chad me disant de l'attendre au bas des escaliers principaux. Peut-être qu'il voulait que je l'accompagne à l'hôpital ? Ou qu'il voulait juste me voir un petit moment ? Cela faisait trois jours qu'on ne s'était pas vus. Je l'apercevais parfois, mais de loin, sortant de l'hôtel pour aller à directement l'hôpital. Enfin, je suppose. Je voulais tellement être là pour lui, mais il ne voulait pas de ma présence, apparemment. C'était assez désarçonnant. M'en voulait-il ? Mais, fort heureusement, celle de Nadia, non plus. Lorsqu'on s'était croisées devant son appartement, il nous avait gentiment repoussé en affirmant qu'il n'avait besoin de rien. Alors, j'avais décidé de venir travailler au Saphyr pour l'avoir à l'œil, même si c'était bien trop peu.

J'avais croisé mon père, évidemment. Il avait demandé de mes nouvelles et si je voulais rentrer à la maison. Il n'avait pas l'air de m'en vouloir, mais plutôt attristé. Je n'avais pas osé demander si Livia était toujours à la maison et si elle allait bien. Je me demandais aussi si ma mère était toujours en ville avec Liam. J'avais ignoré tous ses appels. Je n'avais aucune envie qu'on reparle de Dorian...

Comme toujours, j'avais l'impression d'avancer avec un boulet accroché au pied. Un jour ou l'autre, j'allais devoir affronter ma famille. Et surtout Livia. La sœur que j'avais trahie.

Mon ventre se retourna alors que je mettais le point final à mon rapport. Il me fallait une bouffée d'air frais. Chad allait sans doute m'en offrir une. Même s'il n'était pas au mieux de sa forme et qu'il me repoussait, le voir me faisait du bien.

Ce fut donc avec un sourire que je sortis du bureau. D'un pas rapide, je longeai les couloirs. J'étais tellement pressée. Je finis par l'apercevoir et je me sentis apaisée à la seconde même. Il était en bas des escaliers, serrant la bretelle de son sac à dos, accroché à son épaule. En descendant les marches, la légèreté dans mon cœur s'envola.  Je ressentais tout d'un coup comme une drôle de sensation. Était-ce son visage fermé, sa mâchoire crispée ou encore son regard fuyant lorsque j'arrivais à ses côtés ? Il me jeta un simple coup d'œil en biais, loin d'être chaleureux, puis humecta ses lèvres.

— Il faut que je te parle.

Son ton était grave. Je me sentis me raidir immédiatement. Le « il faut qu'on parle » dans un couple ne présageait rien de bon, en général...

— Qu'est-ce qu'il se passe ?

Il regarda autour de nous. Les clients et les employés grouillaient les lieux tels une fourmilière. Je n'avais jamais trouvé cet hôtel aussi oppressant.

— Elsa...

Il tourna la tête vers moi. Une peur bleue me prit le ventre. Qu'est-ce qu'il avait ? Je me faisais déjà un tas de films dans mon esprit. Était-il arrivé quelque chose à sa mère ? Oh, mon dieu ! Pourquoi son regard avait changé si brusquement ?

— Je...

Ses yeux se posèrent sur la balustrade où des stagiaires apparaissaient pour quitter les lieux.

— Chad, dis-moi ! Tu me fais peur !

Je posai ma main sur son visage pour le rassurer. Je voulais qu'il sache que j'étais là pour lui, quoi qu'il puisse arriver. Qu'on nous voit ? Je m'en fichais complètement ! Cependant, il retira vivement ma main. Ce geste me blessa profondément. Ne supportait-il pas mon contact ?