Perte de contrôle

Chapitre 36

Bonjour mes petits lecteurs !
J'espère que vous allez bien 😁
Sans plus attendre, je vous laisse découvrir ce nouveau chapitre.
Bonne lecture 😘

-Elsa-

J'avais l'impression de flotter en plein milieu d'un océan. Le soleil éclairait un ciel bleu. Quelques oiseaux passaient au-dessus de ma tête en chantant. Quant à moi, je flottais sur une énorme bouée et je me laissais emporter par les vagues. Je n'avais aucune envie de retourner sur la terre ferme. Et c'était exactement ce que j'allais faire si je m'aventurais à ouvrir les yeux. J'allais revenir à la réalité. D'ailleurs, j'aurais pu me contenter de la chaleur qui m'entourait et de cette odeur si familière qui m'envahit, ou encore de ce souffle qui caressait mon visage. Mais il avait fallu que j'en veuille plus. Il avait fallu que je veuille voir son visage. Ses traits adoucis par le sommeil, ses joues recouvertes de barbe, la ligne fine de sa bouche, son nez droit, ses paupières fermées... C'était certainement la dernière fois que je le voyais d'aussi près alors j'en imprimais chaque détail. Je m'en abreuvais un maximum, comme un remède magique qui calmait tous mes maux et me donnait le courage de poursuivre ma mission.

D'un léger battement de paupières, Chad se réveilla. Je me laissai embarquer dans son regard caramel dont la lumière du jour éclairait. Il était si beau. Mon cœur était comme emporté dans une tornade. Une tornade de pétales de renoncules roses. Ça semblait tellement irréel. Et quelque part, ça l'était. Nous étions tous les deux conscients que quelque chose n'allait pas. Plus que notre situation actuelle, la mienne surtout, qui me poussait à retourner dans les bras d'Aaron, j'avais senti comme un poids dans mon cœur, cette nuit. Même si elle avait été merveilleuse, quelque chose bloquait et j'étais certaine qu'il l'avait ressenti. C'était comme si nous avions été marqués au fer rouge. Quoi que nous fassions, la marque sera là pour nous rappeler à quel point nous avions souffert. C'était ainsi. À présent, lorsque je regardais Chad, je sentais tout cet amour que j'avais pour lui, qui ne disparaîtrait sans doute jamais, mais aussi toutes les blessures que notre relation avait fini par m'infliger. Nous infliger. Parce que, plus que tout, c'était ses blessures, à lui, qui m'étaient les plus douloureuses. Alors, même si, par je ne sais quel miracle, nous arrivions à sortir des griffes d'Aaron, nous ne pourrions même plus nous supporter. Nous avions fini engloutis au fond de la mer.

D'un geste lent, je fis glisser mes doigts sur son visage. Une larme solitaire roula sur ma joue. Quoi qu'il en soit, notre couple n'y survivra pas. Notre Amour, oui. Mais pas notre couple.

Du bout de son doigt, il essuya ma joue avant de me serrer dans ses bras où je me mis à sangloter. C'était sans doute sa façon à lui de verser des larmes. Peu importe, je le faisais pour tous les deux.

— Je t'aime, soufflai-je.

Je ne voulais plus qu'il en doute. Même si je passais le reste de ma vie avec Aaron.

— Je sais, Princesse.

Des frissons me traversèrent tout le corps à l'entente de ce surnom. C'était comme si on me rendait ma place, juste ces quelques secondes. Il déposa alors un long baiser sur mon front et, avec détermination, il finit par se lever. 

Je le regardais se vêtir comme un fantôme qui allait disparaître. Et il disparut. Nous n'avions pas besoin de mots pour nous comprendre. Il en était venu à la même conclusion que moi et les adieux nous auraient plus détruits qu'autre chose. 

Je fermai alors les yeux et, l'espace d'un instant, j'imaginais qu'il était toujours là. Je serrai les draps entre mes bras, priant pour que son odeur ne disparaisse pas. Pas encore. Juste encore un peu.