143 ~ Citation à comparaitre

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- Kath ! Y a du courrier pour toi ! m'interpella Antoine depuis l'entrée.
Je descends les escaliers pour le rejoindre.
- Je sais pas ce que c'est, mais il y a le logo du gouvernement français. Le ministère de la justice plus précisément. Et celui du ministère des armées. Kath, qu'est-ce que ça veut dire ? me demande-t-il en me tendant l'enveloppe.
Je la saisie. La petite ouverture transparente laisse apercevoir mon nom et mon adresse de résidence en Espagne. Je l'ouvre et commence la lecture.

C'est une lettre de convocation au tribunal. Je suis cité à comparaitre. Tribunal de Paris, dans le 5e. Le 8 Février 2022.

- Kath ? Ça va ? Tu es toute pâle d'un coup. Ça dit quoi ?
- Je...
Je ne sais pas comment lui annoncer, et il va lui falloir des explications.
- Je suis citée à comparaitre.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
- Je suis citée à comparaitre.
- Oui, ça je l'ai entendu Kath, mais dis moi pourquoi ?
- En tant que témoin.
- Témoin de ?
- J'ai été témoin d'une tentative de viol lors de ma dernière mission. J'ai encouragé la matelot à porter plainte. Ça passe maintenant en justice.
- Oh... Et comment va-t-elle ?
- Elle était assez secouée, mais elle est déterminée aussi. J'espère que le procès ne remuera pas trop le couteau dans la plaie. C'est déjà assez difficile comme ça.
- Je vois. C'est vraiment très courageux de sa part de porter plainte. 
- Je serai là pour la soutenir. Et je ne serai pas la seule. Tous ses supérieurs seront présents aussi.
- Elle est bien entourée. C'est une bonne chose aussi. 
- Ça me tue qu'elle ait besoin de faire ça. Qu'on ait besoin de faire tout ça, parce que des connards comme ça ça pullule encore sur Terre.
- Moi aussi ça m'écœure. Je suis désolé qu'elle ait eu à faire face à tout ça, et qu'elle ait encore tant à affronter.
- Ce n'est pas de ta faute Antoine, tu n'as pas à t'excuser. Et puis au moins, elle n'a pas à "prouver" qu'elle est victime, je suis témoin, et le gars a reconnu ses faits. Même s'il se dérobe au tribunal il les a reconnus lors du rapport qu'on a fait en suivant les faits, j'ajoute en mimant les guillemets dans l'air. C'est pire encore quand on doit prouver qu'on est victime. 
- J'ose même pas imaginer le trauma que laisse une telle agression, sans même parler du fait que tu dois ensuite te présenter seul.e aux urgences pour faire des prélèvements pour te justifier, si l'équipe sur place veut déjà bien te croire pour faire les prélèvements. Ça en remet une couche sur ce que tu viens de survivre.
- C'est horrible.
Je pose la lettre sur le meuble dans l'entrée et c'est là qu'Antoine m'attrape la main.
- Ça va le faire. Il va être puni pour ses actes. 
- J'ai demandé un renvoi de l'armée. La sanction a été approuvée par le Capitaine de Vaisseau, Jo, et la victime, mais seul le juge pourra rendre le verdict. C'est lui qui décidera en tout fin.
- Ça va aller. Tout les éléments sont là pour que ça fonctionne. 
Il me prit dans ses bras puis on décide de se poser dans le canapé. 

Après une bonne heure de jeu à Football Manager, je me rends compte qu'il va être l'heure que j'aille récupérer Arman à l'école. 
- Graffitis ? j'appelle. Let's go !
- Tu pars où ? m'interpelle Antoine alors que j'enfile une veste.
- Chercher Arman, il est presque midi ! Et sortir Graffitis en même temps. 
- Ah oui, j'avais pas vu qu'on avait autant joué. Je peux vous accompagner ? Ça fait longtemps que je n'ai pas accompagner Arman à un entraînement. 
- Bien sûr ! Mais grouille, on va être en retard. 
Je saute dans une paire de baskets et attrape une veste au vol. 

On marche jusqu'à l'école, le chien courant autour de nous pour sentir la moindre odeur qui effleurait sa narine. Lorsqu'on arrive à l'école, je le rappelle au pied et on attend devant le portail. Arman sort de sa classe avec ses camarades et sa maîtresse et s'élance vers nous.
- Tu n'avais pas entraînement ce matin ? s'étonne-t-il.
- Non, pas aujourd'hui, lui sourit mon copain.
- C'est cool que tu sois là ! répond Arman.

Sur le trajet vers le club de foot, je récupère le sac d'école d'Arman, et il gambade avec Graffitis sur le chemin. 

On arrive toujours en avance au club le mercredi midi. Je lui donne un tupperware avec son repas de midi, les couverts et on s'installe dans les gradins. 

Une fois qu'il a fini de manger et en attendant les autres garçons, il joue sur le terrain avec Antoine. J'en profite pour prendre quelques photos et une petite vidéo avant de me replonger dans la contemplation. J'aperçois l'entraineur d'Arman s'approcher, sourire, et finalement, après quelques instants à les regarder, s'appuyer contre le mur pour continuer. 

Les compañeros d'Arman arrivent et l'entraineur retourne à son bureau poser les dossiers qu'il portait avec lui et Antoine quitte le terrain.

On part marcher avec Antoine et Graffitis.

- Est-ce que tu sais quand tu vas retourner sur le terrain ? je demande.
- Pas encore. Simeone préfère ne pas donner de date qu'il ne respectera pas, mais plutôt voir jour après jour, avec l'avis des kinés et le mien.
- C'est une bonne chose dis moi.
- Evidemment que j'ai hâte de retourner sur le terrain, mais en même temps si j'écoute mon corps je sens qu'il a besoin de reprendre confiance et de se renforcer surtout. En attendant je suis content de pouvoir m'entrainer avec les gars. 


Hey ! 
J'espère que tout va bien pour toi, t'es en vacances ? Pas trop fatigué.e avec la période de l'année, le changement d'heure et les changements de températures qui n'en finissent plus ? (littéralement l'hiver et l'été en l'espace de trois heures...)
Merci pour tous les petits commentaire que tu laisses au fil ou à la fin du chapitre, j'adore les lire ! ça me fait hyper plaisir d'y répondre et d'échanger !
A ce propos, est-ce que ça te dirait une petite FAQ sur l'histoire ou autre ? On pourrait s'organiser ça prochainement si ça te tente ? (surtout que j'ai pas du tout écrit ses dernières semaines 😭 mais j'ai quelques idées !)
Bref, à très vite j'espère !
L. 🤍

Une formation ~ Antoine GriezmannOù les histoires vivent. Découvrez maintenant