- Kath ?
Je suis recroquevillée sur mon lit. En boule.
- Katherine... dit alors Kate en s'approchant.
Elle s'assit au bord du lit, à côté de moi, et pausa sa main sur moi.
- Mon chat. Qu'est-ce qui ne va pas ?
Je renifle. Je ne saurais même pas répondre à cette question. Mon esprit est trop encombré.
- Mario Kart ?Grande tradition Llorissienne, quand avec Hugo on se croisait, souvent la nuit, parce qu'on allait pas bien, quand je vivais chez lui, on se faisait des parties de Mario Kart en parlant. De tout, de rien, ce qu'on avait sur le cœur, ce qui n'allait pas... Je garde de précieux souvenirs de ces moments.
Kate allume son ordi perso et l'installe devant nous avant de connecter nos deux manettes. Ma peluche lion calée entre mes jambes en tailleur, Kate a le contrôle du jeu et le lance.
Personnage de prédilection : Yoshi.- Qu'est-ce qui ne va pas ? C'est le départ de demain qui te stresse ?
- Je crois. Ça fait si longtemps j'ai l'impression... Et avec tout ce qu'il s'est passé entre temps.. Est-ce que je suis toujours capable de faire ça ?
- Tu l'as bien vu lors des exercices, lors des simulations... C'est en toi. Tu sais toujours diriger une équipe, tu sais toujours t'occuper de bombes, tu sais toujours te battre. Je me trompe ?
Je mis un temps avant de répondre à la négative.
- Alors, demain, ça va très bien se passer. Tu en es capable. Tu l'as toujours été. Et je surveille tes arrières, personne ne touchera à un seul de tes cheveux. Et certainement pas ce Renson.
Puis elle marqua une pause avant de reprendre.
- Je peux te dire quelque chose ?
- Oui, bien sûr, répondis-je presque timidement.
- Tu as toujours été un modèle pour moi. Sur plein de points. Tu venais d'une famille assez aisée, pourtant tu n'abandonnes pas face à la difficulté, et tu te bas comme personne pour ceux qui n'ont pas cette chance. Tu as une capacité de résilience infinie, tu ne baisses jamais les bras. Tu es la première à te porter volontaire dès qu'il y a un risque pour pas que quelqu'un d'autre y soit exposé. Malgré toutes les horreurs auxquelles tu es exposée, tu restes humaine avant tout, tu veilles sans relâche sur les autres pour t'assurer que tout ira au mieux pour eux. Tu es courageuse, intelligente, bienveillante... Et je pourrais t'en citer mille autres. Dès que j'ai envie d'abandonner, dès que ça devient trop dur, je te regarde et tu es là, toujours debout, un sourire chaleureux aux lèvres, parfois un genou à terre, à prendre soin d'un enfant, ou à remonter le moral d'un autre soldat. Tu es une source sans fin d'inspiration.Je ne sais que dire après ça.
- Je ne suis plus la moitié de ça...
- Bien sûr que si ! D'autant plus après ce trauma. Crois-moi. Tous ces traits se sont exacerbés.
- Tu n'as pas idée à quel point tu es importante pour moi. Que sans toi, il n'y aurait rien du tout.
- Oh arrête ! Je ne suis que figurante auprès de ton histoire, celle qui essaie d'apprendre au tout dernier rang.
- Tu es tellement plus importante que ça Kathleen Lucy Vidal Waters. Tellement plus.Après cette conversation on reprit notre partie qu'on avait mise en pause. Puis, tardivement dans la nuit, on finit par enfin aller se coucher.
- Ça va aller ? demanda-t-il.
- Oui, promis. Kate est avec moi, elle m'a promis que je ne me débarrasserais pas comme ça d'elle, souris-je en revoyant la scène dans le bureau de notre supérieur quelques semaines auparavant.
- Tu me promets que tu reviens ?
- Je te le promets.
- Tu as une date de retour ou pas encore ?
- Pas exactement. Vers mi-Novembre par-là.
- Okay. Je t'aime Kath.
- Je t'aime aussi Antoine. Je peux avoir Arman ?
- Je te le passe.
- Arman ?
- I love you to the sun and back.
- I love you to the moon and back.
- Pas de nouveau trauma d'accord ?
- Kate va veiller sur moi, ça devrait aller.
- Je ne veux plus te voir dans cet état. C'est trop douloureux. Promets le moi.
- Je te le promets Arman.
Les larmes aux yeux de ce dernier échange, je raccroche et j'attrape mon sac.- Prête ?
- Prête si tu es prête ! me répondit Kate.
- Allons-y. On voyage comment ?
- Je viens de voir ça avec SCOTT et le directeur général de l'opération. On embarque à Charles de Gaulles, on atterrira à quelques dizaines de kilomètres de là où on va. On finira en voiture.
- Avion avec des civils ?
- Yep.
- Super.. Bon, allons-y.Avant de partir, Kate et moi vérifions notre effectif.
- Vous êtes prêts ?
Et on se rendit à l'aéroport.Les 16h de vol se passèrent tranquillement. Lorsqu'on atterrit, on se regroupa pour être sûr d'avoir tout le monde avant de se diriger vers le parking ou deux voiture nous attendaient. Comme nous étions les deux commandants, on prit chacune le volant d'une voiture.
- No worries, je te colle au cul, me lança Kate.Je regarde sur une carte.
- On a deux heures de route pour rejoindre notre camp de base. On se bouge si on veut arriver avant la tombée de la nuit.
On y arrivera pas avant la tombée de la nuit. C'est complètement idiot ce que j'ai dit. Ils se répartirent sur les deux voitures. Et on démarra, Kate juste derrière moi.Et deux heures plus tard, nous voilà à Berjinak.
On descend des véhicules, chacun son sac à dos de matériel et son sac avec quelques uniformes. Nous avions aussi deux coffres pour les six combinaisons de déminage plus volumineuses.Je pris une poignée et aidée par un autre soldat on prit un coffre. Kate attrapa le second et la jeune bleue, sa binôme, s'empressa de venir l'aider à transporter le second coffre.
Le campement est assez sobre. Un peu moins d'une centaine de mètres en longueur, deux dortoirs d'une douzaine de couchettes superposées, une cuisine équipée et une assez grande pièce principale, avec non loin les douches et les toilettes. Proche de l'entrée se trouve un sas, qui doit sûrement servir pour entreposer le matériel nécessaire aux sorties. C'est là qu'on laissa les deux coffres.
- Oh super ! Vous êtes enfin arrivés ! lança une voix.
Je me retourne, une blonde, son galon indiquant le grade d'aspirant.
- Ça a été ?
- Oui, merci... BALLAC, répondis-je en lisant son nom sur son uniforme.
- Venez, je vais vous expliquer deux p'tits trucs qui vous seront utiles puis je vais vous laisser.
- Mais, euh.. vous êtes toute seule Aspirant BALLAC ? demanda Kate soudainement.
- Non, mes deux collègues sont parti chercher un peu de ravitaillement pour vous. Comme ça vous vous installez tranquillement. Ils ne devraient plus tarder.Elle nous expliqua que la gazinière de la cuisine avait quelques difficultés à fonctionner, elle nous donna son astuce pour qu'elle marche un peu mieux :
- Et après faut prier en espérant très fort qu'elle fonctionne. Ça l'aide un peu à démarrer en général, mais pas toujours.
Puis elle nous expliqua qu'il y avait une télévision, mais que l'antenne avait été endommagée. Et qu'ils n'ont pas pu la réparer et nous souhaita bon courage si on voulait essayer.Ses deux collègues finirent par revenir et se préparèrent pour rentrer chez eux.
- Rentrez bien ! leur souhaita Kate en leur ouvrant la porte.
- Et merci pour les provisions ! ajoutais-je.On commença alors à s'installer.
- On fonctionnera en rotation, il y aura un binôme de déminage et son binôme associé de protection qui sera en permanence sur le terrain, une autre équipe prête à intervenir si besoin, et la dernière en repos. Lorsque la première rentre, celle qui était prête à partir y va, et la dernière passe en renfort, etc. Compris ?
- Installer vous, on va définir les équipes de roulement après avoir mangé un peu.Kate et JANET, notre binôme, et nous, RENSON et moi, sommes la première équipe qui va partir.
Ce n'est plus le moment de douter.
Hello helloo !
J'espère que tout va bien pour toi, que la chaleur et le soleil te font plaisir (perso je préfère la pluie et l'orage) et que ce chapitre t'a plu ! Et on se retrouve Lundi pour la suite !
A bientôt 🤍
L.
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Une formation ~ Antoine Griezmann
FanfictionUne formation peut-elle vous changer profondément ? 2 ans après Katherine a fini sa formation SEAL et revient en Espagne pour vivre avec Antoine, Arman et... Des départs fréquents, des imprévus, des blessures, des voyages, leur vie de famille survi...