Un jour, Mona Moon sera une rebelle

Chapitre 174 : 1979 : La quête de réconfort

Chapitre 174 : 1979 : La quête de réconfort

Magda ne termina pas sa phrase. Edgar s'emparait déjà de sa veste.

– Qu'est-ce qu'ils avaient besoin de se mettre en danger ! s'écria-t-il brusquement. Ils n'ont pas encore compris que tout est perdu ? Ils n'auraient pas dû... il faut se plier... ou au moins faire semblant de...
– C'est pour ça que vous m'avez envoyée auprès de Gaïden Wilkes ? demanda brusquement Mona. Parce que c'est un Mangemort, au cas où vous ne le sauriez pas.
– Beaucoup de gens y trouvent leur intérêt, dit Edgar. Les Malefoy...
– Tu y trouverais ton intérêt, toi aussi ? questionna Mona, furieuse. S'ils venaient te chercher, tu te battrais avec eux ?
– Ils sont déjà venus me chercher, dit Edgar. Malheureusement, je n'ai pas pu rejoindre leurs rangs pour empêcher le massacre de notre famille... à cause de toi.
– Désolée d'être née ! cria Mona.
– Ça suffit ! hurla Magda. Mona, rentre chez toi. Et toi, va prévenir ta mère !

Mona adressa un dernier regard noir à ses parents avant de replonger sous l'âtre. Son dernier regard fut pour Tutic. L'elfe s'était recroquevillé dans un coin, le visage marqué par une tristesse plus visible que sur ceux de ses maîtres.

Jour 7

Mona ne dormait pas lorsque son réveil sonna. Elle se leva, s'habilla et se fit couler un café. Elle ne vola rien à la supérette en bas de la rue : elle n'avait pas faim.

Elle descendit dans le placard à balai du hall de son immeuble, transplana, rejoignit le magasin, accrocha son badge et chercha un meuble à réparer.

Gary l'interrompit une heure plus tard. Mona étiqueta une série de lampes. Elle jeta à peine un regard à Kathy lorsque cette dernière passa devant elle, accompagnée de deux clients cherchant un nouveau matelas.

Kathy revint quelques minutes plus tard.

– Un jour, je vais attraper un client et lui tordre le cou, dit-elle.

Mona ne répondit rien.

– Qu'as-tu fait de ta journée de repos ?
– Été voir ma tante, Grace... Meredith, ma grand-mère venue me voir, Brad... et puis Lily.

Kathy ne répondit pas, mais Mona sentit qu'elle se rapprochait.

– Ça ne va pas ? demanda Kathy.

Mona leva les yeux vers elle et réalisa qu'elle pleurait.

– Un problème avec Brad ? supposa aussitôt Kathy, passant un bras autour des épaules de son amie.
– Non, dit Mona en sortant le papier avec le numéro de téléphone pour le joindre. Il est parti hier, avant...

Pour le coup, tu aurais peut-être dû apprendre à te servir d'un téléphone.

Kathy prit le bout de papier entre ses doigts. Son expression se figea au fil des secondes, comme si elle comprenait que ce qui s'était passé était bien plus grave qu'une simple rupture.

– Dis-moi ce qui se passe, ordonna Kathy d'une voix douce.
– Fabian et Gideon...

Mona ne termina pas sa phrase.

– Tes oncles ? reprit Kathy. Les deux rouquins que j'ai aperçus une ou deux fois ?

Mona acquiesça tandis que Kathy serrait les dents, devinant probablement l'ampleur des événements.

– Que leur est-il arrivé ? reprit Kathy d'un ton encourageant.
– Ils sont morts, dit Mona comme une évidence.

Kathy ferma les yeux, ses soupçons confirmés. Elle resserra son étreinte autour de Mona, dont les larmes redoublèrent.

– Tous les deux en même temps ? demanda Kathy, gardant une voix douce malgré son étonnement.
– Oui... hésita Mona.

Elle aurait voulu tout raconter à Kathy, mais elle ne pouvait pas. Quel mensonge pouvait-elle inventer ? Elle avait déjà évoqué une fuite de gaz pour justifier les massacres des Moon l'année précédente. Elle avait prétendu qu'Ignatius était mort d'une maladie foudroyante. Augustin était le seul à être mort de façon naturelle.

– Accident de voiture, dit finalement Mona avant qu'on ne lui pose la question.
– Ma pauvre Mona, dit Kathy. Ta famille semble foudroyée par le destin.

Ou par Voldemort, ça marche aussi.

Mona ne répondit pas.

– Rentre chez toi, ordonna Kathy. Je vais prévenir ma mère. Essaye de trouver quelqu'un pour te réconforter, ne passe pas la journée seule, surtout.

Kathy entraîna Mona vers la réserve et récupéra sa veste. Elle accompagna son amie jusqu'à la sortie, Mona à peine consciente de ce qui se passait.

– Le métro est par là, rappela Kathy en voyant Mona avancer vers sa ruelle habituelle.

Mona fit demi-tour et trouva un endroit isolé pour transplaner.

Mona ne transplana pas chez elle, mais à Godric Hollow. Après avoir toqué à la porte de la maison durant plusieurs minutes, elle dut se rendre à l'évidence, il n'y avait personne. Mona transplana chez Grace, absente selon son elfe Druke.

- Vous pouvez lui dire que j'ai perdu mes oncles Gideon et Fabian hier soir ? demanda Mona.

La bouche de l'elfe s'entrouvrit de stupeur, Mona n'attendit pas sa réponse et transplana devant chez Irène en abandonnant derrière elle quelques cheveux.

Arrête de transplaner, tu vas finir par oublier un bras.

La jeune femme n'était pas chez elle, elle travaillait. Waha serait probablement dans le même cas. L'organisation de l'ordre avait surement pris un coup, c'est pour cela que Mona ne tenta pas d'aller chez Peter, lui qui devenait plus enclin à discuter avec Mona depuis la fin de leur scolarité. Le passage à l'âge adulte peut-être.

C'est ça, on y croit.

Mona transplana dans son placard à balai. Elle monta les marches, espérant que quelqu'un l'attendrait. Le nombre de personnes au courant augmentait. L'une d'elles viendrait peut-être lui rendre visite. Mais il n'y avait personne.

Elle frappa à la porte de Brad. Il n'était pas là. Elle le savait. Elle n'avait même plus le bout de papier sur lequel il avait noté une adresse et un numéro de téléphone. Kathy l'avait gardé.

Mona retourna dans son appartement. Elle s'assit sur le canapé, mais se releva presque aussitôt, sa baguette brandie. Elle détruisit le peu de mobilier qu'elle possédait, déchira le vieux papier peint, fit sauter les carreaux du carrelage, et brisa les vitres en éclats. Puis elle tomba à genoux dans les décombres, immobile, les larmes roulant silencieusement sur ses joues.

Dame de Fane apparut timidement, s'approchant avec prudence. Mona caressa doucement l'animal, un geste rare que la chouette accepta. Ce contact réchauffa légèrement Mona, qui sentit une vague de chaleur l'envahir. Mais ce n'était pas suffisant. Elle avait besoin de plus.