91 ~ Convocation

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- Euh.. Salut ! lançais-je un peu timidement.
- Kath ! Salut ! Comment tu vas ?
- Ça va. Et toi ? Ça a l'air d'aller avec tes collègues. 
- Fort heureusement on est tous ensemble. Et tu as des nouvelles de Kate ?
- Hier ça allait. Je vais la voir ensuite. Elle se sent un peu seule. 
- Dis lui que je l'aime s'il te plaît. 
- Je n'y manquerais pas. 
- Merci.


Plus tard, en compagnie de Kate, mon téléphone vibra. Je déccroche.
- LLORIS. 
- Commandant LLORIS, vous êtes convoquée pour des examens à l'hôpital militaire Precy à Clamart. 
- J'y suis déjà. 
- Ah ? Mais...
- En visite pour le Commandant VIDAL. En isolation. 
- Ah d'accord. Bien, donc vous êtes convoquée à 11h15 pour des tests d'aptitudes physiques et des examens d'aptitudes psychiques. 
- Euh... bien, d'accord. Merci.

- Qu'est-ce qu'il y a ? me demande Kate.
- Je suis convoquée pour des examens d'aptitudes psychiques et les tests d'aptitudes physiques.
- Kath, tu savais que ça allait arriver. Ça veut dire qu'après ça tu vas pouvoir reprendre du service.
- Si les résultats sont bons...
- Eh ! You'll manage it !

Vers 11H10 je délaisse mon amie pour me rendre au service où je vais passer mes examens. L'accueil du service était vide et je croise un infirmier. 
- Excusez-moi, je suis le Commandant LLORIS, j'ai une convocation pour des examens à 11H15.
- Vous êtes sûre ? Attendez je vérifie l'emploi du temps.
Il passe derrière le comptoir d'accueil, effectue deux trois manipulations sur l'ordinateur. 
- Vous vous êtes trompée de jour, c'est dans deux jours. On nous a dit qu'on vous plaçait le rendez-vous à ce moment là car vous étiez en Espagne, il vous fallait le temps de vous organiser et venir.
- Eh bien il se trouve que je suis montée sur Paris pour la compagnie du Commandant VIDAL, en isolation actuellement. 
- D'accord. Eh bien peut-être que vous voulez que je décale le rendez-vous, dans l'après-midi ou demain dans la matinée ?
- Euh... Non, merci. C'est gentil, mais je pense que c'est mieux comme ça. Ça me laisse le temps de me préparer psychologiquement. 
- Ne vous, inquiétez pas, ça va bien se passer, sourit-il.
- Je voudrais.

Un blanc s'installe.
- Merci.
Puis je file retrouver Kate et lui expliquer la situation.



Deux jours plus tard

Je retrouve Ludens et sa maîtresse, séparés par une vitre.
- Alors ? Ça a été ? s'empresse de me demander ma meilleure amie.
- Physique, oui nickel. Enfin on le savait toutes les deux. Et psychique... je soupire. Au départ, je savais exactement quoi répondre pour reprendre du service. Mais j'ai préféré jouer la carte de la sincérité.
- Ça va payer, tu vas voir. 
- Bon, t'as plus de nouvelles concernant ton état de santé toi ? changeais-je.
- RAS. Ils ont dit qu'ils attendaient la fin de la semaine pour être sûrs, mais qu'ils me laisseraient sortir d'ici là. Et Erwann et les gars, milieu de semaine prochaine. Ou fin de semaine si des soupçons se font sentir. 
- Cool. 


Je me réveille, plongée dans la pénombre. Je ne prête pas tout de suite attention aux bruits environnants. Je suis allongée, autour ça à l'air d'être blanc. Au peu de lumière qui traverse, je ne suis pas certaine des formes et des couleurs que je distingue. Et j'ai encore l'esprit dans la brume. 
Les sons autour de moi me rappellent les machines de contrôles des constantes, je balaye l'espace autour de moi, déjà, je remarque Ludens au pied du lit. Je finis mon panorama et les voilà. Okay. 
- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? dis-je pour moi-même.
J'essaie de me souvenir. Mais rien de particulier. 

Fatiguée, je finis par me rendormir. Je verrai demain, avec les idées claires. 


Lorsque je me réveille de nouveau, la lumière du jour traverse la pièce, blanche, à travers un faible rideau. Ludens est toujours au même endroit. Et les machines bipent toujours. 
Je finis par me lever, bien décider à retrouver Kate. Je retire les câbles qui me relient à elles et quitte le lit. 

J'ai pas atteint la porte que déjà deux infirmières arrivent et me plaquent au lit. 
- Vous n'allez pas quitter cette pièce avant qu'on vous ait examinée. 
- Mais j'ai déjà fait des examens hier, tout allait bien. Vous devez même avoir les résultats non ? Regardez-les ! me défendis-je. 
- Effectivement, nous avons vos résultats. Ils s'avèrent que les résultats étaient très bons pour une reprise, mais votre chute de tension hier nous prouve le contraire. 
- Quoi ? Non, vous vous méprenez ! Ça c'est normal ! Ça a été diagnostiqué ! Laissez-moi voir Kathleen ! Elle vous le confirmera !
- Il n'en est aucunement mention sur votre dossier médical. 
- Je sais pourquoi. La première fois, c'est arrivé j'étais en Angleterre. Comme mon frère m'a emmenée aux urgences, il n'y a aucune trace.
- Pourquoi alors vous ne l'avez pas fait inscrire dans votre dossier médical ?
- Je ne veux pas que ça me porte préjudice sur les choix des missions qu'on me confiera. Je suis tout aussi capable que n'importe quel autre soldat. Le Commandant Kathleen VIDAL peut vous l'assurer, on travaille ensemble ! Et si j'ai été promue au grade de Commandant, c'est pas pour rien non plus ! Contactez mon supérieur, il vous dira la même !
- Nous l'avons déjà mis au courant pour vos résultats et votre chute de tension, ainsi que nos impressions par rapport à cette dernière. 
- Je suis finie, dis-je pour moi même dépitée. 

De cette déception naît une sorte de rage. Je ne veux pas raccrocher l'uniforme. Physiquement je suis en toute capacité de continuer d'exercer mon métier. Mentalement, j'ai vécu un traumatisme, mais je ne le laisserai pas gagner.
Après tout, je suis entourée de ma meilleure amie comme coéquipière, son fiancé, ma marraine militaire et son conjoint peuvent aussi nous aider. Mon supérieur est comme un père. J'ai aussi un copain aimant, malgré les complications de nos vies. Mon grand frère, l'humain sans qui je ne serai rien. Son adorable femme, la plus belle des belles sœurs imaginables. Et leurs enfants, mes jolies nièces et mon super neveu, qui m'apporte la plus joyeuse insouciance. Et mon fils adoptif, qui me donne espoir, chaque minute qui s'écoule. 

Je passe au travers des infirmières et quitte la chambre. J'entends Ludens sur mes talons. J'observe tout autour de moi pour me repérer sans m'arrêter. Il faut que je retrouve la section où se trouve Kate. 

- Kate ! 
- Kath ! 
Puis elle réalise.
- Pourquoi tu as l'air d'avoir couru ?
- Parce que j'ai couru. Pour échapper aux deux infirmières. Elles vont sûrement arriver d'une minute à l'autre. Et il faut que tu m'aides ! Elles m'ont dit que les résultats de mes examens d'hier étaient bons, mais que ma décompensation invalidait tout, résumais-je. 
- Mais absolument pas !

Quant elles arrivèrent, elles voulurent m'attraper mais je les en empêcha. C'est là que Kate entra en scène.
- Eh ! Laissez-la et écoutez moi. Hier, elle a fait une décompensation. Vous devez savoir ce que c'est. Au cas où, petit rappel : elle est tenue par le stress, la tension et la pression pour être sûre de ne pas lâcher, et lorsque ces facteurs diminuent brutalement, comme lorsqu'on rentre de déploiement, tout chute et elle décompense. Je ne dois sûrement rien vous apprendre là, enfin j'espère. Entre mon isolation et les examens d'aptitudes psychiques qu'elle devait passé suite à son traumatisme et un potentiel SSPT, vous savez le syndrome de stress post-traumatique, qui devaient lui permettre de potentiellement retourner sur le terrain, il est normal qu'elle ait été stressée et sous pression. Elle ne veut pas arrêter, elle voulait les réussir pour garantir son retour sur le terrain. Au contraire, selon moi, ça indique d'autant plus qu'elle est prête et qu'elle veut retourner sur le terrain. 

Après le monologue de Kate, les deux infirmières ne trouvèrent rien à dire. Puis elles partirent. 

- Il va falloir que j'explique tout à SCOTT... Tu pourras m'aider ? 
- Bien sûr ! On va te faire revenir, tu es un élément indispensable au terrain. Et à moi aussi.
- Merci Kate.
- Appelle Antoine, c'était beaucoup d'émotions ça te fera du bien. Et ton frère aussi pour lui expliquer tout ça.
- Tu sais que je t'aime mon Commandant Kathleen Lucy Waters VIDAL ?


Hello hello ! 
Chapitre mouvementé encore... mais j'espère que ça t'a plu ! Mais promis, prochain chapitre ça se pose, et... et j'espère que t'aimeras le prochain chapitre autant que je l'aime !
Je te souhaite une belle journée, une belle semaine ! J'essaie de trouver du temps pour écrire ça me manque j'ai pas le temps en ce moment... Et à lundi prochain 🤍
L.

Une formation ~ Antoine GriezmannOù les histoires vivent. Découvrez maintenant