Une formation ~ Antoine Griezmann

1 ~ Surprise

PDV d'Antoine

Je vérifie l'heure, dans un peu moins d'une demi-heure, je vais récupérer Arman à l'école. Je lui ai promis qu'on irait au stade après l'école pour jouer au foot ensemble. Je termine la vaisselle qui trainait dans l'évier et ensuite je m'apprêterai pour aller le chercher.
Une voiture s'arrête sur les pavés devant chez moi. Etrange, le facteur est déjà passé, personne ne doit passer chez moi et ceux qui viennent voir Lison se garent généralement de son côté de la ruelle. Je jette un coup d'œil par la fenêtre de cuisine donnant sur la rue, mais n'aperçoit qu'une voiture grise foncée. Je me dirige vers la porte pour voir qui ça peut bien être. 

J'ouvre la porte et...
- Katherine ?!
Je la dévisage, elle est là, devant moi, en chair et en os. Je... Ses cheveux bruns sont rassemblés en chignon à l'arrière de sa tête, dégageant son doux visage. Sa peau, malgré tout, claire, ses yeux sombres comme un puit sans fin qui me fascinent. Elle porte encore son uniforme militaire, gris, aux couleurs de la marine.
Je me jette dans ses bras. Son odeur... Son odeur qui m'avait tant manqué pendant autant de temps, ce temps où je n'avais que quelques unes de ses affaires civiles chez moi. Et maintenant elle est là, de retour, devant moi. Je ne réalise pas encore.
- Tu m'as tant manqué Antoine, souffla-t-elle.
- Toi aussi, lui répondis-je encore dans ses bras.
Elle se dégagea, et en m'attrapant les avant-bras, elle s'éloigne légèrement. Puis elle se rapproche et m'embrasse. Je réponds à son baiser et l'amplifie même. Regoûter à ses lèvres créer des papillons dans mon ventre. Mille petits papillons qui frétillent de joie. 
- Tu es enfin revenue... Viens, entre ! lui dis-je.
D'une main, j'attrape son sac et de l'autre, je la conduis à l'intérieur. Elle s'appuie un instant contre le mur de l'entrée, s'arrête et contemple la maison. Ça n'a pas tant changé que ça, il y a quelques dessin d'Arman qui sont apparus sur les murs, des photos aussi... 
- Je dois récupérer Arman dans une vingtaine de minutes, annonçais-je en regardant l'heure.
- Ça nous laisse une vingtaine de minutes rien que pour nous, répondit-elle doucement.

PDV de Katherine

Après avoir retrouvée ma voiture, je prends donc le chemin de la maison d'Antoine. Légèrement stressée. Tout a pu changé en deux ans. Tout peut changer. Il a pu se trouver quelqu'un d'autre, il a tout plein de fans à ses pieds, particulièrement plein de filles... Et même si j'ai confiance en lui pour Arman, ça ne l'empêche en rien d'être avec quelqu'un d'autre. Et puis... les sentiments ça ne se contrôle pas. Je ne pourrais pas lui en vouloir. Chemin faisant, j'arrive finalement à la propriété d'Antoine. Le stress monte d'un cran. Je ne l'ai pas prévenu de mon retour, comme une petite surprise. Je me gare sur les pavés de son allée, et sort de ma voiture. Je récupère mon sac dans mon coffre et m'approche de la porte bleue pâle. Une bouffée de stress me prends, qui me dit qu'il voudra encore de moi dans sa vie ? Est-ce qu'il voudra me revoir ? Après tout ce temps ? Je pose mon sac au sol et m'apprête à toquer. 
La porte s'ouvre et laisse apparaitre Antoine.
- Katherine ?! 
Je contemple les traits de son visage, en vrai, et pas à travers un écran. Ses yeux bleus glacés, mis en valeur par le teint chaud de sa peau et ses cheveux en batailles aux reflets miel au soleil. Ses tatouages qui décorent son bras droit, jusqu'à ses doigts. Il n'a pas changé, toujours aussi magnifique.
Je me jette dans ses bras. Son odeur... Son odeur qui m'avait tant manqué pendant autant de temps. Les rares fois où on pouvait s'appeler, là il n'y a plus d'écran qui nous sépare, je peux le toucher, respirer son odeur. Mes doigts redécouvre chaque parcelle de son corps, chaque centimètre carré de sa peau...
- Tu m'as tant manqué Antoine, soufflais-je.
- Toi aussi, me répondit-il.
Je me dégage et m'éloigne un instant pour le regarder, le contempler, l'admirer. Puis je m'élance vers lui et l'embrasse. Et il y répond, amplifie ce moment. Ce contact créer mille petites bulles de chaleur qui se répandent dans tout mon corps.
- Tu es enfin revenue... Viens, entre !
D'une main il m'entraine à l'intérieur tandis qu'avec l'autre il récupère mon sac. A peine la porte passée, je m'arrête et m'appuis contre le mur pour contenir le vertige qui me prend suite à l'émotion qui me prend en revoyant ce foyer familier, cher à mes yeux. Des photos sont apparues sur les murs, des dessins aussi... sinon c'est ce même foyer chaleureux que j'avais laissé derrière moi deux ans auparavant.
- Je dois récupérer Arman dans une vingtaine de minutes, m'annonça-t-il.
- Ça nous laisse une vingtaine de minutes rien que pour nous, répondis-je doucement.

Je réajuste mon uniforme, replace une mèche qui s'était échappé de mon chignon derrière mon oreille et regarde Antoine tenter d'ordonner ses cheveux lui aussi dans le miroir de l'entrée. Il attrape ses clefs de voiture et on prit le chemin de l'école. Je pose ma main sur le levier de vitesse, et on passe les vitesses ensemble.
- Il a d'excellents résultats, il a cœur à réussir ! me dit-il apparemment sensible au léger stress qui m'envahissait  malgré la forte excitation à l'idée de retrouver Arman après tant de temps.
Je n'eu pour réponse que de lui offrir un sourire.

On arrive devant le portail rouge flamboyant de l'école. Ça va être l'heure de la sortie. Un maître apparait avec sa classe. Il ouvre le portail et surveille les enfants qui retrouvent leur parents. Puis une maîtresse le rejoint avec sa classe respective. J'aperçois Arman parmi les élèves. Dès qu'il me voit il courut vers moi et je cours à sa rencontre. Je me jette à genoux et le prends dans mes bras en pleurant. Je le serre fort contre moi, il m'a tellement manqué !
- Arman ! Mon cœur, murmurais-je en persan entre deux sanglots. Tu m'as tant manqué ! 
Lui aussi pleure. 
- Je suis si content de te revoir Momma, répondit-il.
On reste un instant comme ça, dans les bras l'un de l'autre. Puis je me redresse et fais un tour sur moi même avec Arman dans mes bras. Et main dans la main, essuyant nos larmes de joie, on retrouve Antoine qui était resté en retrait de ces retrouvailles. J'attrape la main d'Antoine. 

La maîtresse s'approche rapidement de nous.
- Bonjour Monsieur Griezmann, dit-elle poliment. 
- Bonjour, je vous présente Katherine Lloris, ma compagne, et mère adoptive aussi d'Arman. 
- Bien, d'accord. 
Puis s'adressant à moi :
- Nous surveillons toujours avec qui les enfants partent, et comme nous avons pas été présenté à la réunion de rentrée, je voulais juste m'assurer que tout aille bien.
- Je comprends totalement. Avec mon travail, je suis souvent en déplacement, mais quand je suis présente, je ne manquerai pas de venir chercher Arman !
Elle nous salua et reparti surveiller les élèves.

On monte tous les trois en voiture.
- Tu veux toujours aller au stade Arman ? demanda Antoine.
Il sembla hésiter et me regarda par l'intermédiaire du reflet dans le rétro.
- Si vous allez jouer au foot, je serai ravie d'être de la partie !
- Oui ! répondit alors Arman.