68 ~ Les points sur les i

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Les gars ont la matinée de libre. Chacun se lève à l'heure qu'il veut et vaque à ses occupations.

Réveillée tôt, je m'habille et pars courir en compagnie de Graffitis. La ville ne fait que s'éveiller.
Lorsque je rentre, je tombe sur Didier.
- Bonjour Katherine, toujours aussi matinale, sourit-il.
- Bonjour, oui la course lorsque la ville est encore calme c'est assez agréable comme environnement.
Comme pour approuver, Graff aboya.

- Oh, Didier ?
- Oui ?
- Je peux emprunter un ballon ?
- Bien-sûr ! Mais, tu vas jouer toute seule ?
- Graffitis me ramène la balle, souris-je.
- Je vais venir avec toi. Laisse moi juste un instant pour me changer.
- Merci.

Il partit troquer sa chemise et son pantalon droit pour un short et un tee-shirt. Il redescendit moins de deux minutes plus tard. On marcha ensemble, avec Graffitis, jusqu'au terrain.
- Tu veux faire quoi ?
- Des arrêts. Il faut que je me défoule.
- Okay, tu as une paire de gants ?
- Oui, j'ai récupéré une ancienne d'Hugo. Elle est un peu grande, mais ça ira.
- Super !

Je me place dans les cages et Didier me demande si je suis prête avant de commencer à tirer.
J'en arrête certaines, d'autres non. Il me donne des conseils pour m'améliorer que je m'efforce d'appliquer, avec un résultat plus ou moins convaincant.

- Merci Didier, je pense que je vais m'arrêter là, dis-je au bout d'une heure.
- C'était vraiment pas mal.
- Merci.

Je remonte à ma chambre et me douche. A la sorti, mon téléphone m'indique un appel manqué. Jo. J'enroule ma serviette puis la rappelle.

- Hellooo ! Comment va mon marin ?
- Au top maintenant que j'entends ta voix ! Et toi ?
- Tranquillement, je me remets petit à petit...
- Tu tiens le coup ?
- Pour l'instant oui. Mais je suis restée loin du terrain. Je sais pas comment je réagirai quand on me demandera de repartir.
- Ils ne te renverront pas sur le terrain sans un examen complet pour savoir si tu en es capable.
- J'ai pas envie d'être assignée à résidence pour incapacités... Le terrain c'est le seul endroit où je me sens utile. A ma place.
- Je sais...
- Qu'est-ce que je ferai de ma vie ? Je peux pas rester les bras croisés à attendre que la vie coule...
- Tu trouveras au moment où ça se présentera, si ça se présente. Pour l'instant ce n'est pas le cas.
- Et si j'ai fais tout ça pour rien ?
- Qu'est-ce que tu veux dire ?
- Si cette formation je l'ai faite pour rien. Qu'après ma première mission je suis déjà inapte à repartir... A quoi ça aura servit ?
- Kath...
Je reste silencieuse.
- Tout ce que tu as déjà fait. Personne n'aurais pu le faire mieux que toi. Et si jamais tu ne peux pas retourner sur le terrain, tu seras partie avec une victoire de ton équipe ! J'ai suivis l'histoire, ils ont réussi à trouver la fuite des armes. C'est une sacrée victoire ! Grâce à toi. Tu leur as donné du temps, assez de temps pour qu'ils puissent le sortir.
Je sais que sur ce point elle a raison.
- Et... Si tu n'es pas apte à revenir sur le terrain dans trois mois, ça ne veut pas dire que tu ne seras plus jamais apte à y retourner. Avec du travail, du courage, de la volonté. Tu es bien entourée pour rebondir et retomber sur tes pattes, le petit chat. N'est-ce pas Kat ?
- Après un certain temps sans exercer, je ne sais pas si je serai capable de revenir sur le terrain...
- Tu sais pourquoi tu en es capable ? Parce que tu es un soldat déterminée. Que ça coule dans tes veines.
- Comment va Angus, parles-moi de lui... dis-je pour détourner la conversation, à court d'arguments.

Je l'entends sourire alors qu'elle me parle de son fils. Elle et Connor ont tous les deux demandé un aménagement de leur emploi du temps pour passer un maximum de temps avec leur fils. Moins de départs. Mais elle n'abandonne pas le terrain pour autant.

Didier profita du déjeuner pour s'exprimer.
- J'aimerai cette après-midi, voir chacun d'entre vous à mon bureau. En entretien privé. Pour un débriefing personnel du match d'hier, nous en avons fait un général et commun hier soir mais j'aimerai en faire un personnalisé. Et remettre les points sur les i aussi. Katherine, je souhaite aussi t'y voir.
- Bien entendu.
Evidemment.
Suite à cette annonce, mon frère me lance un regard inquiet. Je lui réponds d'un simple hochement de tête accompagné d'un pouce en l'air.

- Je suis désolée, je n'aurai pas du m'emporter dans le bus hier soir. J'aurai du savoir me retenir.
- Effectivement. Et il me semble que tu t'es déjà excusé pour ça. Mais je pense qu'il serait bon que ça ne se reproduise pas.
- Je suis du même avis.
- Et, j'inclus aussi dedans, quand tu t'es interposée. Je reconnais que tes paroles étaient très justes. Malheureusement, tout ceci peut involontairement éclabousser Antoine ou Hugo. Alors que ce n'est pas ton but.
- Non, absolument pas.
- Tu bénéficies d'un statut particulier. C'est une place délicate, comme tu as pu remarquer avec les journalistes ou avec la remarque de Karim hier soir.
- Si il faut que je parte, je m'en vais. On en a déjà parlé.
- Laisse moi continuer tête de mule. Je ne veux pas que tu ne puisses plus bénéficier de ce statut particulier, dont tu as besoin pour le moment, tout ça parce que tu as voulu régler une dispute. C'est aussi mon rôle, en temps de sélectionneur, de gérer ce genre de choses. Ton aide venait d'une bonne intention, mais elle pourrait mal se répercuter, et je ne veux pas que ça arrive.
- C'est compris.
- Je t'en remercie.

Bonsoir bonsoir cher ami de Wattpad !
Comment tu vas en ce moment ?
Est ce que le chapitre t'a plu ? (j'ai hâte de lire ton petit retour dessus 😍)
Bon je vais aller me coucher, bonne nuit 🤍
L.

Une formation ~ Antoine GriezmannOù les histoires vivent. Découvrez maintenant