Perte de contrôle

Chapitre 57

Salut tout le monde ! Voici la fin de la conversation entre Chad et Elsa.
Bonne lecture et n'hésitez pas à laisser vos avis 😊

-Elsa-

"Tu vaux la peine qu'on se batte pour toi."

Ces mots se répétaient dans ma tête, alors qu'il me fixait de ses éclatants yeux bruns pailletés d'or.

Pendant une fraction de seconde, j'eus envie de lâcher prise. Mais pourquoi faire ? Devenir une pauvre fille malmenée par ses sentiments ? Il en était hors de question. Je voulais vivre sans entrave et comme je l'entendais. Et faire partie de ma vie serait une grande erreur. Il n'en avait pas conscience, il pensait bien faire. Mais je ne pouvais pas le laisser s'entêter. Il finirait par être déçu, comme tout le monde.

— T'es vraiment qu'un idiot, sifflai-je.

Je repoussai sa main avec un pincement au cœur. Il ne réagit pas et continuait de me fixer comme s'il cherchait quelque chose en moi. Quelque chose que lui seul pouvait voir. Sauf que je l'avais abandonnée, cette part de moi. Je n'en voulais pas, elle ne faisait que me faire du mal.

— Je t'ai dit que j'étais ton ami. Si pour toi "ami" veut dire "idiot", alors oui, je suis un idiot.

Je sentis la colère me gagner, alors que le grondement de l'orage se répercutait dans la serre.

— Va t'occuper de ton amie Nadia, plutôt, et lâche-moi !

Cette fois, je l'avais piqué et son regard se durcit instantanément. J'avais accompli ma mission. Il me détestait. Il n'allait plus jamais vouloir de moi. Il pouvait vivre sa vie sans se préoccuper de cette pauvre fille que j'étais, et rencontrer quelqu'un qui sera fait pour lui. Je repensais à notre discussion sous les étoiles. Notre destin n'était sans doute pas qu'on ait un avenir en commun.

Alors que je me levais pour m'en aller, il m'attrapa par le bras, me plaquant à nouveau sur le banc.

— On parlait de toi. De ta façon de fuir la réalité. Qu'est-ce qui se passe, Elsa ? Je croyais que les Saphyr n'étaient pas des lâches, qu'ils affrontaient les choses sans les contourner. Tu n'as pas honte ? Toi, Elsa Saphyr, tu abandonnes au lieu de te battre pour ce que tu es et pour ce que tu veux !

Il ricana et serra plus fort mon bras.

— C'est minable de ta part. Vraiment ! Je voyais en toi une combattante, mais finalement, tu es une dégonflée. Tu es faible.

C'était franc, direct et chaque parole dite avec une force qui me clouait sur place. Mais je compris qu'il essayait de me faire réagir. Il voulait que je le contredise.  Mais je n'allais pas rentrer dans son jeu. Je dégageai brusquement mon bras.

— Peut-être bien. Qu'est-ce que ça peut bien te faire, de toute façon ? lançai-je.

Sa patience dégringola tandis qu'il passait ses mains dans ses cheveux. Qu'est-ce qu'il était beau ! J'avais juste envie de l'attraper par le col de sa chemise et l'embrasser jusqu'à ne plus pouvoir respirer. Je repoussai cette idée. Ce n'était pas le moment.

— Tu n'es pas cette personne froide et sans émotion que tu veux être. Je le vois et je ne peux pas te laisser sombrer dans tes ténèbres personnelles. Tu ne comprends pas que je suis là ? Je ne te laisserai pas sombrer. Tu m'entends ? Quoi que tu dises, quoi que tu fasses, je t'aiderai à surmonter ce qui te tracasse. Tu peux abandonner, si tu veux. Mais moi, je n'abandonnerai pas.

Il s'entêtait à me sauver d'un naufrage certain. Il ne comprenait pas qu'il n'y avait pas d'espoir.

— Il n'y a plus rien à sauver, soufflai-je.