2 ~ Un temps de réadaptation

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PDV d'Antoine

Je suis réveillé par Kath qui s'agite. Je regarde l'heure sur le réveil posé à côté de moi. Presque 6 heures. Je me tourne vers elle. J'attrape sa main et me rapproche d'elle malgré qu'elle remue beaucoup et que je pourrais me prendre un coup.
- Kath, Katherine, tout va bien, je suis là. Juste à côté. Il n'y a pas de danger, tout va bien... 
Elle semble se calmer. Je me rallonge à côté d'elle et surveille qu'elle finisse doucement sa nuit. 

7h20 mon réveil sonne une première fois. Katherine dort toujours paisiblement. Je me décale pour m'étirer et me réveiller tranquillement encore dans la chaleur du lit.
7h30, second réveil. Je me lève et laisse Kath dans la chambre. Je passe dans la chambre d'Arman et le réveille doucement.
- Coucou ! Prêt pour une nouvelle journée mon grand ?
J'ouvre ses volets et un grand soleil illumine la chambre du jeune garçon. Je descends ensuite préparer nos petits déjeunés. Dans la cuisine Kath est déjà affairée à préparer du café et mon maté.
- Bonjour ! me salut-elle. 
- Tu as bien dormis ?
- Ça va... je crois que j'ai connu des rêves plus tranquilles mais ça va. Et toi ?
- Tu étais assez agité ce matin, c'est pour ça.
- Je sais même plus de quoi j'ai rêvé... Enfin, aujourd'hui est là, profitons ensemble de cette belle journée !
Elle me tend mon maté et prend sa tasse de café.
- Tu bois du café ?
- C'est rare, très rare, pour me réveiller, sinon dans une demi-heure je suis hors service.
- Si ton corps à besoin de récupérer, tu devrais te reposer, Kath.
- Et laisser du temps que je peux passer avec vous s'évaporer... Non, je me reposerai quand je serai morte, rit-elle.

Arman finit par apparaître et me fit un câlin avant de partir se blottir dans les bras de Kath.
- Comment ça va mon chaton ?
- Qu'est-ce qu'il se serait passé si je t'avais pas rencontré ? lui demande-t-il. 
Elle s'assit sur une chaise et le fit assoir sur ses genoux.
- Arman, tu es un garçon intelligent ! Et la vraie signification du mot 'intelligence' c'est savoir s'adapter à des situations inconnues en mobilisant ses ressources personnelles. C'est pas forcément avoir de bonnes notes à l'école parce que tu as compris la logique des mathématiques ou que tu as bien appris ta leçon. Et tu es très intelligent, je le sais. Et je sais aussi que tu es très débrouillard. Je ne doute absolument pas une seule seconde que tu aurais trouvé une solution.
Il se réfugie dans son cou, caché par les cheveux de Kath, pour cacher la vive émotion qui le prend. 

Kath accompagne Arman à l'école et je prends la direction du stade où je vais m'entraîner. J'ai quelques coups de téléphones à passer. Je commence avec mon entraîneur à Barcelone. Ensuite, j'appelle Maud.
- Hey p'tite tête, comment vas-tu ?
- Super, Kath est enfin revenue !
- Oh ! Trop bien ! Et tu veux...
- Oui s'il-te-plait... Ce sera plus pratique si c'est toi.
- Génial ! Tu sais comment j'aime organiser ça !
- Tu es la personne parfaite pour ça ! Merci Maud !
- T'inquiètes chaussette, je gère la fougère !
- Oh, elle arrive... Mais ? Bon, je dois te laisser, merci de ton aide !
- Bye !

- Kath ? Qu'est-ce que tu fais là ?
- Oh pardon, je ne savais que la célébrité Antoine Griezmann était dans ce stade, pardon, je m'en vais. Haha ! Je viens t'embêter !
- C'est pas très marrant ce que je fais en entraînement, tu sais...
- Eh bien au moins tu ne t'ennuieras pas seul ! Et puis je te rappelle que j'ai participé à l'élaboration de tes entraînements à un moment aussi.
- Bon, bah let's go !
On se mit alors à courir doucement pour s'échauffer. Le Barça m'a prêté un peu de son matériel pour que je puisse m'entraîner. Après avoir couru, je place des plots, des petites haies, et d'autres pour créer un petit parcours. 
- Là, il faut slalomer, ici montée de genoux, puis talons-fesses... Là tu avances le plus vite possible en faisant de tout petit pas, là on va refaire des pas chassés... 
- Je te suis ! me lança-t-elle.
Je commence le parcours et elle m'emboîte le pas. On refait plusieurs fois le petit parcours avant que je lui propose de faire quelques fractionnés.
- Une minute, une minute. Puis, petit jeu que j'aime bien, 1'30/30, puis 1'45/15. On répète ça cinq fois, okay ?
- Parfait !
On court donc rapidement une minute, puis on trottine une minute. Déjà le cardio est là. Ensuite, on court rapidement une minute et trente seconde, et on trottine pendant trente secondes, etc... 
- Humm, tu tiens pas mal, la complimentais-je.
- A qui crois tu avoir à faire ?
- A toi justement !
- Je me suis sacrément entraînée depuis !
- On fait la course ?
Je la mets au défi, je sais qu'elle ne dira pas non.
- Prêt ? demande-t-elle, une lueur de défi dans son regard.
A son top, on parti comme des flèches. Elle est partie vite ! Je la rattrape et la dépasse légèrement mais elle remonte. J'accélère encore.
- Alors, on a du mal à tenir la cadence ? me nargue-t-elle.
- C'est bien ce qu'on va voir mademoiselle !
Je redouble d'efforts pour la dépasser et largement la devancer. Mais elle remonte encore, elle met un peu de temps mais elle gagne mon côté. Elle me fait un clin d'œil et me dépasse.
- Quoi ?! Qu'avez-vous fait de ma Katherine ?! Pourquoi c'est elle qui me double maintenant ?
- Parce que je suis moi et j'ai pas d'autre argument haha !

Après, elle m'aida pour mes exercices. A la fin, je m'entraîne à tirer dans les cages depuis différents angles et différentes distances avec Kath au goal.
- Vous êtes doués les Lloris au goal !
- On a ça dans le sang ! Puis je jouais tous les postes selon ce dont on avait besoin, mais goal c'est pas mal ouais! Comme ça je t'empêche de marquer !
- Et... BUUUUT ! Tu disais quoi ?
- Que je te laissais marquer celui-ci pour ton égo, ta dignité de Griezmann !
- Mouais, c'est ça !

Après avoir pique-niqué sur place avec des petits trucs à manger que Kath avait apporté, on se remit au travail. Et en passant près des vestiaires, on entendit un bruit ressemblant vaguement à une porte qui claque. Kath s'arrête net. Sans une hésitation elle passe devant moi sans faire aucun bruit et s'avance vers les vestiaires. 
- Kath ? l'appelais-je doucement.
D'un geste elle me signifia de me taire. Je la suis en tentant de faire donc le moins de bruit possible. Ses traits me semblent soudainement tirés de fatigue et tendus. Elle avance dans les vestiaires toujours sans faire aucun bruit, elle m'impressionne. Elle passe le couloir en vérifiant chaque porte, l'air véritablement inquiète. Au fond du couloir elle tourne à l'angle et le temps que je tourne, elle a déjà disparue. Le couloir fait à peine 5m et se finit par un local d'entretien. Je me retourne, mais il n'y a personne.
- Kath ? me hasardais-je.

La porte du local d'entretien est entrouverte. Je m'en approche précautionneusement. J'ouvre doucement la porte, tremblant. Il n'y a personne. Mon cœur cogne au rythme du stress montant. En sortant du local, je remarque une autre porte que je n'avais pas remarqué dans l'autre sens à cause d'un placard. Je pousse la porte, elle donne sur un salle de taille moyenne, assez poussiéreuse, comme si elle n'était plus utilisée de nos jours. Kath est là !

- Katherine !
Elle est avec un homme. Un seau est renversé à leur pieds, et Kath tient l'homme par les deux mains.
- Disculpe, lo siento mucho, s'excuse-t-elle auprès de l'homme d'un certain âge. [excusez-moi, je suis vraiment désolée]
Puis, elle semble m'apercevoir. 
- Antoine, es solo el agente de mantenimiento del estadio... [Antoine, c'est seulement l'agent d'entretien du stade]
Elle le lâcha d'une main.
- Va a ir bien ? todavía lo siento mucho... [ça va aller ? Encore vraiment désolée...]
Il reprit son équilibre puis s'excusa pour aller faire son travail.

Kath recula de quelques pas jusqu'à un mur et s'effondra au sol. D'un coup, la soldat forte, sans aucune peur, qui ne recule devant aucun danger pour ses convictions laissa place à une Katherine recroquevillée au sol, tremblante et en larmes, prise de hoquets...

- Hey, Katherine, tout va bien, je suis là. Tout va bien.
Je m'accroupi en face d'elle.
- Non... j'aurais pu... le... le blesser ! réussit-elle à dire.
- C'est pas grave, tu t'es reprise à temps Kath ! C'est le principal.
- Suis-je devenue... un... danger pour les autres ?
Je redresse son visage plein de larmes.
- Regardes moi Katherine. Tu as vécu pendant deux ans sur tes gardes en permanences, sans jamais aucun répit car ça pourrait t'être fatal sur le terrain. C'est normal qu'après deux ans à vivre comme ça tu aies des reflexes. C'est ce que te demande ton métier pour rester en vie. Regardes moi Katherine : tu n'es pas un danger pour les autres. Tu es l'humain la plus forte et solide que je connaisse, rien ne t'ébranles tu restes fidèle à toi-même. Tu donnes corps et âme pour la protection de ceux que tu aimes et pour ces enfants en Afghanistan. Tu veilles, t'es un ange-gardien pour eux. Arman m'a raconté certaines choses te concernant en Afghanistan. Katherine...

Je m'assois dans la poussière à côté d'elle. Je la prends dans mes bras, et elle, se blottit contre moi, toujours en proie aux spasmes. On reste comme ça pendant de longues minutes. Je finis même par lui fredonner une berceuse que me chantait ma mère au téléphone quand ça n'allait pas et que je ne pouvais pas la voir quand j'étais en Espagne.
Une fois qu'elle fut calmée et remise sur pieds, on reprit l'entraînement avec un peu moins d'enthousiasme. Je la vois faire des efforts pour donner le change, mais ça transparaît. 

En fin d'après-midi, on parti récupérer Arman. Et lorsqu'on rentra, après avoir prit une douche, elle s'allonge sur le canapé et ne mit pas longtemps à s'endormir.

Je la réveille pour manger et après le repas, elle accompagne Arman se laver les dents et se coucher. Je sais qu'elle aime bien l'accompagner le soir pour qu'ils chantent ensemble une berceuse afghane. 

Ne la voyant pas redescendre, je me doute qu'elle s'est sûrement couchée après la journée qu'elle a passé. Je finis de ranger rapidement et monte à mon tour. Mais Kath n'est pas dans la chambre. Je passe donc voir Arman et la trouve là, à dormir avec Arman. Elle a l'air sereine. Je la laisse donc aux bras de Morphée et part moi aussi rejoindre le monde des rêves.


Hey mon p'tit pote de wattpad !
Je m'excuse de pas avoir posté plus tôt dans la journée, je suis repartie pour les concours et je suis actuellement à demi-morte... Bref ! J'espère que le chapitre t'as plu et que tu as eu un bon week-end prolongé ❤

Lucy

Une formation ~ Antoine GriezmannOù les histoires vivent. Découvrez maintenant