67 ~ Tensions et match nul

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Mercredi 23 Juin 2022Puskás Aréna, Budapest

- Hey, ça va ? T'as l'air contrariée... me demanda Marine alors que je m'affalais sur mon siège.
- Les gars se sont pris la tête dans le bus. C'est de plus en plus tendus entre certains...

Des cris me sortirent de ma musique dans mes oreilles. Je retire mon casque et me retourne pour comprendre ce qu'il se passe. 
Rapidement je comprends qu'une dispute a éclaté entre Antoine et Karim. Immédiatement, je me lève, imitée par Didier et Stéphan. Mais plus proche que ces deux derniers je me retrouve devant les garçons avant eux.
- Oh, oh ! Les gars, on se calme. 
Derrière, je vois Hugo qui s'est redressé. Il est prêt à réagir et intervenir. Varane est aux aguets aussi. 
Mais ni Antoine ni Karim ne semblent m'avoir entendus. J'hausse la voix et m'interpose directement entre les deux. Une main sur le torse de chacun je les repousse légèrement pour les éloigner dans la mesure du possible du couloir du bus.
- Vous allez vous calmer maintenant ! Ce n'est ni l'endroit ni le moment de vous prendre la tête ! Vous allez avoir un match à jouer dans un peu plus de deux heures, vous devriez vous concentrer.
Kylian se rangeant du côté de Karim, apporta son grain de sel. Je lui jette un regard noir qu'il décida d'ignorer. 
- Je vous demande pas d'être amis, juste de vous respecter mutuellement et de faire preuve de maturité pour mettre vos différents de côté pour passer outre et donner le meilleur de vous même sur le terrain, peu importe ce qu'il s'est passé avant ! S'il vous plaît ! C'est ça aussi le foot !
Les gars n'ont pas vraiment l'air de se calmer, et Kylian ne fait qu'ajouter de l'huile sur le feu.

Je conçois que lorsque tu es énervé tu n'as pas envie de te calmer avant d'avoir déversé ta colère. Mais c'est vraiment pas le moment... Encore moins pour en rajouter.

- Ça suffit ! m'énervais-je.
Je repousse Karim sur les sièges derrière lui, en faisant tout de même attention à ce qu'il ne se blesse pas.
- Antoine tu vas t'assoir à l'avant s'il-te-plaît.
- Mais d'où tu me pousses comme ça toi ?! 
- Calme-toi Karim, lança Didier derrière moi. 
- Déjà t'as rien à foutre ici, tu devrais même pas être autorisée à être là !
Je décide d'ignorer sa remarque malgré l'envie grandissante de le recadrer.
- Karim, ça c'est à moi dans décider, riposta Didier. Maintenant tu te calmes s'il-te-plaît. 

- La pauvre pouffe, ça va pas dans sa tête elle a besoin d'être accrochée à son mec minable et à son frère... Vraiment à plaindre. 
Ça part plus vite que mon ombre. Il reçut la gifle en pleine figure. 
- On t'a demandé de te taire ! Et si ça te va pas tu peux très bien quitter ce bus et aller jouer ailleurs. Personne ne t'oblige à être ici, alors si l'équipe ne te convient pas t'es libre de partir !
Je fais volte-face, m'excuse auprès de Didier puis traverse le bus pour m'assoir dans les escaliers à l'avant. Loin.

Je sais que je n'aurais pas du le gifler. Mon self-control en a pris un sacré coup... Il est allé trop loin, pas seulement envers moi, mais envers toute l'équipe et envers Didier aussi. Et en réponse je suis aussi allée trop loin. 

- Kath ? me demanda mon copain en posant une main sur mon épaule.
- Laisse-moi Antoine.

Le reste du trajet avait été terriblement silencieux.

- Ça va aller ?
- J'espère... répondis-je. 
Pour me changer les idées, je me mêle aux jeux des enfants, qui même quand ils se disputent redeviennent amis rapidement et pardonnent. 

- Papa ! crièrent Anna-Rose et Giu en voyant leur père approcher.
- Hugo ? s'étonna sa femme en se retournant. Qu'est-ce que tu fais là ?
Il me jeta un regard. Un regard qui voulait tout dire.
- Je suis passé voir ma femme et mes enfants avant le match ! sourit-il avec une once de tristesse dans son expression.
Et nous savons tous deux que sa femme n'est pas dupe.

Après quelques instants avec les enfants, je le raccompagne. 
- Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
- C'est reparti en clash, dit-il dépassé. Je sais pas où est ma place de capitaine dans tout ça. Je ne m'entends pas particulièrement bien avec Karim non plus, mais je fais en sorte que ça n'impacte pas les matchs. Là il vient de foutre en l'air l'ambiance une seconde fois. Paul a essayé de calmer le jeu, il s'en est aussi pris à lui... Je- je sais pas quoi faire au milieu de tout ça. Et Adrien a tout empiré par-dessus.
Je le pris dans mes bras. 
- Je sais pas vraiment non plus. C'est compliqué, il ne faut pas te mettre à dos un des gars, mais en même temps ne pas intervenir ça n'aide pas non plus. 
- J'ai l'impression que l'équipe se divise en deux et que je suis au milieu ne voulant rejoindre aucun camps.
- Mais parce que t'es au milieu tu prends tout aussi... Je suis désolée Hugo.
- Tu n'y es pour rien...

Il retourna tout seul pour reprendre son échauffement avec Frank. Et je retourne dans les gradins.

A la mi-temps, il y a 1 à 1 sur un but de Ronaldo pour le Portugal et sur un pénalty de Benzema de notre côté. Hugo attrape une bouteille de boisson isotonique et une serviette que lui tend Stéphan, et échange quelques mots avec Frank avant de monter nous rejoindre.
- J'ai pas envie d'être là-bas. L'ambiance dans les vestiaires est terrible...
Et je ne descends pas non plus pour aller voir les gars. 

Je laisse ma place à Hugo qui me parait très fatigué autant moralement que physiquement. Léandro vient s'assoir sur les genoux de son père, insouciant des tracas, et joua avec ses gants. Ce qui fit sourire Hugo.

A la fin de la mi-temps mon frère rejoint l'équipe en bas, posa sa bouteille et sa serviette, checka Frank et rejoint sa cage. 

Fin du match, 2-2. Doublé de Ronaldo, doublé de Karim. 
Je ne sais pas si je ne vais pas rentrer à pieds ce soir. D'ordinaire je descends voir les gars, je les attends... Mais pas ce soir. 
- Jennifer ? Tu veux que je t'aide ? lui proposais-je en la voyant galérer avec toutes ses affaires et ses enfants.
- Je veux bien, merci.
J'attrape Aaron et lui propose de monter sur mes épaules. Puis j'attrape la main d'Evan et un des sacs de Jennifer. Elle, elle porte Aria et Jade l'aide à porter un autre sac. 

On rejoint le parking et je l'aide à installer les enfants à l'arrière de la voiture qu'elle a loué. 
- Merci Kath. 
- Pas de soucis, rentres bien !

Marine me souhaita bon courage pour le retour, ça promet...

J'attendis, directement appuyée contre la porte du bus. Paul fut le premier à sortir du stade, mais s'arrêta non loin pour discuter un peu avec Maria et ses fils.
Puis Hugo ne tarda pas avec Olivier. 
- Ça a été dans les vestiaires ? demandais-je soucieuse.
- Bof...
- Karim s'est vanté d'avoir sauvé le match... m'expliqua Olivier. On se serait bien passé d'une telle remarque après cette soirée, on avait pas besoin de ça en plus. 

Petit à petit les gars débarquèrent un à un, au compte-goutte. Lorsqu'Antoine arriva près de moi, je me redresse et l'embrasse. 
- J'ai pas été assez bon...
- C'est Karim qui t'a laissé croire ça ?
Je ne lui laisse pas le temps de me répondre, parce que ce soit Karim ou quelqu'un d'autre, ou même sa confiance en lui, je ne suis pas d'accord.
- Antoine, t'as des meilleurs matchs, des moins bons. On ne gagne pas tout le temps. Tu restes Antoine Griezmann, t'es pas en équipe de France pour rien. T'es pas un petit joueur qui doit faire ses preuves, tu les as déjà faites et tu es apprécié pour tes qualités de jeu. You are good enough, no matter how was the match. Crois-moi. 

On finit par monter dans le bus et attendre les derniers. Didier ferma la marche. Il balaya le bus du regard, vérifiant que chacun des gars était là. Mais aussi un regard qui menaçait "le premier qui dérape". Le retour se fit donc dans le calme.


Hey hey ! Joyeux Halloween !
J'espère que tout va bien pour toi, que si tu as des vacances tu puisses profiter correctement de ce break pour t'amuser et te reposer. 
Le chapitre t'a plu ? N'hésites pas à me dire, j'adore lire les retours !
Je te souhaite une belle semaine, une bonne soirée d'Halloween (fais attention à ton sourire s'il te plaît) et à Lundi prochain :)
L. 🤍

Une formation ~ Antoine GriezmannOù les histoires vivent. Découvrez maintenant