159 ~ Des serviettes bio !

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Antoine est assez stressé par le match de Vendredi : le match retour contre Manchester City.
- On a perdu le match aller. Ils ont de l'avance.
- Et ça ne veut pas dire que vous ne pouvez pas retourner la situation pour autant. 
- Certes. Mais on est pas sur une bonne lancée là, se désole Antoine.
- Tu sais, je comprends que tu sois stressé. Mais mon chéri, tu te mets beaucoup trop de pression pour ce match. On est que Lundi. Il y a encore du temps pour peaufiner votre tactique. Simeone ne fait pas n'importe quoi non plus. Et vous êtes une équipe. Tout ne repose pas que sur toi. Il faut que tu te détendes et que tu respires mon cœur. 
- Et que tu te reposes, la fatigue augmente le risque de blessure de trente pourcent ! s'exclame sa mère. 
Cette dernière nous rejoint à la cuisine.
- Et comme Kath l'a dit, il faut que tu te détendes. Le stress à petite dose c'est bien, ça t'aide à faire mieux, mais trop de stress c'est délétère. Ça affaiblit ton corps tout entier. Et ton mental.
- T'inquiète même pas que je te laisserai pas avoir le mental d'une chips ! j'ajoute.

Exempté de l'entraînement de l'après-midi pour une séance de kinésithérapie pour s'assurer que son ischio suive le rythme correctement, il est donc rentré plus tôt à la maison. Simeone l'a envoyé se reposer après sa séance.

- Tu veux venir avec moi chercher Arman à l'école ? demande Alain.
- Il doit se reposer ! proteste Isabelle.
- Isa... Tu vois bien qu'il tourne en rond là. Antoine est bloqué sur le match dans sa tête. Il faut l'en sortir.
A contrecœur elle admet et les laisse partir chercher notre fils. Et pendant leur absence, tout en rangeant un peu le salon, on discute de comment on pourrait aider Antoine.

Quand ils reviennent avec Arman, je m'assois au comptoir de la cuisine avec le plus jeune pour discuter de la journée.
- Alors ? C'était comment aujourd'hui ?
- En sport on a fait du pentabond ! Euh... C'est comment le pentabond en français Antoine ?
- La même chose mais avec l'accent français, rit-il. Pen-ta-bond. 
- Merci ! Donc on a fait du pentabond aujourd'hui. Et en sciences nat' on a vu la reproduction. Du coup je voulais te demander est-ce que je peux te prendre une serviette périodique s'il-te-plaît ?

Je suis bien étonnée par sa demande. Surtout que...
- Je n'en ai pas. C'est pas le genre de produit que j'utilise. J'ai... 
J'ai une légère hésitation. Puis après tout je me lance, car ce n'est pas un sujet qui doit être tabou et il vaut mieux ouvrir la discussion et qu'il se sente à l'aise pour demander et pourvoir l'éduquer et le renseigner qu'autre chose.
- J'utilise une cup. Une petite coupe, en silicone médical. Comme ça je l'ai toujours avec moi et je n'ai pas besoin d'autre chose, ou d'avoir une réserve. C'est assez pratique avec l'armée. 
- Woah ! C'est super écolo en plus !
- Oui, je ris. Oui. Mais pourquoi tu veux une serviette ? Explique-moi. 
- Pour en avoir avec moi dans mon sac d'école. La maîtresse à dit que certaines filles peuvent avoir leur premières règles assez tôt, donc à notre âge. Je voudrais pouvoir aider une fille si elle a besoin.
Je souris. 

Intrigués par la tournure de notre conversation, Antoine et ses parents nous ont rejoint. Un immense sourire étire mes joues et je ne peux le défaire. Je suis fière de mon fils et de sa démarche.
- Je n'en ai pas, mais si tu veux on peut aller en acheter.
- Comme ça on aura aussi une petite réserve à la maison si une invité a besoin aussi !
- Excellente idée ça Arman. Je suis vraiment fière de toi mon Soleil. C'est une superbe initiative ! Vraiment ! Aller ! En route pour le magasin, on va aller chercher des serviettes bio !

Amusés, Isabelle et Antoine se proposent de se joindre à nous pour cette expédition, et Alain finit par nous y rejoindre. 
Je conduis jusqu'à notre commerce habituel. Puis main dans la main avec Arman je l'amène au rayon concerné. Isabelle est partie chercher deux trois trucs pour sa préparation du diner, Alain est parti avec elle. J'explique à Arman les différences entre les paquets pour qu'il puisse savoir.
- Alors, tu prends lesquelles ?
- Celles-ci ? C'est bien moyen-fort non ? Si c'est une grosse journée ?
- Oui, ça me parait une bonne idée pour dépanner. Comme ça peu importe si c'est le début ou la pire journée, ça ira à tout le monde. 
Mon sourire ne m'a pas quitté. Et Antoine a le même que moi. 
- Je crois que tu ne te rends pas encore compte à quel point c'est important ce que tu fais, et l'idée, qui ne nous était pas venue, d'avoir quelques serviettes à la maison au cas où, lui dit Antoine. La société nous pousse à ne pas en parler, elle pousse les filles à avoir honte de leurs règles, alors que c'est quelque chose de naturel et qu'elles ne peuvent pas contrôler. Et cette idée que tu as eu... C'est vraiment une excellente idée. Je suis très fière de toi. Je suis presque jaloux de ne pas y avoir pensé, ajoute-il en riant. Mais je suis vraiment très fière de toi.
Arman affiche maintenant un immense sourire lui aussi. Je souris tellement depuis tellement longtemps que je commence à en avoir des crampes !


AAAAAAAAAAAAH ! J'aime trop ce chapitre !
J'ai pratiquement des crampes aux zygomatiques aussi mdr !
Bref, j'espère que même si il était court il t'a plu :) et on se retrouve comme d'habitude Lundi prochain ! J'espère que ta rentrée s'est bien passée, je t'envoie tout mon courage pour la reprise ! 
A très vite !
L. 🤍

Une formation ~ Antoine GriezmannOù les histoires vivent. Découvrez maintenant