39 ~ Jour 10

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Ils ont déjà tenté plusieurs choses, mais je n'ai pas parlé. C'est encore supportable. Je ne veux surtout pas risquer de mettre en péril la mission et l'escadre, sans même parler de Kate. 
Et puis je trouverai bien un moyen de sortir.

- Eh toi la française ! Viens on va s'occuper de toi !
L'un deux ouvrit la petite cellule rudimentaire où je séjourne et me tira par les bras en dehors. 

La salle dans laquelle on arriva était assez bien éclairée.  Ce n'est que la seconde fois pour le moment que j'y vais. Il y a une petite grille au sol, comme celle des douches dans les piscines... 
Il m'attacha les mains avec une corde au dessus de moi, je touche à peine le sol du bout de mes pieds.

Puis comme je m'y attendais, je lui servi de punching ball. 

Je serre les dents, je ne voudrais pas leur faire le plaisir de crier ou même de pleurer. 

Il enchaine les coups et se défoule quand l'autre arrive. 
- Alors Commandant, êtes vous disposé à nous révéler le lieu et la date de l'extradition ?
Je crache le sang que j'avais dans la bouche et le regarde droit dans les yeux.
- Hum, laisses-moi réfléchir... Non !
- Vous faites bien la maligne pour l'instant, et j'admire votre stoïcisme, mais vous ne tiendrez pas bien longtemps comme ça.
- Alors tant que je tiendrai !
Il regarda son homme de main et lui dit :
- Amuse-toi mais nettoie après.

Puis il sorti. 

J'encaisse ses uppercuts dans l'estomac qui me donne envie de vomir alors que je n'ai pratiquement rien dans le ventre, ses coups de pieds dans les côtes qui me coupent le souffle... Il m'envoie parfois un crochet dans la mâchoire, ce qui me fait saigner du nez en plus de cracher de nouveau du sang, mais il s'assure quand même de ne pas me la casser pour que je puisse répondre encore aux questions. 

Quand il en eu marre de me frapper, il nettoya à grand coup de jet d'eau. J'attendis qu'il ait finis pour de nouveau cracher le sang que j'avais dans la bouche. 
Il regarda le sang au sol puis releva la tête vers moi. Je lui souris. 

Ce qui me valu une douche froide avant mon retour en cellule. 

Il y fait frais, et je tremblote avec l'humidité de mes vêtements qui collent à ma peau. Je me met en boule dans un des angles pour essayer de conserver un maximum de chaleur. 
Il a raison. Pour l'instant je fais la maligne, je résiste bien, mais combien de temps ça va pouvoir durer avant qu'il ne me brise réellement ? Est-ce que je trouverai une faille pour sortir avant que ça n'arrive ? 
Tu sortiras, tu vas trouver une solution ! 
Ouais enfin pour l'instant j'ai un garde personnel juste devant ma petite prison. Juste pour moi !
C'est certainement pas lui qui va t'empêcher de sortir si tu l'as décidé ! Tu as été entraînée pour ça, tu vas y arriver !

J'ai remarqué que ma cellule est à l'écart de celle des autres. Comme si ils voulaient aussi m'isoler des autres humains pour m'isoler de l'espoir... Prise d'une idée, je me lance :
- Bonjour ! Je m'appelle Katherine et vous c'est quoi vos prénoms ? criais-je depuis ma cellule à l'attention des autres.
- Salut moi c'est Samir !
- Moi, Alma !
- Fermez-là ! hurla celui qui était devant ma cellule. Et toi tu la fermes aussi ! 

Je m'avance vers la grille.
- Parce que sur un simple ordre je vais la fermer ?
Il sortit une arme de sa ceinture et la pointa vers moi. J'appuis ma tête contre les barreaux en le regardant. Mon front touche le canon de son arme.
- Bah vas-y tire ! Tire et tu es le prochain ! Moi morte, vous pourrez plus avoir aucune informations, et ce sera de ta faute alors tu seras le suivant !
Je sens sa colère monter, il sait que j'ai raison, ça l'enrage. 
- FERME LA J'AI DIS ! J'hésiterai pas à tirer ! continua-t-il en baissant un peu la voix.
- Tire. Ça sera une hémorragie et le résultat sera le même ! 
Je continue la provocation. Je sais que ça me reviendra en pleine figure, mais là ça me fait trop de bien ! Ça m'aide a tenir mentalement.


Il se contenta de se rassoir à me surveiller. Il ne tient pas longtemps avant de demander une relève. 

- Bon alors commandant, on s'amuse toujours autant ? 
- Comme des fous ! 
- On va voir si vous vous amusez autant avec moi ! Vous allez voir mon jeu est très rigolo.

Retour dans la salle avec la petite grille au sol. Il m'attache de nouveau les mains au dessus et je touche le sol du bout des pieds. Lui attrape un dossier et s'assois sur une chaise en face de moi. 
Ce n'est pas une position des plus inconfortables en vérité. Ça pourrait être bien pire. La corde est bien serrée, elle me brûle un peu les poignets mais c'est gérable. Mais plus je reste dans cette position moins j'ai de sang qui irrigue mes bras en l'air, sans même parler de mes mains au dessus de la corde. Et avec tout ça le peu de nourriture que j'ai avalé depuis le début de mon séjour. 

- Vos états de services sont brillants commandant. Je dois l'avouer. Vous avez été un soldat exemplaire pendant toute votre formation. Puis effectué vos missions avec votre collègue avec brio ! Vous faites tout avec VIDAL n'est-ce pas ? Vous avez même eu des missions classées au-dessus de vos grades. Ensuite vous êtes toutes les deux parties faire une formation BUD/S que vous avez finit contrairement à bien d'autres. Vous voilà promus toutes les deux commandants, mes félicitations ! Et enfin vous voilà embarqué dans plusieurs missions, et c'est là que s'arrête votre chemin. Ici, avec moi. Vous pourrez rester en vie si vous nous donniez ce que je veux.
- Pour quoi ? Pour mettre en péril la mission ? Plutôt mourir ! Pour mettre en danger mes frères d'armes ? Haha, qui préfèrerait ça ?
- Je remarque notamment une certaine absence dans votre dossier... Aucune mention de ce petit que vous avez adopté. 
- Je vois pas en quoi ça devrait être acté dans mon dossier. C'est du domaine personnel, non professionnel.
- Arman, c'est ça hein ? C'est comme ça que ce charmant petit s'appelle. 
- Comment le savez vous ?!
- On communique nous aussi. Et voyez vous, j'ai mes propres réseaux d'informations moi aussi. Comment va-t-il d'ailleurs ? Ah, c'est vrai, vous n'avez accès à aucune information ici, et depuis que vous êtes partie vous n'avez pas pris de nouvelles...

Tu le provoquais hier, maintenant c'est son tour.

- Il a quel âge maintenant ? Il doit avoir une dizaine de printemps, non ?
- Il n'a rien à voir la dedans ! C'est juste vous et moi. Laissez les autres en dehors de ça !
- Ah, petite évolution, maintenant vous êtes plus sérieuse. C'est dommage, j'aimais bien cette lueur espiègle dans vos yeux. 

Mais il ne s'arrêta pas pour autant. J'ai été formée aux pressions psychologiques, quelqu'un qui me crie dessus, ou devant moi, certains bruits... ça va je sais gérer. La préparation physique qu'on a eu chez les SEALs aide aussi à résister à la douleur. Mais celle-ci est bien plus sournoise. Arman n'est pas mentionné dans mes dossiers 'classiques' pour éviter ça. Il n'est mentionné, comme le détail de ma relation avec Antoine, ou Kate, ou Hugo... etc, que dans deux versions papiers, une détenue par WHITE et l'autre par SCOTT. Ce sont les seules copies qui en font mention. 

- Il a été naturalisé non ? Et qu'en est-il de tout les autres enfants orphelins à cause de vous ?
- Je fais tout pour les sortir de ce genre de situations que vous créez, c'est à cause de vous que je dois faire tout ça ! Et c'est votre faute si ils y perdent la vie !
- Ces enfants ne vous appartiennent pas commandant. Ils ont perdu leur famille et ils appartiennent à leur pays. 
- Ce ne sont que des enfants ! Pas des petits guerriers à manipuler ou des petits jouets de propagande !

Il se leva et me regarda avec une petite joie au coin des yeux, puis il adressa un signe de tête à son acolyte avant de tourner les talons. L'autre retira la chaise et se défoula.


Hello ! Comment tu vas ?
Je voudrais dire, je suis très fière de ce chapitre et du suivant, suuuuurtout du suivant ! J'espère qu'il t'a plu ;)
Bonne semaine 
Lucy 🤍

Une formation ~ Antoine GriezmannOù les histoires vivent. Découvrez maintenant