153 ~ Je suis son Pass VIP

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Arman à peine sorti de l'école que je l'attrape au vol avec un taxi qui nous emmène à l'aéroport. Là bas on y prend un avion, direction Marseille. J'aurai préféré qu'on prenne le train, mais aucune ligne directe ne relie les deux villes, et avec les correspondances on aurait jamais été à l'heure pour le match. Et j'avais promis à Arman que puisqu'il était en vacances, on pourrait aller voir les deux matchs de la France.

Dans un sac de l'armée, j'ai entassé le nécessaire pour cinq jours avec Arman, pour ne pas s'encombrer d'une valise alors qu'il a encore son cartable avec lui. Par le groupe whatsapp qu'on s'est créé avec toutes les "WAGs", je sais que Jenn Giroud est déjà au stade avec ses quatre enfants. Venant d'Italie, elle aussi est arrivée avec pas mal d'avance.

Je la repère dans les tribunes et la rejoins.
- Hey ! J'ai l'impression que ça fait mille ans qu'on ne s'est pas vues ! Comment vas-tu ?
Pendant que je discute avec la femme d'Olivier, Arman rejoint les enfants de celle-ci pour jouer ensemble en attendant les autres.
- Tu sais si les gars sont arrivés ?
Elle regarde sa montre avant de me répondre.
- Vu l'heure je pense que oui.
- Super, je vais voir à trouver Antoine, lui déposer les deux sacs, je préfère qu'ils soient en lieu sûr là bas, plutôt qu'ici au milieu du passage, ça pourrait être dangereux.
- Effectivement.
- Je peux te laisser Arman en attendant ?
- Oui, t'inquiète pas. Je crois qu'ils sont contents de se retrouver, ajoute-elle en tournant la tête pour les regarder.

Je descends les tribunes pour me diriger vers les vestiaires. Mais juste avant de pouvoir entrer sous les gradins, un agent de sécurité m'arrête :
- Je suis désolée mademoiselle, mais vous n'avez pas le droit d'être ici. Seuls les Pass VIP sont autorisés dans cette partie du stade.
Je ne sais par quel miraculeux timing Antoine sorti à ce moment là.
- Je suis son Pass VIP, lance-t-il à l'attention du garde de sécurité.
L'agent se retourne, une expression de surprise passe furtivement sur son visage avant de reprendre sa pokerface.
- Excusez-moi, monsieur Griezmann, mademoiselle.
Il me laisse passer et j'embrasse Antoine.

- Vous avez fait bon voyage ?
- Parfait. Le vol était calme et on a directement retrouvé Jennifer à l'arrivé au stade.
- Cool. Oh, tu veux venir faire un coucou ?
- Vous êtes pas en train de vous changer ?
- On va toquer.

Devant la porte des vestiaires, Antoine toque :
- Personne est à poil ? Je peux entrer ?
Et sans attendre de réponse, il m'entraine à l'intérieur.
- Kaaaaaath ! Ça fait un baaaaiiil ! s'exclame Paul à l'exact instant où je passe la porte.
Ce cri attira alors l'attention de tout le monde. Je salue les gars et discute un peu avec eux pour prendre de leurs nouvelles.
- Tu ne sais pas ce qu'il vient de m'arriver, je ricane. J'allais venir vous voir, un agent de sécu m'arrête, okay normal. Il me dit que seuls les vips peuvent entrer, j'ai pas pris de billet vip, et je suis pas certaine que l'argument "je suis la conjointe d'Antoine Griezmann et la petite sœur du capitaine Lloris" ça passe forcément auprès de tous les agents de sécu.
- Heureusement que j'ai sauvé la situation en débarquant à ce moment précis en disant que j'étais son pass vip, se vente Antoine.
Paul éclate de rire, et parmi les gars les plus proches de nous qui nous ont entendu mon frère rit avec eux.
- Je ne suis pas sûr que Didier accepte qu'Anto t'accompagne partout pour que tu puisses te balader à ta guise, rit Hugo.
- Mm, non en effet, j'ai besoin de lui ailleurs et concentré, déclare Didier qui apparaît dans l'entrée. Mais Kath, si tu as le moindre souci, tu m'appelles d'acc ? Tu fais partie de la famille.
- Merci beaucoup Didier ! Et comment vas-tu ?
- Bien, ça va. Évidemment stressé par le match mais j'ai confiance dans les garçons, ça va le faire je pense.
- C'est peut-être un amical mais on gagne alors ce soir ! je m'exclame un peu fort en me retournant vers les garçons.
- Cheffe oui cheffe ! répond l'un d'eux.

- Kath, est-ce qu'Antoine t'a parlé, ou montré même, le cadeau d'anniversaire que lui ont fait les garçons ? me demande Didier.
- Hein ? Non, de quoi parles-tu ?
- Hé le Petit Prince ! l'interpelle-t-il. T'as pas montré à ta chérie ton cadeau d'anniversaire ? lui lance le coach étonné.
Antoine qui était en train de lacer ses crampons relève la tête. Puis il esquisse un sourire.
- Ah, non pardon ! J'ai oublié, excuse moi !
- Nan mais maintenant je suis intriguée ! Vas-y raconte !
- Paul, Oli, ton frère, Raph et Kylian m'ont offert un superbe t-shirt.
- Oh ! Cool !
- Ouais, mais tu n'as pas vu le tshirt en question Kath, sourit-il.
- Qu'est-ce qu'il a ce tshirt ? je lui demande.
- T'as de la chance que je l'ai pris avec moi et que tu n'aies pas besoin d'attendre mon retour à Clairefontaine pour le voir, rit-il.
Il se retourne et sort de son sac un tshirt gris foncé. Il le déplie et je vois, je comprends. C'est un t-shirt avec écrit "KATH" en gros en haut du tshirt avec des étoiles et en dessous plusieurs photos de ma tête. Je remarque qu'Hugo a fournit quelques jolis dossiers photos, dossiers qu'il était le seul a possédé... En plus ils ont bien détouré pour ne garder que ma tête à chaque fois et les ont assemblées sur le t-shirt.
- Ah ouais ! je rigole. Sacré t-shirt ! Il est super !
Les garçons rigolent eux aussi.
- On a tous participé au fournissage de photos, explique mon frère. Et Paul, qui a eu l'idée, s'est chargé du montage et du design !
- Tout le monde saura qu'Antoine est à toi maintenant ! sourit Olivier.
- On a ajouté une petite phrase en bas dans le dos, ajoute Kylian.
- Je valide l'idée les gars ! Vraiment !
- Il est pas mal ce t-shirt, n'est-ce pas ? confirme Didier. On a beaucoup rit avec les autres quand on l'a vu le déballer.

- Et dis moi, tu as entendu parler de l'Ukraine, non ?
- Oui un peu aux infos, pourquoi ?
- Letizia vient de partir en équipe de renfort sur le front là bas. Tu n'as rien entendu par rapport à ça en interne ?
- Non, rien pour le moment mais je peux demander des infos et laisser trainer mes oreilles si tu veux.
- Je t'avoue qu'elle ne m'a pas dit grand chose avant son départ, je veux juste m'assurer que ça ira. J'espère qu'elle me donnera vite des nouvelles.
- Je me renseigne au plus vite et je te tiens au courant !
- Merci Kath. J'aime vraiment pas cette idée que la Russie ait envahi l'Ukraine.
- Moi non plus...
- On avait de si beaux souvenirs concernant la Russie avec notre victoire. Ça me ternit un peu les souvenirs.
- J'espère qu'on arrivera à y mettre un terme rapidement et avec le moins de victimes à déplorer. Notre présence sur place ne doit pas encore être très officielle, rien n'a été annoncé encore. Mais je sais que l'Ukraine a demandé il y a un mois d'adhérer à l'union européenne, peut-être que ça va dépêcher de nouvelles aides militaires de la part des pays membres.
- Je prie pour eux, répond le basque.

Et en parlant de prière, je remarque qu'Antoine et Olivier, assis l'un à côté de l'autre, discutent, tenant chacun leur chapelet. Ça ferait une jolie photo. Par conséquence, je n'ose pas les interrompre. Pourtant il va bien falloir que je rejoigne les tribunes.
- Hugo ? Je peux te laisser ça ici s'il te plait ?
Je désigne mon sac et le cartable d'Arman en même temps.
- Oui, bien sûr.
- Merci. Bon les gars, je m'exclame un peu plus fort pour avoir leur attention. Bonne chance pour ce soir, et vous avez intérêt à gagner hein ! Sinon Arman sera déçu ! je menace.
- On va le faire sourire alors ! répond alors Théo Hernandez.

Je m'apprête à quitter le vestiaire, mais Didier me double. Pour rerentrer immédiatement.
- Il y a un journaliste dans le couloir, attends trente secondes, je te libère la voie.
Il ressort en se tenant au cadre de la porte, la porte se refermant mais pas complètement sur lui. J'entends ce qu'il se passe à l'extérieur :
- Monsieur Deschamps ! Je voulais savoir si pour Canal je pouvais venir faire quelques prises d'images dans les vestiaires s'il-vous-plaît ?
- Ce n'est pas possible, mes garçons ont besoin de calme et de concentration là. Ce n'est plus le moment.
Alors qu'à ce moment même, j'entends Kylian et Raphaël qui font les zouaves dans mon dos. Je me retiens pour ne pas exploser de rire devant une telle oxymore vivante. Il faut que je reste discrète, Didier me couvre.
- Même pas un...
- Non. Allez donc voir ailleurs si j'y suis ! s'exclame le sélectionneur avant de revenir à l'intérieur et de fermer la porte avec un sourire de satisfaction.
- Une vraie passion de renvoyer les journalistes dès que j'en ai la moindre occasion ! rit-il. Je sais qu'ils ne font que leur travail et que s'ils obtiennent des images ou des confidences que les autres n'ont pas eu ils y gagnent. Mais ils sont trop dans nos pattes... Laissez-nous un peu ! Il y a déjà les conférences de presse après les matchs !
- Je suis absolument d'accord, s'empresse de répondre mon grand frère me coupant avant même que je n'ai pu répondre.
- Moi aussi, j'ajoute après. Merci Didier encore. Je vais vous laisser maintenant, ça m'a fait plaisir de te revoir ! Et je me renseigne pour Leti et l'Ukraine, tu seras le premier au courant dès que j'en sais plus !
- Ça m'a fait très plaisir aussi Kath, réplique le basque en me prenant rapidement dans ses bras.
Il ouvre de nouveau la porte et passe la tête par la petite ouverture.
- C'est bon, la voie est libre !
- Merci !

Hello mon p'tit pote de wattpad !
J'ai bien rit en écrivant ce chapitre, j'espère qu'il t'a fait autant rire qu'à moi !
Hésites pas à me donner tes impressions sur l'histoire de manière générale, je suis super curieuse d'avoir ton avis !
J'espère que tout va bien pour toi ! Je m'en retourne écrire tant que j'ai un peu de temps et d'inspiration :) ça fait du bien !
A très vite,
L. 🤍

Une formation ~ Antoine GriezmannOù les histoires vivent. Découvrez maintenant